Notre-Dame de Paris... et de France - France Catholique
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Notre-Dame de Paris… et de France

Sanctuaire central de la France, la cathédrale de Paris est aussi un marqueur patrimonial et historique. Elle symbolise toujours, dans le monde entier, ce qu’est notre pays : son enracinement, ses tragédies, ses heures de gloire. Et son avenir.
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Le Sacre de Napoléon (1808) par Jacques-Louis David, musée du Louvre, Paris. Seuls deux papes se sont rendus à Notre-Dame depuis Pie VII, présent au sacre : Jean-Paul II et Benoît XVI.

En 1924, la République assume un héritage séculaire en scellant une plaque sur le parvis de Notre-Dame pour indiquer le « point zéro » : c’est-à-dire le point à partir duquel sont calculées les distances sur le territoire français depuis Louis XV. Malgré les vicissitudes de l’histoire, ni la Bastille, ni l’Arc de Triomphe, ni la tour Eiffel, n’ont détrôné dans ce rôle la cathédrale consacrée à la Sainte Vierge. Notre-Dame de Paris s’impose comme point central de la France, dans sa géographie, comme dans son histoire : après l’incendie qui l’a ravagée, les mécènes du monde entier qui ont financé sa réfection, n’ont pas seulement agi par attachement à un héritage spirituel, mais parce qu’ils ressentaient profondément que Notre-Dame de Paris est porteuse d’un enjeu civilisationnel. C’est ce qu’écrivait le journaliste Alain Duhamel dans le quotidien Libération en 2019 : « Notre-Dame de Paris appartient, certes, d’abord aux catholiques de notre pays, mais elle est également un morceau du patrimoine national. Un fragment de l’âme française. »

Sur ces pierres…

« Un fragment de l’âme française. » Quelle formule ! L’histoire atteste cette vérité si tangible. C’est bien là en effet que se sont joués tant d’épisodes fondateurs. La cathédrale, jusqu’à son achèvement au XIVe siècle, fut d’abord « la principale église de la plus grande ville d’Europe » comme le rappelle l’un des meilleurs spécialistes de la question, Mathieu Lours, dans son livre Notre-Dame des Siècles (Cerf, 2021). Elle a connu ensuite de grandes heures de gloire et aussi, de vicissitude. Au chapitre des heures glorieuses, retenons déjà la prouesse de sa construction, lancée par Maurice de Sully en 1163 : un défi aux lois de la gravité, une technicité stupéfiante, une finesse artistique inouïe… Bref, un témoignage d’un certain génie français, bien loin des clichés relatifs à un supposé obscurantisme médiéval.

Dieu et le roi

Même si Notre-Dame de Paris n’a pas la dimension politique de la cathédrale de Reims, celle des sacres capétiens, ou de la basilique de Saint-Denis, nécropole royale, elle ne tarde pas à s’imposer comme l’image la plus puissante de la France très-chrétienne, en large partie grâce à Saint Louis qui, vêtu d’une tunique et pieds nus, y vient déposer les reliques de la Passion en 1239, avant qu’elles ne soient abritées dans la Sainte Chapelle, construite spécialement à proximité. « Paroisse de l’État », pour reprendre l’expression de Mathieu Lours, la cathédrale va entretenir un lien tout particulier avec la monarchie, dont l’expression la plus saisissante est le Vœu de Louis XIII, qui consacre en 1638 le royaume et sa propre personne à la Vierge Marie, exigeant qu’y soit dite une messe tous les 15 août, pour en faire mémoire. Exécutant les volontés de son père, Louis XIV fera exécuter par Nicolas Coustou une sublime Pietà, installée en 1723 sur l’autel, en mémoire de cette consécration.

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