Trois regards sur Benoît XVI - France Catholique
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Trois regards sur Benoît XVI

Trois regards sur Benoît XVI

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Le philosophe

« Lorsque parle le Pape, l’incroyant ne devrait pas s’inquiéter », estime Fabrice Hadjadj dans L’Osservatore Romano en français de cette semaine.

« Il devrait se dire que cela ne concerne que les catholiques, piégés dans l’obscurantisme et la rigidité », fait observer le philosophe « juif au nom arabe et de confession catholique », baptisé à Solesmes.

Mais c’est l’inverse qu’il constate : « Au contraire, le voilà qui tremble, s’énerve et ne décolère pas, comme si la voix du Saint-Père le touchait personnellement ».

Le philosophe en déduit : « Cet incroyant n’est pas si incroyant que cela; on dirait même qu’il a l’instinct du magistère, de la paternité spirituelle du Souverain Pontife, de son rôle de témoin universel. »

Il applique la même logique au sens du sacerdoce que manifestent les attaques contre les prêtres pour la faute de quelques uns : «  C’est qu’ils ont en outre l’instinct de la dignité spéciale du sacerdoce. Leurs attaques sont ainsi une contribution involontaire à l’Année sacerdotale, et un hommage rendu à la très haute vocation de pureté du prêtre ».

Le président

C’est certainement sa haute considération pour le Saint-Père qui a poussé jeudi soir le président de la République italienne, issu de l’ancien Parti communiste italien, très respecté de tous les horizons politiques, à offrir un concert en hommage à Benoît XVI pour l’anniversaire de son élection.

« Le choix de l’hommage musical est en soi une proposition de sérénité en des temps pas faciles, et souvent rudes, que nous vivons tous », a dit le président avant d’ajouter l’expression de sa « proximité intense et affectueuse » et de celle du peuple italien.

Il a remercié le pape pour son message à son retour de Malte et pour sa prière pour la concorde en Italie. Il a remercié les prêtres qui travaillent en Italie pour leur rayonnement « spirituel et social ».

Le président a rencontré le pape en privé avant le concert. Sur l’Europe, admiration pour la « vision » de Benoît XVI. La preuve : il lui offre une édition rare en italien du « De Europa » de Enea Piccolomini, futur pape Pie II. Et il fait observer que le concert – au programme Sammartini, Mozart et Beethoven – reflète cet héritage commun européen.

Sur le dossier du Moyen Orient, accord sur l’urgence de relancer le processus de paix.

Le rabbin

Justement, à propos de Jérusalem. Le rabbin orthodoxe des Etats Unis, Shmuley Boteach, venu à Rome avec ses parents et 5 de ses 9 enfants, a participé hier à l’audience du mercredi, place Saint-Pierre, entre trois évêques anglicans du Royaume Uni et son ami Gary Krupp, président de la fondation « Pave the Way ».

Il a offert au pape une montre « Philip Stein » capable de marquer « l’heure de Rome et l’heure de Jérusalem », pour manifester « l’amitié éternelle entre nos deux fois » et que le pape ait « toujours le peuple juif à l’esprit » ! Il évoque les menaces contre Israël. L’Iran. « Votre voix contre ces menaces est essentielle, Sainteté ». « J’en ai parlé et je continuerai à le faire », a dit le pape.

Le rabbin a une autre idée en tête. Il voudrait que juifs, chrétiens et musulmans coopèrent au service de la famile. Il propose l’adoption d’un dîner de famille international le vendredi soir, avec la règle du « 3 fois 2 »: deux heures données par les parents aux enfants, avec deux invités – enseigner l’hospitalité – et deux sujets de conversation importants. Le temps était magnifique. La photo du pape est tout de suite arrivée sur le site du très médiatique rabbin.