« Un cadeau fait à l'Église » - France Catholique
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L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
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« Un cadeau fait à l’Église »

Le pape François a décrété, le 8 décembre, une année jubilaire consacré à saint Joseph, dans une lettre apostolique intitulée Un cœur de père. Explications du Frère Dominique Joseph, religieux de la Famille de Saint-Joseph et théologien.

Année Saint-Joseph

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« Qu’y a-t-il d’autre à dire de saint Joseph sinon qu’il est père ? L’expression ‘‘cœur de père” est magnifique. »

« Qu’y a-t-il d’autre à dire de saint Joseph sinon qu’il est père ? L’expression ‘‘cœur de père” est magnifique. »

© Fred de Noyelle / Godong

Pourquoi cette année consacrée à saint Joseph est-elle une bonne nouvelle ?

Frère Dominique Joseph : Parce qu’il est temps ! Le Saint-Père a surpris tout le monde en annonçant une année jubilaire. C’est assurément un beau cadeau fait à l’Église qui, aujourd’hui comme jamais, a besoin de donner toute sa place à saint Joseph. On pourrait se rappeler de saint Joseph comme protecteur de l’Église parce que les familles sont en souffrance, parce que le monde du travail est le lieu de grandes injustices, et encore parce que trop de chrétiens sont persécutés pour leur foi. Cependant, la raison de fond est plus simple : l’Église aime saint Joseph ! Elle l’a toujours aimé, aussi trouve-t-elle dans le 150e anniversaire de son patronat [de l’Église universelle NDLR] une occasion de le fêter et de renouveler son amour filial.

Pourquoi le Pape insiste-t-il tant sur le « cœur de père » de saint Joseph ?

Le cœur est le plus intime de la personne, il définit et résume son identité et sa mission. Qu’y a-t-il d’autre à dire de saint Joseph sinon qu’il est père ? L’expression « cœur de père » est magnifique, elle est profondément juste et même, elle constitue un bel hommage à l’école française de spiritualité. Je me rappelle que Monsieur Olier, fondateur des sulpiciens (1608-1657), disait : « Un seul saint est destiné pour représenter Dieu le Père, tandis qu’il faut une infinité de créatures, une multitude de saints pour représenter Jésus-Christ. » Indéniablement, de toutes les grandeurs de saint Joseph, celle-ci est la plus sublime : il est le père que Dieu a choisi pour le Christ Jésus.

Pourquoi le Pape appelle-t-il à un renouveau de la paternité des prêtres et des évêques ?

Présentant avec conviction la chaste paternité de saint Joseph, qui n’est pas « une indication simplement affective, mais la synthèse d’une attitude qui exprime le contraire de la possession » (n°7), François déplore en effet que les enfants de notre temps grandissent dans une carence de paternité et il ajoute : « Même l’Église d’aujourd’hui a besoin de pères. » Ainsi, en évoquant pudiquement ceux qui se trouvent « dans la condition d’exercer la paternité », le Pape appelle d’abord les chrétiens à redécouvrir la paternité liée au ministère ordonné, à la recevoir et à la vivre comme une expression de l’unique paternité de Dieu. « Chaque prêtre ou évêque devrait pouvoir dire comme l’apôtre : “C’est moi qui, par l’Évangile, vous ai engendrés dans le Christ Jésus” (1Co 4,15) ». Voilà une invitation claire à réapprendre en Église ce que veut dire appeler quelqu’un « père », à redécouvrir de quelle manière un évêque et un prêtre peuvent avoir un cœur de père comme saint Joseph, comment ils peuvent devenir eux aussi « l’ombre du Père », aimant et agissant pour que soit manifestée l’unique paternité de Dieu.

Retrouver l’intégralité de l’entretien dans le magazine.