Les Français, pèlerins à Rome depuis 1800 ans - France Catholique
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La France à Rome
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Les Français, pèlerins à Rome depuis 1800 ans

Depuis la conversion de la Gaule, les Français n’ont cessé de se rendre en pèlerinage à Rome, pour prier sur les tombeaux de Pierre et de Paul. Récit.
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Pèlerins en route vers Rome sur la Via Francigena, fin du XIIe siècle, haut-relief sculpté sur la cathédrale de Fidenza (Italie).

Après plusieurs mois de marche sur la Via Francigena, traversant l’Europe du nord au sud, les pèlerins entrent dans la Ville éternelle par la Piazza del Popolo. Passant le Tibre par le pont Saint-Ange, les « Romieux » – pèlerins de Rome – convergent vers la tombe de Pierre, qui repose sous la basilique édifiée au IVe siècle par Constantin, sur la colline du Vatican.

Villages nationaux

Grâce au bouche-à-oreille, ils savent où trouver leur communauté nationale pour y être nourris, soignés, hébergés et se confesser dans leur langue. Allemagne, Portugal, Espagne, France, Lorraine, Bretagne… Chaque « nation », selon le terme en usage à l’époque, bâtit des établissements d’accueil pour ses pèlerins. De véritables villages naissent ainsi au Moyen âge au cœur de Rome, avec l’accord du Pape, autour d’une église, d’un hospice et d’un hôpital. Financées par les confréries de ces nations, ces communautés d’entraide font de la ville un lieu d’intense hospitalité et de fervente charité.

Le pèlerinage vers Rome remonte aux débuts du christianisme en Gaule, à partir du IIe siècle. Mais c’est à partir du IVe siècle, quand cessent les persécutions contre les chrétiens, qu’il prend une place de premier plan, concurrencé cependant par celui de Compostelle à partir du Xe siècle.

Les pèlerins de France et des « nations » mitoyennes – Bretagne, Franche-Comté, Lorraine – se retrouvent à l’église Sainte-Pétronille, à côté de la basilique Saint-Pierre. C’est pour signifier la position éminente de la France, « fille aînée de l’Église », qu’Étienne II, Pape de 752 à 757, lui a donné ce lieu, et donc comme sainte patronne celle que la tradition vénère comme la fille de saint Pierre. Elle sera détruite au XVIe siècle et remplacée par une chapelle dans la basilique Saint-Pierre. Arrivant par la mer, les Corses, quant à eux, étaient accueillis, avec les Sardes, dans une église du Trastevere : la basilique San Crisogono.

Fin du royaume de Jérusalem

Quelques décennies plus tard, au moment du sacre de Charlemagne, en l’an 800, est fondé le premier hospice pour les pèlerins français, près de la basilique Saint-Pierre, à l’emplacement actuel du palais du Saint-Office. Une église desservie par un important clergé, la « Schola Francorum », et un cimetière, Saint-Sauveur-in-Ossibus, y sont annexés.

Le pèlerinage continue de se développer, comme en témoignent les pièces de monnaie retrouvées dans le tombeau du chef des Apôtres. Il prend un nouvel essor après la perte du royaume latin de Jérusalem, en 1291, qui met un coup d’arrêt au pèlerinage en Terre sainte. En 1300, le pape Boniface VIII organise le premier Jubilé. Pour répondre à l’afflux croissant de pèlerins, un nouvel établissement français est créé dans l’actuel Corso Vittorio Emmanuele, remplaçant celui du Vatican.
En 1377, le retour d’Avignon du pape Grégoire XI replace Rome au centre de la chrétienté, et intensifie encore les pèlerinages. Pour s’étendre, les Français échangent leur église contre plusieurs petits établissements, à l’emplacement actuel de l’église Saint-Louis-des-Français.

Fruits de cette histoire, cinq églises françaises subsistent dans la Ville éternelle, faisant de la France la nation la mieux représentée dans la Ville.

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