A peine nommée à la tête du nouveau ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, Ségolène Royal a bousculé le tabou de la fameuse « Eco-taxe », un bibelot chéri des « Verts » et des Bobos, qui est aussi l’épouvantail honni des transporteurs et des entreprises agro-alimentaires de Bretagne et d’ailleurs.
Les « Bonnets rouges » bretons avaient renversé l’hiver dernier plusieurs « portiques » équipés de matériel de repérage pour l’Ecotaxe. Certains mécontents en proie à la colère avaient même joué avec les allumettes et mis le feu à ces appareils sophistiqués. Plus modérée dans son action, fonction ministérielle oblige, Mme Royal se contente de dire qu’elle veut « remettre à plat » les choses…, c’est-à-dire ce dossier toujours brûlant, au sens politique et social du terme. Ce faisant, elle déclenche le départ d’une première polémique au sein du gouvernement, avec cette réplique de son collègue ministre de l’Agriculture, nouveau porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, qui lui crie que ce débat fiscal « sera arbitré par le Premier ministre ». Rappelons qu’il s’agit d’un certain Manuel Valls, qui, paraît-il, a le coup de sifflet rapide et vif, comme celui d’un agent qui arrête les véhicules passés au rouge.
Mais la déclaration hâtive de Ségolène Royal a déjà aussi fait rougir de colère ces grands sensibles que sont les « Verts », écologistes patentés qui préfèrent la création de sources d’ennuis à la recherche de sources d’énergie. A leur tête, Monsieur de Rugy, monté sur ses grands chevaux, vient de s’insurger en ces termes peu amènes : « Soit c’est un premier couac, soit c’est un abandon qui ne dit pas son nom ».
A en croire ces Verts enragés, le devoir des Français est de boire la taxe jusqu’à la lie, quitte à chasser Mme Royal jusqu’à l’hallali. Mme Royal parle d’autres solutions. A leurs yeux, une seule solution, l’Ecotaxe. Sinon, la Révolution ?
