Une université de la Vie rénovée - France Catholique

Une université de la Vie rénovée

Une université de la Vie rénovée

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■ Pourquoi avoir choisi le thème du corps pour cette seconde édition de l’Université de la Vie proposée en visioconférence ?

Tugdual Derville : Parce que la question sociale, scientifique, philosophique et politique majeure est désormais anthropologique. À tous les stades de l’existence, le corps humain est au cœur des débats les plus essentiels pour l’avenir de l’humanité. C’est la nature même de l’homme qui est en question.

■ Comment en est-on arrivé là ?

Grâce aux extraordinaires progrès biotechnologiques : le corps est dans l’œil du cyclone. Les scientistes le voient comme une machine démontable, réparable, jetable, reproductible, etc. Certains le réduisent à une carte d’identité génétique ou à des équations biochimiques. C’est ultimement la différence entre le corps et la machine qui est niée, avec le fantasme de l’homme augmenté… Il est temps pour l’humanité de définir son identité et de protéger son intégrité. Si le corps est un objet comme un autre, on peut l’acheter et le vendre, s’en dire propriétaire, le maltraiter sans scrupule et rêver d’en créer un plus performant…

■ Ce débat sur le corps n’a-t-il pas d’abord surgi avec le statut de l’embryon ?

Oui, et c’est justement par cela que nous comptons commencer. Nos cinq séquences vont examiner le parcours du corps humain de son tout commencement à la mort… Et au-delà ! Ce corps embryonnaire et son développement progressif in utero inaugurent chaque existence : ils font l’objet d’une séance entière. Il y a d’extraordinaires choses à découvrir sur cette période « aquatique » de nos vies.

Ensuite, nous aborderons le paradoxe entre fragilité, réparation et augmentation.

La troisième séquence évoquera la procréation, qui ouvre, du fait des techniques artificielles, sur des perspectives proprement abyssales…
Puis, nous arriverons aux sujets du vieillissement, de la souffrance et de la mort pour nous permettre de réfléchir enfin à la manière dont nous nous occupons des dépouilles mortelles.

La toute dernière sé­­quence permettra, je l’espère, de mieux faire découvrir aux participants la façon dont les corps communiquent et interagissent jusqu’à construire une société humaine, et non pas animale.

■ 7700 personnes ont suivi l’édition 2014 de l’Université de la Vie. La session 2015 leur est-elle aussi destinée ?

Absolument oui. Nous avons élaboré un programme nouveau, adapté tant aux personnes qui découvriront ce type de formation, qu’à celles qui en ont déjà bénéficié. Cette année, l’Université de la vie se déroulera dans plus de quatre-vingts villes, et elle s’étendra même hors de nos frontières puisque nous serons en visioconférence avec Berlin, Bruxelles, Zurich et New York.

Je précise toutefois qu’il s’agit, pour le moment, d’offrir ces soirées seulement aux communautés francophones de ces villes. Ce qu’il y a de commun avec l’an dernier, c’est la tonalité de ce que nous proposons : à savoir une initiation à l’approche de ces problématiques cruciales, effectuées au plus près des réalités de ce que vivent les personnes, sans autre prétention que de leur donner envie d’aller plus loin et, peut-être même, de s’engager.

Comprendre pour agir, c’est ce qui explique le dynamisme des équipes d’Alliance VITA, et c’est ce qui nous a poussés à lancer, il y a sept ans déjà, le concept d’Université de la Vie avec un succès jamais démenti jusqu’à présent.