L’attente de l’Église - France Catholique
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L'Église dans l'attente
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L’attente de l’Église

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Messe de funérailles du pape François, 26 avril 2025. © Lula / Ricardo Stuckert / CC by-sa

La période de deuil qui suit le décès d’un successeur de saint Pierre correspond aussi à l’attente du peuple chrétien. Attente d’un nouveau Pape qui poursuivra la tâche de ses prédécesseurs, qui est d’enseigner l’Évangile, de garantir la continuité de l’action sacramentelle et de gouverner pour maintenir la communion de l’Église dans l’unité. Sans doute, est-ce le monde entier qui a les yeux rivés sur la place Saint-Pierre, considérant une scène où il peut retrouver une sorte d’image de lui-même. Image d’un destin commun, d’un idéal de rassemblement au-delà de tous les conflits et des drames vécus sur les cinq continents. Un appareil médiatique considérable s’est installé pour informer le public du processus singulier que constitue un conclave. Il y a de quoi spéculer sur les noms des éventuels papabiIi, sur les sensibilités qui pourraient partager les membres du Collège cardinalice.

La mission de l’Église

Certes l’appareil n’ignore pas que cette élection ne saurait se traiter avec les seuls instruments d’analyse des compétitions politiques. Il y a d’ailleurs un élément de fascination dans le spectacle qu’offre la magnifique chapelle Sixtine. Cependant, nos confrères – y compris chrétiens – n’échappent pas à la tentation de juger l’événement à l’aune des catégories qui structurent le plus souvent la vie des nations. N’est-ce pas entre conservateurs et progressistes que devrait se jouer le sort de la papauté ? Qu’on le veuille ou pas, il s’agit de notions qui se rattachent à des élaborations idéologiques, dont on peut se demander d’ailleurs si elles ne sont pas sur le point d’être bouleversées du fait des transformations qui s’opèrent en ce moment. Et même si les responsables de l’Église sont marqués par des choix qui s’apparentent à ce qu’on appelle conservatisme et progressisme, ils sont tous appelés à les dépasser, en fonction de la mission de salut de l’Église et du service qui définit l’évêque de Rome.

Une attente dans la foi

Ce service correspond à la plus ancienne tradition. C’est saint Ignace d’Antioche, de la génération qui suit immédiatement les Apôtres, qui parlait de l’Église de Rome comme de « celle qui préside à la charité ». C’est saint Irénée de Lyon, nouveau docteur de l’Église à l’initiative de François, qui a donné la formule la plus frappante pour distinguer ce en quoi cette Église est la référence de toutes les autres : « C’est dans cette Église qu’à cause de son autorité plus forte doit s’accorder toute Église des fidèles venus du monde entier, dans laquelle a toujours été conservée par tous venus du monde entier la tradition apostolique » (Contre les hérésies, traduction d’Henri-Irénée Marrou) et Irénée se référait à la liste précise des évêques de Rome depuis Pierre, qui attestait la continuité de la tradition apostolique.

Tel est le charisme toujours présent du successeur de Pierre et de celui qui succédera au pape François dans les jours prochains. L’attente des fidèles ne saurait donc recouvrir une appréciation que François aurait appelée « mondaine ». Elle s’inspire des seuls motifs de la foi, pour que se perpétuent en ce XXIe siècle le message de l’Évangile et la grâce du salut.