L'Église tient la dernière planche de salut - France Catholique
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Catéchumènes : baptisés… et après ?
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L’Église tient la dernière planche de salut

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Le Christ dans l'orage sur la mer de Galilée,Rembrandt, 1633.

Je tiens pour acquis que Dieu commande seulement ce qui est bon pour nous et interdit seulement ce qui est mauvais, ce qui signifie parfois aussi ne pas permettre aux autres de faire ce qui est mauvais. Car nous sommes des êtres sociaux, et la permission glisse souvent vers la participation, la participation vers l’approbation, et l’approbation exige finalement la célébration et parfois même la contrainte.

L’idolâtrie de Salomon a ainsi commencé quand il a cherché ses épouses hors d’Israël. A l’époque où Achab était sur le trône d’Israël avec la malveillante Jézabel, la loyauté envers Dieu pouvait vous coûter la vie. Abdias, chef de la maison d’Achab, a dû cacher 150 prophètes du Seigneur dans une grotte pour les préserver de la haine meurtrière de Jézabel.

Si ce n’était pas assez déplorable, Achaz, le roi de Juda, se tournant vers les dieux assyriens, « mit en pièces les objets de la maison de Dieu, ferma les portes de la maison du Seigneur et bâtit des autels dans tous les coins de Jérusalem » (2 Chroniques 28:24). Pas de doute, Achaz se considérait lui-même comme un homme religieux.

Quand les choses en sont arrivées à ce point, en vue de recouvrer la santé, il se peut que vous deviez extirper le mal ancien à la racine. Le vertueux roi Josias ne s’est pas contenté d’encourager l’adoration du vrai Dieu tout en permettant à l’idolâtrie bien établie de se maintenir. Dès qu’il a été en âge de commander, « il a commencé à purger Juda et Jérusalem de leurs hauts lieux, des bosquets sacrés, des images sculptées ou fondues », détruisant les autels de Baal, réduisant en poudre les idoles et les répandant sur les tombes de ceux qui leur avaient offert des sacrifices (2 Chroniques 34:3-4).

Le véritable renouveau pouvait alors commencer. Il a réparé le Temple, et Helcias, le grand prêtre, cherchant dans un endroit désaffecté, « trouva un livre de la loi du Seigneur donné par Moïse » (34:14). Le prêtre avait peut-être toujours su où il se trouvait. Josias a alors lu le livre devant tout le peuple de Jérusalem, a juré de garder les commandements du Seigneur et demandé au peuple de faire de même.

La réforme de Josias a eu une certaine résilience durant tout son règne et gardant une certaine force par la suite bien qu’il y eut des rechutes. Seules la destruction de Jérusalem et la captivité à Babylone ont été suffisantes pour ramener les cœurs du peuple au Seigneur.

Pourtant je suis sûr qu’auparavant les gens ont été habitués à l’idolâtrie. Tous pluralistes et tolérants ! Qu’importe si de petits bébés étaient sacrifiés à Moloch ? Les bébés n’ont pas une véritable vie, pas encore.

Qu’importe si certains appréciaient la prostitution rituelle et la sodomie dans le culte des Baals ? Hiel est peut-être allé un peu trop loin quand il a rebâti Jéricho sous le règne du roi Achab, établissant les fondations sur le corps de son premier-né Abiram et fixant les portes sur le corps de son plus jeune fils Segoub (1 Rois 16:34), mais qui pourrait s’en scandaliser à l’exception de quelqu’un comme ce voyou à moitié fou d’Elisée ?

Nous sommes maintenant au milieu d’une grave maladie très répandue. Des enfants sont éliminés dans le ventre de leur mère, entre 2 500 et 3 000 chaque jour aux États-Unis. Beaucoup de gens qui dénoncent ces meurtres sont presque d’accord avec quelque chose relié à l’avortement, tout aussi horrible et avec un pouvoir plus grand pour détruire la civilisation humaine : la fabrication d’enfants et la congélation des embryons indésirables.

Le mariage est en chute libre, de même que le taux de naissances. De nombreux quartiers sont vides la plus grande partie de la journée, ce qui signifie qu’il n’y a plus de voisinage, seulement des emplacements.

La pornographie est partout. Les bibliothèques accueillent des drag queens pour lire aux petits enfants des histoires qui imprègnent leurs esprits de perversion. L’anti-naturel est célébré et sur de nombreux lieux de travail s’impose tellement à vous qu’il est difficile de passer une journée sans au moins lui marquer du respect.

Des enfants sont mutilés et des gens applaudissent la mutilation, prétendant qu’un garçon peut devenir une fille et une fille un garçon. La confusion est si répandue et contagieuse que le langage lui-même est tordu comme un bretzel pour s’y conformer. Imaginez devoir expliquer à quelqu’un que vous pourriez utiliser le mauvais pronom pour faire référence à quelqu’un se trouvant sous vos yeux. Situation inimaginable avant hier.

Dans cette situation épouvantable, l’Église tient la dernière planche de salut. Ses enseignements condamnent cette folie multiforme. Elle promeut et étaye ce qui est sain et en accord avec notre nature humaine.

Elle soutient l’inestimable valeur de la vie humaine à naître. Elle condamne la séparation de l’acte conjugal d’avec la conception d’enfants, que ce soit par contraception ou par FIV. Elle permet la séparation mais interdit le divorce. Sa doctrine – pas toujours ses ministres, hélas – protège l’innocence des enfants.

Elle est sûre de l’excellence de la masculinité et de la féminité et elle n’accepte pas la stérilisation qui survient obligatoirement quand vous mutilez des organes sexuels sains pour soutenir un fantasme.

Mais le signe le plus visible de sa santé mentale est ce qui embarrasse actuellement beaucoup de ses chefs et de ses fidèles : la prêtrise masculine.

J’accepte l’argument selon lequel une femme ne peut pas réellement offrir le sacrifice de la messe in persona Christi, puisque Jésus était un homme et non une femme. Mais nous ne pouvons pas en rester là. S’il est bon pour nous qu’il y ait une prêtrise entièrement masculine, nous devons savoir pourquoi.

Cette question n’implique pas seulement l’individu devant l’autel mais également la signification même de la masculinité et de la fraternité des prêtres. De même, puisque la grâce construit sur la nature, nous ne devons pas considérer cette fraternité comme une exception excentrique. Elle devrait être un exemple de fraternité. Il n’y a pas que les prêtres qui doivent être unis par la fraternité.

Nous ne sommes pas en position de menacer l’Église du doigt pour ne pas aller avec son temps. Ce temps est mauvais. Pis : il est dément. L’Église tient la planche de salut. Remercions Dieu pour cela et saisissons-la sans réserve.

Anthony Esolen, traduit par Bernadette Cosyn

Source : https://www.thecatholicthing.org/2025/11/07/the-last-lifeline/