Un mot ou deux sur l'hérésie - France Catholique
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Van Eyck, l'art de la dévotion. Renouveau de la foi au XVe siècle
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Un mot ou deux sur l’hérésie

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« Autodafé » par Eugenio Lucas Velasquez, 1853

« Autodafé » par Eugenio Lucas Velasquez, 1853

[Musée National du Romantisme, Madrid]

D’un point de vue catholique, le souci avec Joe Biden et Nancy Pelosi n’est pas seulement qu’ils soient engagé dans l’acte peccamineux de promouvoir et faciliter l’avortement. C’est plutôt qu’ils prêchent l’hérésie, l’hérésie morale. Ils le font lorsqu’ils disent, soit explicitement soit implicitement, que l’avortement, loin d’être moralement mauvais, est un droit fondamental qui mérite une protection légale. Cela est contraire à l’enseignement séculaire de leur religion. Le terme approprié pour l’enseignement de choses contraires aux enseignements de l’A$Église Catholique est hérésie.

Les choses empirent quand nos évêques réprimandent rarement et ne sanctionnent jamais Biden et Pelosi pour avoir prêché cette hérésie. […]

Dans l’ensemble, les Américains tendent à rejoindre les protestants libéraux pour dire que l’essence de la religion est la morale. La doctrine n’est pas essentielle ; c’est un accessoire, peut-être rien de plus qu’un ornement. « Peu importe ce que croit une personne, l’important est qu’elle soit une bonne personne » – voilà le sentiment typiquement américain. C’est un bon sentiment dans la mesure où il rend possible à des Américains d’une grande variété de croyances la vie en harmonie les uns avec les autres. Et c’est également « bon pour les affaires » car cela garantit que les disputes doctrinales n’interféreront pas avec le commerce.

Mais du point de vue catholique, ce n’est pas un si bon sentiment que cela, puisque le catholicisme est une religion qui regarde la doctrine – la vraie doctrine, du moins – comme l’un de ses éléments essentiels. La lutte contre les fausses doctrines se déroule depuis au moins les écrits de Saint Paul.

Une formulation classique de l’idée que la doctrine est sans importance a été donnée par le grand poète et critique anglais Matthew Arnold (1822-1888) qui a redéfini la religion (il voulait dire le christianisme) comme une « morale teintée d’émotion ». Si la doctrine est sans importance, l’hérésie l’est également. Et si ni la doctrine ni l’hérésie n’ont d’importance, alors qui se soucie que Biden et Pelosi soient moralement des hérétiques ?

Biden et Pelosi sont les deux catholiques les plus connus en Amérique. Et ils ne sont pas seulement des gens connus qui se trouvent être catholiques. Leur renommé comme politiciens est inséparable de leur renommée comme catholiques. A la différence de certaines stars du cinéma ou athlètes professionnels qui se trouvent être catholiques mais le mentionnent rarement voire jamais parce qu’ils considèrent ce fait comme distinct et séparé de leurs compétences professionnelles, Pelosi et Biden portent leur catholicisme en bandoulière. Ils nous disent fréquemment que leurs croyances politiques sont largement inspirées par leurs croyances religieuses. C’est leur sens catholique de la justice et leur compassion – d’après eux – qui leur inspire de garder l’avortement sûr et légal (bien que loin d’être rare) pour des femmes infortunées qui souffriraient sans nécessité si l’avortement n’était pas disponible.

Quand les plus célèbres catholiques d’Amérique nous disent que leur religion – notre religion – permet l’avortement et que nos évêques ne contredisent guère les messages pro-avortement donnés par ces catholiques ultra-célèbres, qui peut être surpris que de nombreux catholiques du rang en tirent la conclusion que l’avortement n’est pas réellement mauvais ?

[…]

Étant donné que les deux catholiques américains les plus célèbres nous disent que l’avortement est compatible avec le catholicisme, que nos évêques n’ont donné qu’une réponse faible à l’hérésie Biden-Pelosi, qui peut être surpris que des millions de catholiques, surtout de jeunes catholiques ( dont la catéchèse, rappelons-le, a été pauvre ces cinquante dernières années), croient que la religion catholique ne considère plus l’avortement comme un très grave péché ?

Nous ne brûlons plus les hérétiques sur le bûcher, Dieu merci. Mais il n’en découle pas pour autant que le catholicisme puisse se permettre de prétendre que les hérétiques célèbres ne sont pas un grave danger pour la foi.