Les catholiques avaient de quoi se demander si le Ciel n’était pas en train de leur tomber sur la tête. Et pourtant, lors de cette même année 1870-1871, se manifesta un étonnant relèvement.
Beaucoup commencèrent à se dire que ces événements avaient un sens et que le Seigneur avait quelque raison d’être sévère avec la « Fille aînée de l’église ». Sous le règne de Napoléon III, on s’était beaucoup enrichi, mais la pauvreté avait aussi énormément augmenté dans les faubourgs des grandes cités, la « fête impériale » avait battu son plein, mais ces plaisirs faciles s’accompagnaient d’une profonde corruption des mœurs. Les catholiques eux-mêmes avaient profité de la situation.
Désir de faire pénitence
Chez les meilleurs d’entre eux, cette prise de conscience alla de pair avec le désir de faire pénitence et de réparer les offenses faites à Dieu. Cela se traduirait par un amour plus fort, plus exigeant, que l’on vouerait au Cœur Sacré de Jésus.
Le mouvement commença très tôt – en pleine crise, avant même le déclenchement de la Commune – avec le Vœu national qui circula dans toute la France pour rassembler des bonnes volontés et des fonds, afin de construire à Paris un monument qui traduirait ce repentir et qui serait un geste d’hommage public au Sacré-Cœur.
Prières publiques
L’Assemblée nationale votait des prières publiques et reconnaissait le projet de construction d’une basilique pour le Sacré-Cœur comme d’utilité publique. C’est toute la France qui semblait se lever pour s’offrir au Christ.
L’année 1873 vit des foules se rendre en pèlerinage à La Salette (1 000 personnes), à Lourdes (492), mais surtout à Paray-le-Monial, où se retrouvèrent plus de 5 000 personnes et où 203 députés au nom de l’Assemblée consacrèrent la France au Sacré-Cœur de Jésus. Neuf ans plus tard, mille pèlerins remplirent deux bateaux pour aller à Jérusalem dans une démarche mémorable de pénitence.
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