Compiègne, haut lieu d’histoire - France Catholique
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Pèlerinage de Chartres : Pour que règne le Christ !
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Compiègne, haut lieu d’histoire

Jeanne d’Arc, Louis XVI, Napoléon… sans oublier les carmélites : tous sont associés à l’histoire de la ville.
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© Guillaume Speurt / CC by

Les Romains l’appelaient Compendium, nom prédestiné pour le concentré de grandes choses. Résidence royale depuis les Mérovingiens, Compiègne, évangélisée dès le début de l’époque franque, vit se dérouler de nombreux conciles, dont celui qui déposa Louis le Pieux.

L’anneau de Jeanne

C’est à Compiègne, le 14 mai 1430, que Jeanne d’Arc fut capturée par les officiers de Jean de Luxembourg. Comme elle avait été prévenue par ses voix, Jeanne avait caché son épée – celle qui avait été retrouvée à Sainte-Catherine-de-Fierbois, dont la légende dit qu’elle était celle de Charles Martel. Elle n’a malheureusement pas encore été retrouvée. Par la grâce de la femme de Jean de Luxembourg, la Pucelle était bien traitée dans sa prison et son frère y vint lui remettre un anneau en remplacement de celui pris par les Bourguignons. Cette bague a été récemment retrouvée et l’on peut la vénérer aujourd’hui au Puy-du-Fou.

Elle tenta de s’évader en enfermant son geôlier dans sa cellule mais fut reprise et placée sous bonne surveillance, en haut de la tour de Beaurevoir. Ayant appris que les Anglais, pour punir les habitants de Compiègne de s’être ralliés au royaume de France, avaient décidé de tuer tous les hommes à partir de l’âge de 7 ans, Jeanne chercha à nouveau à s’échapper afin de secourir ces malheureux. Ses voix lui disaient pourtant que Dieu les protégerait, à quoi elle répondait que « si Dieu porte secours aux bonnes gens de Compiègne, je veux y être ». Contre l’avis de ses voix, elle sauta de la tour et resta trois jours inerte. Quand ses juges, à Rouen, lui reprocheront d’avoir fait une tentative de suicide, elle répliquera : « Je n’ai pas sauté en espérance de me désespérer ». Et quand ils lui reprocheront un grave péché, elle répondra qu’elle s’en était confessée. L’évêque Cauchon lui demandera si elle avait bien fait « grande pénitence pour ce péché », et elle lui répondit : « Le mal que je me suis fait en tombant m’a suffi comme pénitence ! »

C’est à Compiègne que Louis XVI reçut Marie-Antoinette qui devait devenir son épouse. En souvenir de cette rencontre, Napoléon voulut y recevoir une autre archiduchesse, Marie-Louise, qui devint quelques jours plus tard son épouse lors de son mariage à Paris. L’Empereur voulait ainsi souligner l’importance historique de l’alliance entre la maison d’Autriche et la maison de France, qui aurait dû ouvrir une ère de prospérité et de paix pour l’Europe entière. Ce rêve échouera. Napoléon III et l’impératrice Eugénie restaurèrent le château de Compiègne en donnant un éclat incomparable aux fêtes qu’ils y firent célébrer.

C’est dans la forêt de Compiègne, à Rethondes, que fut signé, le 11 novembre 1918, l’armistice mettant fin à la Première Guerre mondiale, puis celui du 22 juin 1940.

Mais c’est surtout de Compiègne que venaient les carmélites guillotinées le 17 juillet 1794 à Paris, que le pape François a canonisées et dont la messe d’action de grâce a été célébrée le jour de l’élection de Léon XIV. On ne peut pas oublier, dans le film du Révérend Père Bruckberger, la scène finale dans laquelle la jeune Blanche de la Force, qui n’avait pas voulu partager le sort de ses compagnes, les rejoignit finalement sur l’échafaud en chantant :

« Je mets ma confiance,
Vierge, en votre secours,
Servez-moi de défense,
Prenez soin de mes jours ;
Et quand ma dernière heure
Viendra fixer mon sort,
Obtenez que je meure
De la plus sainte mort. »