Un défi pour l'Église - France Catholique
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Un défi pour l’Église

À Pâques, 3 639 catéchumènes ont reçu le baptême en France, dont près de 10 % d'anciens musulmans. L'aboutissement d'un parcours long, difficile, et même parfois dangereux. Un rapport récent de l'ECLJ souligne le risque de persécution qui pèse sur eux.
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C’est un point commun qui unit la majorité des convertis de l’islam : le caractère soudain et radical de leur rencontre avec le Christ. L’enseignant et docteur en histoire Jean-François Chemain relate dans son ouvrage, Les convertis de l’islam (Artège – voir notre précédent dossier FC 3672, mars 2020), que la plupart des convertis interrogés deviennent catholiques après une apparition ou un songe. « J’ai rencontré une femme de 30 ans, policière, qui a fait six rêves successifs de passages de l’Évangile, et au sixième, quand elle s’est réveillée, elle affirmait que le Christ était dans sa chambre ! Une autre, coiffeuse, voit dans un miroir un homme sur un âne [comme Jésus entrant à Jérusalem, NDLR] et elle entend une voix lui dire : « Cet homme va mourir. » Ce sont des chocs très forts. »

« Il n’est pas comme les autres »

Le choc engendre alors un besoin de connaître la religion chrétienne et de l’embrasser très vite. Il rend le futur converti sûr de son choix, ce qui n’est pas évident tant l’environnement immédiat devient hostile, avec souvent un rejet de la famille et de la communauté. « Il y a l’exemple d’un garçon maudit par sa mère et recherché par son frère, raconte Jean-François Chemain. Je connais aussi un converti qui travaille à Lyon dans un supermarché. Il est harcelé en permanence par les musulmans qui ne savent pas qu’il est chrétien, mais qui se rendent compte qu’il n’est pas comme les autres. » Autre épreuve : les menaces de mort, avec des épouses obligées de changer d’identité pour échapper à leur mari. Le corollaire : la solitude, car le converti se retrouve souvent isolé, sans conjoint.

Ce constat est palpable en France, mais il tend aussi à se rendre visible en terre d’islam. Marc Fromager est directeur de Mission Ismérie qui vient en aide aux convertis (voir encadré). Ancien directeur de l’Aide à l’Église en détresse, il observe qu’en Iran et en Égypte, de plus en plus de jeunes musulmans quittent l’islam parce qu’ils ne supportent plus la théocratie… « Je remarque une vraie dynamique, mais pour aller vers quelle alternative ? C’est là que l’on voit surgir des phénomènes de conversion. » Pourtant, à l’étranger comme en France, le nombre de convertis reste difficile à évaluer, car tous vivent dans la confidentialité. Y compris au sein de leur couple.

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