Médecine : un peu d'espérance dans un climat mortifère - France Catholique
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Médecine : un peu d’espérance dans un climat mortifère

Coup sur coup, les chercheurs français ont assené deux coups redoutables au cancer. Pas encore fatals, mais significatifs pour espérer le contenir, et peut-être l’éradiquer un jour. Une bonne nouvelle qui contraste avec le climat mortifère.
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Il y a ceux qui veulent soustraire des jours à la vie, comme les 305 députés qui, le 27 mai, ont approuvé en première lecture la proposition de loi sur l’euthanasie, dite loi sur « l’aide à mourir ». Il y a ceux qui veulent ajouter de la vie aux jours, au premier rang desquels figurent les praticiens des soins palliatifs. Et puis il y a ceux qui veulent ajouter des jours à la vie : ce sont les chercheurs qui, dans leurs laboratoires, se battent contre les maux les plus variés. C’est avant tout grâce à eux que l’espérance de vie à la naissance ne cesse de croître en France – 85,6 ans pour les femmes et 80 ans pour les hommes en 2024 –, ainsi que l’espérance de vie en bonne santé et sans incapacité.

Oncologie tricolore

Dans ce combat, les chercheurs français ne sont pas en reste. Invité à un congrès mondial d’oncologie à Chicago, le docteur Christophe Le Tourneau, chef du département des essais cliniques précoces à l’Institut Curie, a ainsi présenté le 1er juin les résultats prometteurs d’un essai clinique de phase 1 sur l’efficacité d’un vaccin thérapeutique personnalisé contre les cancers ORL. Si ces résultats sont confirmés en phase 3, cette avancée en immunothérapie « permettra d’augmenter de façon très significative ce taux de guérison du cancer », souligne le chercheur, interrogé par Le Figaro (05/06). À peine plus de trois semaines plus tôt, c’est la prestigieuse revue Nature (07/05) qui présentait les espoirs suscités par une molécule nouvelle – développée par une équipe associant l’Institut Curie, l’Inserm et le CNRS, et dirigée par le professeur Raphaël Rodriguez – qui semble agir avec une grande efficacité contre les cellules métastasiques, à l’origine de 70 % des décès par cancer.

La France à la traîne

Le raccourci comporte des limites incontestables, mais comment ne pas accueillir avec un profond malaise le contraste symbolique entre l’acharnement des uns à promouvoir une euthanasie libre de toute contrainte ou presque, et la persévérance de ces scientifiques qui eux, mériteraient à n’en pas douter de bénéficier de la mobilisation du pays. Ainsi, en 2024, la France se classait au 6e rang du classement des pays en matière de dépôt de brevets, derrière les États-Unis, l’Allemagne, le Japon, la Chine et la Corée.

Facteur de puissance

Certes, l’urgence de réduire drastiquement la dépense publique s’impose, mais le coup de rabot infligé au crédit d’impôt recherche dans la dernière loi de finances était-il prioritaire ? « Le soutien public à la recherche est essentiel. Sans soutien public, pas de recherche. Sans recherche, l’avenir d’un État s’assombrit. Ces aides sont aussi une condition de l‘influence de la France sur les réseaux du futur et dans les instances normatives mondiales. […] Le soutien de l’État ne devrait pas faiblir, il devrait même se muscler », plaidait ainsi Christel Heydemann, la directrice générale d’Orange, interrogée au Sénat le 6 mai. Facteur de puissance, de souveraineté, de dynamisme économique et de bien-être, la recherche et le développement devraient assurément être l’objet d’un véritable plan Marshall. C’est une des conditions du retour de l’espérance nationale.