Un simple instant... - France Catholique

Un simple instant…

Un simple instant…

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On peut trouver étrange, compte-tenu de tous les domaines de loisirs disponibles dans le monde actuel, qu’extirper chaque jour un instant pour prier, consulter les Écritures, ou lire un bon livre catholique, soit devenu une déviance du cœur. Trouver ce temps implique inévitablement l’abandon d’autre chose. Alors, au fil de notre journée, nous devrions en permanence estimer ce qui a de l’importance pour notre salut. Est-ce propice ou non au salut? L’important, c’est que plus nous faisons de bons choix, plus nous avançons, et devenons plus habiles à faire de tels bons choix.

Si je dis « Nous », c’est que nous ne sommes pas exclusivement concernés par notre propre salut. Nous entraînons les autres avec nous. Ainsi, quand un bébé a faim, ou a besoin d’une couche propre, il a priorité. Et pourtant, quand tout est réglé avec tous, on doit normalement trouver moyen de s’accorder cinq minutes par ci, cinq linutes par là. Lâcher une émission de télévision, laisser tomber un journal, arrêter les vagabondages « surf » sur internet. On peut alors se consacrer à ces instants. Disposer dans la maison des textes de prières et en lire une quand on peut en prendre le temps.

C’est un bon début. on peut aussi avoir dans la maison des statues ou des icônes de saints vénérés, avec quelques unes de leurs prières. Si je dis leurs prières, c’est qu’à moins d’être fort compétent, on a besoin de textes ayant l’approbation théologique de l’Église.Une prière pour une Porsche neuve ou pour réussir un examen, c’est tout autre chose. Autre idée: avoir des cantiques sur des feuilles, pas nécessairement pour les chanter à voix haute, mais pour se les chanter « dans la tête ».

Pour donner sa noblesse au temps, la lecture des Saintes Écritures vient juste après la pratique d’actes charitables. Si on laisse une Bible à l’abri des bousculades, (avec un marque-page assez lourd pour la tenir ouverte) on peut en lire quelques versets quand on a quelques minutes. Il faut, bien sûr, se forcer souvent avant qu’une telle décision devienne une habitude. Et peu à peu on découvre que les mots des Écritures répondent à nos plus intimes pensées. Alors les Écritures prennent le dessus et commencent à nous parler à leur tour. Nous devenons ainsi conscients de faire partie d’une communauté élue de Dieu, emplie de Son Esprit, se dévelopant avec le temps, et marquant profondément nos existences et nos actes.

Les Psaumes ont au début un rôle important car l’Église les tient pour de vraies prières et les a utilisés abondamment au cours de ces deux millénaires. Une autre manière intéressante pour débuter consiste à lire les paraboles du Nouveau Testament. Une fois habitué à lire régulièrement les Écritures on peut en lire n’importe quel extrait et se sentir en communion avec Dieu tout-puissant et Son Église. Vous y apprendrez à découvrir le bien et la vérité — ce qui peut toujours servir.

Il n’y a qu’à regarder et nous verrons bien qu’on peut trouver le temps pour des gestes charitables. C’est en union avec le Christ et par Lui qu’agit notre charité. Un exemple: commençons par renforcer les liens familiaux en exprimant à chaque occasion notre amour désintéressé. Altruisme, c’est la clé. Peu à peu nos actes désintéressés nous transforment, et changent le monde autour de nous.

C’est ainsi qu’on évolue, devenant un Bon Samaritain, mais on pourrait aller plus loin par des actes simples tels que dire une prière pour l’inconnu arrété au feu rouge. Je ne recommanderais pas la prière au volant, c’est un véritable service à rendre à autrui que se consacrer totalement, à chaque instant, à sa voiture quand on conduit. C’est la véritable attitude charitable au volant.
La décision, bien qu’incontournable, de lâcher quelque chose pour libérer du temps va bien au-delà de l’abandon d’une action. Elle implique également l’abandon de valeurs contre-culturelles. Par exemple, dans un environnement matérialiste, « le temps » sert à consommer et payer des distractions, des objets. C’est bien humain de se consacrer à des activités sans but précis. Et il n’y a rien de mal à se livrer à des distractions innocentes. Mais passer du temps à servir Dieu et son prochain est plus conforme à l’idéal chrétien.
Et il y a bien d’autres choses à laisser tomber, les comportements à risque que beaucoup de gens, hélas, considèrent comme des « distractions » en Amérique de nos jours. L’abus de la boisson est le problème le plus évident. Et que penser de l’abus de télévision ou de « surf » internet, deux nouveautés répandues dans le pays? L’abus d’alcool ou de drogue peut avoir dans l’immédiat de graves conséquences, ceci n’enlève rien aux dangers courus avec d’autres addictions.

Et à une époque où les médias traditionnels et l’internet ne sont plus généralement des sources fiables d’information, ce qui semble une curiosité anodine peut nous induire en graves erreurs. Vous l’avez sans doute remarqué, les médias semblent éprouver le besoin d’être plus agressifs, plus hystériques, en vue de retenir notre attention et d’étendre leur part de marché. Consacrer davantage de temps à notre Vrai Dieu Unique et contempler paisiblement la vérité authentique nous mènera non seulement à la vie éternelle, mais aussi à une existence plus enrichissante en ce bas monde.

Une minute écoulée est une minute partie à jamais. Alors, prenons en conscience la décision de faire les bons choix pour passer notre temps limité sur terre. Ces choix ont des effets pour l’éternité.

21 mai 2017

Source : https://www.thecatholicthing.org/2017/05/21/finding-time/