Tous contre le nazisme, mais silence sur l’islamisme… - France Catholique
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Tous contre le nazisme, mais silence sur l’islamisme…

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La « macronisation » générale continue de plus belle en France : mobilisation des esprits et des suffrages contre cet épouvantail idéal que constitue depuis trente ans le Front National…

Dans ce qui est devenu une parodie de campagne électorale, on a pu constater de véritables séquences de cinéma mises en scène avec entrain mais d’une sincérité très relative…

Une fois de plus, on doit regretter le phénomène troublant d’un « courage » médiatique de carabiniers d’opérette et d’un patriotisme daté de gardien de musée. Après le renvoi en coulisse d’un président intérimaire du Front National empêtré dans l’évocation d’un discours « négationniste », on a vu Emmanuel Macron arriver à Oradour-sur-Glane, le village-martyr de l’été 1944, en chevalier blanc libérateur, mais quand même plus de 70 ans trop tard pour éviter le massacre des habitants par la division SS Das Reich… L’antinazisme a des limites historiques…

Le lendemain, le jeune Macron venait affirmer noblement à Paris devant le mémorial de la Shoah que « nous avons le devoir que cela n’arrive plus jamais », en parlant de « toutes ces vies fauchées par les extrêmes », et en dénonçant « affaiblissement moral » et « relativisme ».

Très contestée, la récente décision du gaulliste de droite Nicolas Dupont-Aignan de rallier Marine Le Pen sur le thème commun de la souveraineté nationale a provoqué une levée en masse d’adjectifs tenant parfois de l’appel aux armes… Le très vertueux « Républicain » Xavier Bertrand est allé jusqu’à prédire à NDA « le destin » de… Pierre Laval, collaborateur de l’occupant nazi fusillé en 1945 ! Bigre !

Cette ardeur guerrière et ces accents de justicier laissent songeur… Si la France aujourd’hui était défendue avec autant de vigueur et de pugnacité contre le fléau ACTUEL du terrorisme islamiste, les Français sentiraient peut-être leur pays mieux pris en compte par ses hommes politiques…

Mais que veulent exactement ces « résistants » de 2017 et ces « FFI » du XXIème siècle à un nazisme revisité et fantasmé ? Libérer le territoire français d’un fantomatique occupant nazi, ou bien défendre âprement leurs places dans un microcosme politico-médiatique en déroute ? Solliciter déjà des portefeuilles de ministres auprès de l’équipe de M. Macron, en… marchant à la rescousse d’une victoire probable ? Ou bien faire oublier leur pusillanimité face à un islamisme meurtrier ?

Des esprits chagrins rappelleront cet adage : « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ». Cependant, qu’on y prenne garde : à trop jouer à la guéguerre civile, même faute d’un vrai nazisme, en provoquant des échanges d’injures, on peut rallumer des brandons de haine jusqu’à des spirales fatales de violence… De l’aberration à la tragédie… Avis aux apprentis sorciers !

RAPPEL – On ne saurait trop le répéter :

-1.le Front National s’est d’abord développé à cause de la complicité de François Mitterrand et de Jean-Marie Le Pen, ces deux nostalgiques de la IVème République, tous deux hostiles à la Droite issue du Gaullisme. Créé en 1972, un an après le nouveau Parti socialiste du Congrès d’Epinay, le FN a bénéficié des facilités politiques et médiatiques (temps d’antenne radio-télévisée) accordées par Mitterrand dès les lendemains de mai 81 : cela pour casser l’électorat droitier en deux, de façon à maintenir durablement en place le pouvoir socialiste.

-2.Avec une immense hypocrisie, la gauche mitterrandienne et post-mitterrandienne a mené un double jeu : tout en favorisant discrètement mais efficacement son éclosion ici et là, en pratiquant une politique d’immigration massive conjuguée à la persistance d’un chômage de masse, elle a diabolisé le parti de Jean-Marie Le Pen sur plusieurs thèmes (empruntés notamment à une relecture manichéenne, simpliste ou déformée de l’histoire de la Seconde guerre mondiale et des années 30), afin d’intimider et de culpabiliser d’avance la Droite modérée, pour empêcher toute alliance électorale entre elle et le Front National… Ceci en maintenant une alliance objective politique extra-électorale entre elle-même et l’Extrême-droite au « fonds de commerce » régulièrement alimenté… Machiavélisme florentin oblige, et en cela François Hollande cherche à être un bon élève de François Mitterrand. Quitte à jouer avec le feu, au risque de se brûler.

-3.Depuis quelque temps, l’essor du Front National a changé de degré mais aussi de nature, ce qui complique beaucoup le travail de ses manipulateurs socialistes : le FN groupusculaire des années 70 est devenu un parti de masse, avec divers courants, et une aile gauche, incarnée par l’ex-chevènementiste Florian Philippot. Contrairement à MM. Sarkozy et Fillon, il a adopté un discours social étoffé, quitte à verser parfois dans la démagogie. Il a intégré de très nombreux électeurs du monde ouvrier issus le plus souvent de l’électorat communiste des banlieues en proie au chômage et confrontées à l’immigration. Il s’en est ensuivi une interpénétration avec les milieux de la CGT et avec une partie de l’extrême bauche… Il s’en est ensuivi aussi… l’arrivée dans ses rangs de militants issus de milieux ayant appartenu à… l’aile Gauche de la Résistance, les FTP, Francs-Tireurs et Partisans !

-4.Enfin, dans des conditions et avec des conséquences qui restent à examiner, le FN a aussi amorcé un rapprochement inattendu avec la Russie de Vladimir Poutine, bénéficiant d’un soutien financier et politique très puissant, qui prend à revers l’Union européenne, le pouvoir socialiste de M. Hollande et aujourd’hui son successeur Emmanuel Macron. C’est un élément que dans cette France frivole et légère, on souligne très peu, tant chez les adversaires que chez les partisans du Front National, mais qui compte beaucoup.

L’avenir parlera peut-être de lui-même, à la place de nombreux médias sourds et aveugles.