C’est un procès peu commun que celui d’Anne-Gabrielle Caron, une fillette décédée à l’âge de huit ans en 2010 et dont la courte vie fut empreinte d’un amour extraordinaire pour le Christ. À l’âge de deux ans et demi, elle offre déjà de petits sacrifices « pour enlever des épines de la couronne de Jésus ». Au cours des mois qui suivent, ses dispositions se confirment même si elle manifeste un caractère affirmé. Peu après avoir soufflé les bougies de son quatrième anniversaire, elle commence à demander régulièrement à ses parents si elle va bientôt mourir. Invitée à s’expliquer, elle répond : « C’est que j’ai tellement envie de voir le Bon Dieu. » La maladie se saisit d’elle en 2008. C’est un cancer très virulent qui s’attaque aux os. Anne-Gabrielle encaisse avec courage la douleur et les effets secondaires de la chimiothérapie. Guidée par un prêtre, elle apprend à offrir ses souffrances – ce n’est pas une formule convenue –, elle prie avec intensité. Cette élévation d’âme n’empêche pas l’angoisse de l’assaillir, mais elle parvient à la dépasser. Lors d’une phase de rémission, elle redevient une fillette presque classique, mais toujours très soucieuse des autres.
« Offerte comme victime »
En janvier 2010, la récidive est impitoyable. Malgré la douleur que la morphine ne soulage plus, elle demande de prendre sur elle les souffrances des autres enfants hospitalisés et de les offrir pour les âmes des pécheurs. Elle s’éteint le 23 juillet au terme d’une longue agonie. « Anne-Gabrielle était une hostie vivante. Comme sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, elle s’est offerte comme victime d’holocauste à l’Amour Miséricordieux du Bon Dieu. Que ce don d’elle-même ne reste pas sans effets ! » dira l’abbé Arnauld lors de la célébration de ses obsèques. Dix ans plus tard, les témoignages abondent des fruits portés par cette courte existence.
