Soirée nationale - France Catholique
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Van Eyck, l'art de la dévotion. Renouveau de la foi au XVe siècle
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Soirée nationale

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Grande soirée, d’évidence, comme à chaque fois que la France décide de son destin. Qu’on le veuille ou pas, l’élection du Président de la République au suffrage universel constitue le plus grand moment de la vie civique. Et contrairement au vœu de Jean-Luc Mélenchon de tourner la page pour une VIe République, nous ne sommes pas près d’abandonner cette formule qui a mis fin à la longue incertitude institutionnelle qui durait depuis la Révolution.

Seconde évidence, la victoire d’Emmanuel Macron marque une rupture par rapport au système bipartisan qui organisait le jeu des partis, selon le schème droite/gauche. Toute la question est de savoir maintenant si cette rupture sera consacrée par les élections législatives. Le président Macron obtiendra-t-il la majorité parlementaire qui lui est nécessaire pour gouverner ? C’est une éventualité, mais ce n’est pas gagné d’avance. Il y a un précédent avec le général de Gaulle lui-même, qui avait su s’acquérir une majorité en jouant du trouble des formations issues de la IVe République, complètement désorientées par la tournure des événements.

Mais même en cas de confirmation de la victoire du 7 mai, le nouveau président n’aurait pas devant lui une route parfaitement dégagée. En dépit du beau succès de la fête du Louvre et de l’enthousiasme de son public, on ne saurait oublier qu’il a quand même été élu, pour une part, par défaut. Élu à cause de la mise hors-jeu inattendue du champion de la droite, François Fillon. Élu, parce qu’une bonne partie de la gauche et de la gauche mélenchonienne a voté pour lui par opposition à Marine Le Pen et non par adhésion. On peut dire la même chose de l’électorat républicain. Enfin, le nombre de suffrages réunis par son adversaire n’est nullement négligeable, et on s’interroge sur la mutation possible d’une formation d’opposition qui poursuivra son implantation dans le pays.

Voilà beaucoup d’incertitudes ! Espérons, toutefois, que notre pays pourra trouver les clés de son unité et de sa force, au-delà de toutes ses divisions.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 8 mai 2017.