Un monde sali par les énergies vertes - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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Un monde sali par les énergies vertes

Transition écologique 

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Déjà près de 15  % des énergies mondiales seraient renouvelables et, dans des perspectives de réduction de la pollution et des émissions de gaz à effet de serre, un nombre croissant de pays optent pour la voiture électrique. La feuille de route de l’IRENA (International Renewable Energy Agency) prévoit qu’en 2050 les performances de la Chine passeraient à cet égard de 7  % à 67  % pour 17  % à 70  % en Europe… L’Agence internationale de l’énergie (Accelerating Sustainable Energy Innovation, 22 mai 2018), prétend que seuls le photovoltaïque et l’éolien terrestre sont suffisamment matures et compétitifs pour ces objectifs de transition écologique.

Or, dans cette euphorie pour les énergies renouvelables, il semble être totalement ignoré que ces « technologies propres » nécessitent des dispositifs supplémentaires d’efficacité tels que batteries, compteurs intelligents, etc., impliquant l’utilisation des ressources les plus sales et les plus carbonées qui soient. À titre d’exemple, une voiture hybride utilise entre 10 et 15 kg de terres rares et autres minerais platinoïdes, pendant qu’une banale éolienne de 3,5 mégawatts consomme environ 600 kg de terres rares et là, l’histoire ne fait que commencer…

Selon l’Alliance nationale de coordination de la recherche pour l’énergie, pour une même énergie produite, les éoliennes et centrales solaires nécessitent jusqu’à 15 fois plus de béton, 90 fois plus d’aluminium et 50 fois plus de cuivre et de fer que les centrales de production utilisant des combustibles traditionnels. Les prochaines éoliennes off-shore de 3,6 à 10 mégawatts pourraient exiger à l’unité entre 1200 et 1800 tonnes d’acier, 350 tonnes à 500 tonnes/mégawatts, soit 130 % à 380 % fois plus que les consommations actuelles. Chaque éolienne marine consommerait 20 tonnes de cuivre et plusieurs kilomètres de câbles pour les relier au continent. Que penser alors de l’installation programmée de 45 000 km de nouvelles lignes haute tension en Europe ?

En fait, la dissimulation de l’origine douteuse des métaux en Chine (95 % de la production mondiale des terres rares) et dans quelques autres pays, a permis de décerner aux technologies « vertes » un certificat de bonne réputation, mettant en évidence une contradiction soustraite à nos yeux : celle d’un monde plus vert tributaire de métaux sales. À Baotou (Chine), capitale mondiale des terres rares, les rejets et déchets hautement toxiques sont déversés dans les lacs et, dans un environnement dantesque, constituent la réalité inavouable de la transition énergétique.

Environ 90 % du cobalt de Chine provient du Congo, où les firmes chinoises contrôlent des mines artisanales creusées à l’aide d’outils à main par des centaines d’hommes. On assiste, avec l’accord tacite de l’Europe, à un pillage éhonté des ressources minières en même temps qu’à un nouvel esclavagisme, une dégradation accélérée des conditions de vie et une destruction de tout l’écosystème de ces pays.

La Chine, développant d’ambitieux programmes industriels, reste aussi en situation de monopole sur plusieurs régions d’extraction minière, en rachetant ses concurrents étrangers, au besoin ratissant toutes les technologies qui y sont liées. Aujourd’hui, plus gros consommateur d’énergie et principal pollueur de la planète, ce pays se positionne comme le champion des énergies renouvelables.

La prise de conscience de ce nouvel hégémon a mis surtout en évidence la vulnérabilité des pays occidentaux. Le European Parliamentary Research Service, think tank du Parlement européen, se félicite (29 mai 2018) que l’Union européenne soit devenue « le leader mondial de la lutte contre le réchauffement climatique » sans se rendre compte que sa foi absolue en des énergies renouvelables la conduit dans une véritable souricière. La banalisation des métaux critiques comme corollaires des énergies renouvelables dénote – par incurie ou par simple cynisme – une irresponsabilité beaucoup plus inquiétante que les comportements fantasques de Donald Trump vis-à-vis des Accords de Paris (COP 21). Par son image médiatique de versatilité, celui-ci passe pour un accident de l’histoire… au point que peu de politologues n’ont songé à décrypter sa stratégie, finalement pas si dépourvue que ça de cohérence.

Du moins, le discours écologiste tenu par l’Union européenne, de concert avec la Chine, ne paraît plus aussi vertueux. Parvenir à 40 % d’énergies renouvelables demandera dans les 30 prochaines années d’extraire encore plus de matières premières non renouvelables, à un rythme qui pourrait ne plus être tenable…