Un pape qui bouscule - France Catholique
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Van Eyck, l'art de la dévotion. Renouveau de la foi au XVe siècle
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Un pape qui bouscule

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Depuis deux mois qu’il a succédé à Benoît XVI, le pape François ne cesse d’affirmer sa personnalité singulière dans sa façon d’assumer le charisme pétrinien, et cela, sans aucune rupture, bien au contraire, avec son prédécesseur. On doit, certes, s’attendre à des changements importants dans l’organisation de l’appareil du Vatican, mais tout indique que ceux-ci correspondront aux vœux déjà émis par Benoît XVI, qui désirait le moins de bureaucratie possible dans l’Église. Et s’il est question de rupture, il ne fait pas de doute qu’elle ne consistera pas dans une entreprise de démolition, on pourrait parler d’instauration créatrice. Un jour où on demandait au cardinal Bergoglio s’il se considérait comme progressiste, il avait répondu : « Si l’Église veut être progressiste, elle doit assumer son patrimoine historique sans le renier, et aller de l’avant. Si on dit que pour être progressiste, l’Église doit capter toutes les idéologies qui circulent, elle perdra alors son identité et deviendra une ONG. » Pape, il a d’ailleurs repris cette dernière formule qui lui tient d’autant plus à cœur qu’il s’agit pour lui d’être fidèle au mystère de l’Église, qu’aucune contamination idéologique ne doit dénaturer.

Autre certitude : cet évêque de Rome se veut bon pasteur à l’imitation directe du Christ. Sa proximité avec les foules ne ressemble en rien à celle d’un agitateur, elle renvoie sans cesse à l’attitude du Christ, proche de tous et qui s’adresse à chacun, hors de tout l’anonymat d’une foule. Quand François traverse la place Saint-Pierre, c’est comme s’il voguait sur une houle de visages, dont il voudrait reconnaître chacun. Comment s’étonner de tous les témoignages qui indiquent un retour aux sacrements dans la ville de Rome ? Le cardinal Bergoglio voulait déjà que l’on n’hésite pas à baptiser le plus largement les enfants, sans condition excessive. Il semble là-dessus très proche du père Zanotti-Sorkine, qui ne cesse de clamer la nécessité du baptême. Le bon pasteur ne peut que vouloir faire entrer le plus tôt possible dans le Royaume tous ceux qui aspirent à la grâce baptismale, et d’abord les petits enfants, dont nul n’a le droit d’interdire qu’ils entrent dans le peuple de Dieu.

À chaque occasion, la place Saint-Pierre se remplit d’une foule toujours aussi dense. C’est que le bon pasteur ouvre largement les bras pour offrir à tous le Salut le plus concret de Dieu, sa miséricorde inépuisable. Ce pape a les mots du cœur pour l’exprimer, et on se met à l’écouter de plus en plus.