Palestrina, maestro sacré - France Catholique
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Chœurs d'enfants : Chanter c'est prier deux fois
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Palestrina, maestro sacré

Cet illustre musicien laisse une œuvre qui, selon Léon XIV, doit continuer à inspirer les compositeurs.
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« Après avoir écouté ces voix angéliques, il serait presque préférable de ne pas parler et de nous laisser sur cette merveilleuse expérience. » Difficile, en entendant ces mots de Léon XIV après l’écoute de la Messe pour le Pape Marcel, donnée à Rome à l’occasion de l’édition d’un timbre sur Palestrina, de ne pas penser aux propos de Pie IV sur ce chef-d’œuvre. Le 19 juin 1565, lorsqu’il entend résonner pour la première fois cette polyphonie de Palestrina sous la coupole de Saint-Pierre, l’émotion saisit le vieux Pape : cette musique serait semblable « à celle entendue par saint Jean durant sa vision de la Jérusalem céleste » !

Chantre de la chapelle Sixtine

Né en 1526 à Préneste – Palestrina, en italien –, le jeune Giovanni étudie la musique à Rome à la fin des années 1530. Il deviendra chantre de la chapelle Sixtine, après avoir chanté dans le chœur de Sainte-Marie-Majeure. En 1555 accède au trône de Pierre un Pape au pontificat aussi court que décisif : Marcel II. Durant ses trois semaines de règne, le Pape explique à ses musiciens, dont Palestrina, l’importance de l’intelligibilité du texte chanté et de la clarté de la musique – une intuition que partage saint Philippe Néri, que Palestrina a personnellement connu, fondateur de l’Oratoire auquel le compositeur a probablement participé. À la même époque, la Réforme protestante voit en effet l’apparition du chant choral luthérien populaire, que les fidèles pouvaient comprendre, tandis que la polyphonie en vogue dans l’Église se complexifiait toujours davantage. Cette préoccupation se retrouvera dans les textes du concile de Trente demandant que les évêques veillent à ce que leur Église « puisse paraître et être dite véritablement une maison d’oraison ».

Aussi Palestrina s’attacha-t-il à épurer la polyphonie sacrée. Il « harmonise [les différentes voix] grâce à l’habileté avec laquelle [il] développe et entrelace les mélodies, en respectant les règles du contrepoint […]. Cette dynamique d’unité dans la diversité – métaphore de notre cheminement commun de foi sous la conduite de l’Esprit Saint – a pour effet d’aider l’auditeur à entrer toujours plus profondément dans le mystère exprimé par les mots », relève Léon XIV.

Une légende tenace fait de Palestrina le sauveur in extremis de la polyphonie sacrée, que Léon XIV qualifie de « point de référence auquel il faut se référer, avec les adaptations nécessaires ». Ce compositeur prolifique servit l’Église jusqu’en 1594 et laissa une œuvre propice à l’oraison. Il a l’insigne honneur d’être cité dans le Magistère de l’Église : en 1958, l’instruction De musica sacra et sacra liturgia le qualifie de « plus grand compositeur » de l’histoire de la polyphonie sacrée.