Léon Dehon, apôtre du Sacré-Cœur - France Catholique
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L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
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Léon Dehon, apôtre du Sacré-Cœur

Fondateur des Prêtres du Sacré-Cœur de Jésus, le Père Léon Dehon a consacré tout son sacerdoce à étendre son règne « dans les âmes et dans les sociétés ». Les épreuves ne l’ont pas épargné, mais son œuvre continue de rayonner.
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Léon Dehon en 1920.

Bruxelles, 12 août 1925. L’abbé Dehon, 82 ans, est sur le point de s’éteindre. Dans un dernier sursaut, il tend la main vers une image du Sacré-Cœur de Jésus et dit d’une voix distincte : « Pour lui, je vis. Pour lui, je meurs. » Huit mots résument en effet la vie de ce prêtre admirable qui, en religion, avait pris pour nom Jean du Cœur de Jésus.

Une vocation inébranlable

Léon-Gustave Dehon naît le 14 mars 1843 à La Capelle, dans l’Aisne. Sa famille – des notables – est pieuse et cultivée. Sa mère joue un rôle important dans l’éveil de sa foi. Sa vocation sacerdotale se manifeste à l’âge de 13 ans. Mais son père ne l’entend pas ainsi. Dès que son fils parvient à l’âge des études, il l’envoie à la Sorbonne, puis lui offre un grand voyage en Orient, espérant le détourner de ses projets. Rien n’y fait. Au contraire. En 1865, de passage à Rome, lors de son retour de Terre sainte, il confie sa vocation au bienheureux pape Pie IX qui l’encourage à entrer au séminaire Santa Chiara. Le jeune homme obéit. Trois ans plus tard, il est ordonné prêtre en la basilique Saint-Jean-de-Latran.

Un homme de pensée et d’action

De retour en France, il rejoint le diocèse de Soissons. Son évêque l’affecte à Saint-Quentin. Fort de quatre doctorats, il se révèle aussi un homme de terrain remarquable, présent et actif dans les associations ouvrières, les patronages et les œuvres éducatives. Survient alors un événement décisif : nommé confesseur des Sœurs Servantes du Sacré-Cœur, il est bouleversé par leur spiritualité. Une intuition naît alors : celle de compléter leur œuvre par un institut de prêtres. C’est ainsi que naissent en 1878 les Prêtres du Sacré-Cœur de Jésus, qui ne seront reconnus par Rome que dix ans plus tard !

Une énergie inépuisable

Calomnies, dissensions internes, oppositions extérieures, les obstacles se multiplient, mais l’abbé Dehon parvient à les surmonter, porté par un seul désir : répandre dans le monde entier, notamment par la mission, l’amour pour le Coeur Sacré de Jésus et l’adoration réparatrice. Inlassablement, cet homme – qui est aussi profondément marial – multiplie les conférences, fonde des établissements, et lance même une revue dont le titre est à lui seul un programme : Le Règne du Sacré-Coeur dans les âmes et dans les sociétés. « Le culte du Coeur de Jésus, commencé dans la vie intérieure des âmes, est destiné à descendre et à pénétrer dans la vie sociale des peuples. Pour nous, ce n’est pas une simple dévotion mais un renouvellement de toute la vie chrétienne », dit-il. Si les vertus héroïques du Père Léon Dehon ont été reconnues par Jean-Paul II, sa béatification est encore bloquée en raison d’écrits jugés antisémites. Néanmoins, le pape François a déclaré qu’il y était favorable en 2015, évoquant le « quasi bienheureux Dehon », en estimant qu’il fallait « étudier une situation historique avec l’herméneutique de l’époque, et pas avec celle d’aujourd’hui ».

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