Une famille catholique est différente - France Catholique

Une famille catholique est différente

Traduit par Isabelle

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Le concept fondamental de la famille catholique est qu’un couple marié particulier participe au mariage du Christ et de l’Eglise. Comme le dit Vatican II, le Christ « emplit l’Eglise qui est son corps et sa plénitude, de ses dons divins pour qu’ils puissent se répandre et atteindre la plénitude de Dieu ». Ainsi, dans la famille qui participe au mariage du Christ et de l’Eglise, le Christ travaille à travers chaque membre de la famille si bien que chacun comble les autres de la plénitude des dons de Dieu.

Pour commencer, l’homme et la femme font connaissance chastement – autrement, comment sauraient ils qu’ils sont faits l’un pour l’autre ? Leur union n’est pas d’abord basée sur les sentiments ; elle est basée sur un amour biblique qui cherche le bien de l’autre et y travaille chaque jour. Mari, femme et enfants s’aiment tous ainsi autant qu’ils le peuvent. Le bien pour une personne est ce que Dieu veut pour cette personne, à commencer par les biens de première nécessité, et, de fil en aiguille, jusqu’à la manifestation de la gloire de Dieu en partageant sa bonté en tant que famille. Une part de ce bien consiste à s’entraider à accomplir le bien de Dieu.

Une telle famille se protège. Chaque membre de la famille fait ce qu’il peut pour préserver la communauté familiale comprise comme telle. Etant donné que ce type de familles est très rare de nos jours, il y a quelque chose en elles qu’il faut particulièrement chérir et préserver. Ses membres devraient apprendre très vite que souvent ils ne recevront pas d’aide dans leurs tâches particulières, au sein du vaste monde, mais qu’ils seront soutenus, espérons-le, par leur famille élargie, et par des familles aux vues similaires. Leur paroisse a probablement besoin de groupes de familles de même sensibilité, avec ou sans la présence du clergé. Voilà une des bonnes choses sur lesquelles on a insisté pendant le Synode sur la famille, l’année dernière.
Une famille catholique dure longtemps. Sa durée connaît des défis, de l’extérieur aussi bien que de l’intérieur, au fur et à mesure que les parents s’accompagnent mutuellement et accompagnent leurs enfants tout au long de la vie. Et à leur tour, les enfants accompagnent leurs parents à leur manière. Tandis que les mois se changent en années et en dizaines d’années, de mille petites façons, chacun tire le meilleur de lui-même et de tout le monde. Ces expériences que chacun dans la famille se transmet – et fait suivre, s’ajoutent au corps de sagesse de la famille.

Une telle famille sera consciente que le temps où les familles pouvaient s’isoler de la culture environnante est passé depuis longtemps. Une vigilance infatigable est la seule alternative. Ceci veut dire que tout le monde aura besoin d’être correctement informé sur la vie et sur le monde – et plus particulièrement sur la participation à la vie surnaturelle de l’Eglise.
Jean Paul Ii, prenant conscience du contexte, disait que les familles « avaient le rôle spécifique d’interpréter l’histoire du monde dans la lumière du Christ, en ce sens qu’elles sont appelées à illuminer et à organiser les réalités temporelles selon le plan de Dieu, Créateur et Rédempteur. » Ceci appelle à de vraies discussions, même si Johnny ou Jennifer sont des adolescents ! Cela veut dire dépasser le style « délit de fuite » de ce qui passe communément pour de la communication par Smartphone en Amérique. Communiquer signifie répondre à des phrases par d’autres phrases – et garder ce processus en marche jusqu’à ce que des conclusions commencent à apparaître à tout le monde.

De telles familles savent aussi comment souffrir. Depuis la gêne que représente le fait de quitter tranquillement le travail pour aller s’occuper de Janey, jusqu’à la gestion de conflits vraiment lourds et angoissants à propos de drogue ou de « mauvaises fréquentations », les membres de la famille apprennent à se supporter les uns les autres et à se regarder mutuellement à travers les moments difficiles. Ils peuvent apprendre à voir dans de telles expériences ce qu’elles sont : Une leçon d’humilité et un moyen de rédemption.

Les conflits entre la famille et les tiers vont augmenter dans les années à venir. Il y aura des conflits avec les écoles sur le nouveau paternalisme du type : « vous êtes d’accord avec nous ou bien nous vous humilierons », des conflits avec les pouvoirs publics sur le fait d’avoir des permis d’exploitation et un traitement fiscal équitable. De tels conflits vont devenir la norme pour les croyants.

Mais Dieu est proche. Jean Paul II de nouveau : « l’infidélité d’Israël ne détruit pas la fidélité éternelle du Seigneur, et par là même l’amour toujours fidèle de Dieu est présenté comme le modèle de l’amour fidèle qui devrait exister entre les époux. ». A la place d’Israël, lisez « l’état moderne » et vous comprendrez ce que je veux dire.

La famille catholique est enracinée dans l’Esprit de Dieu. La famille est la représentation créée de la Divine Trinité la plus visible, la plus appréciée et comprise comme la meilleure qui soit. De la relation interpersonnelle féconde entre mari et femme résulte une nouvelle personne, un enfant qui les amènera à s’aimer davantage et à apprendre à aimer l’enfant davantage. Ils participent « à la véritable autorité et à l’amour de Dieu le Père, du Christ le berger, et à l’amour maternel de l’Eglise, et cela les enrichit de sagesse, de conseil, de force d’âme et de tous les autres dons de l’Esprit Saint ». (Jean Paul II)

Cette famille divine est toujours là quand cette famille catholique –ci, ou celle-là célèbre dans la joie, ou dans les épreuves, et c’est bon pour nous de nous en souvenir dans les jours qui viennent.

https://www.thecatholicthing.org/2016/11/06/a-catholic-family-is-different/