Pâques avec les Pèlerins d’Emmaüs : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous ? » - France Catholique
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Pâques avec les Pèlerins d’Emmaüs : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous ? »

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L’apparition du Christ aux pèlerins d’Emmaüs, 1656, Laurent de La Hyre, musée des Beaux-Arts, Grenoble.

Pâques avec les Pèlerins d’Emmaüs : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous ? »

Pâques avec les Pèlerins d’Emmaüs : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous ? »

Saint Luc est le seul évangéliste à rapporter le beau récit des deux disciples qui font route vers Emmaüs, le jour de Pâques. Entretien avec le Père Florian Racine, missionnaire de la Très-Sainte-Eucharistie, sur la dimension spirituelle, et eucharistique, de leur rencontre avec le Christ ressuscité.
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Pourquoi le cœur des pèlerins d’Emmaüs devient-il « brûlant », comme ils le rapportent dans l’Évangile ?

Père Florian Racine : Ce texte touche à l’intime. Qui n’a pas une grande question à poser à Jésus ? Non pas une question de catéchisme, ni une question théologique. Mais une question existentielle, qui touche à une souffrance de notre quotidien, à un échec dans notre vie, à un drame lié à un deuil, ou simplement à un fardeau trop lourd à porter, rendant la vie si pesante. Ou une question contre des arguments trop faciles, comme ceux apportés par les amis de Job, se riant de sa détresse mais ne répondant pas à son cœur blessé.

Nos chers pèlerins d’Emmaüs ont le cœur brisé, abattu devant la mort de Jésus. Celui qui parlait au cœur des pauvres et des petits, qui annonçait la venue du Royaume de Dieu, qui réduisait au silence les grands, leur seul Sauveur n’est plus là ! Tout semble irrémédiablement perdu. Devant l’injustice d’une vie innocente détruite et la victoire apparente du mal, le désespoir a envahi leurs cœurs ! Certes, ils ont entendu les femmes annoncer qu’il était vivant, mais leur intelligence est obscurcie par leurs doutes et leur souffrance. Mais voilà que Jésus lui-même leur « ouvre les Écritures » ! Quelle chance ! Jésus leur montre comment leur questionnement profond trouve une réponse dans l’interprétation de la Loi et des Prophètes à son sujet. Les disciples expérimentent une illumination intérieure par la compréhension spirituelle qu’ils reçoivent en écoutant les explications de Jésus sur la route concernant les prophéties messianiques. Cette découverte intellectuelle les saisit tout à coup par sa clarté, répondant aux questions qui les assaillent. C’est une joie très forte qui rejoint leur cœur et les fait brûler de l’intérieur, une brûlure de joie qui met en mouvement, en action !

Quand ils approchent d’Emmaüs, Jésus fait « semblant d’aller plus loin ». Pourquoi ?

«… mais ils s’efforcèrent de le retenir », poursuit l’Évangile. Jésus fait désirer, puis il comble le désir lorsqu’il est exprimé. « Pour qui te désire, Seigneur, la vallée de la soif se change en source » (antienne du Psaume 83, office des laudes). Au fur et à mesure que les disciples avancent vers Emmaüs, l’obscurité de la nuit s’épaissit, mais une lumière divine vient rallumer la flamme de la présence du Bien-Aimé. « Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse. » Jésus fait entrer ses disciples dans son Jour lumineux. C’est le jour de Pâques, jour de la Résurrection.

Jésus veut faire de même pour chacun de nous. Non seulement éclairer notre intelligence et créer ainsi une joie immense qui surpasse tout, suscitant une réaction émotionnelle et spirituelle intense, mais ensuite décupler cette joie en se donnant en personne dans la « fraction du pain », c’est-à-dire dans l’Eucharistie !

Que comprendre du mystère de l’Eucharistie révélé par ce récit ?

Il faut partir de cette phrase que Jésus adresse aux pèlerins d’Emmaüs : « Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? » Comme le blé est broyé pour devenir du pain, Jésus a été frappé, son cœur broyé par la douleur et transpercé, pour devenir le pain vivant descendu du ciel. La crucifixion est le prix que Jésus a enduré pour venir chaque jour dans l’Eucharistie, nourrir notre cœur et nous éclairer par sa douce présence au tabernacle.

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