Sarra et Tobie, le musical - Le 1er avril au théâtre Ménilmontant - France Catholique
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Sarra et Tobie, le musical – Le 1er avril au théâtre Ménilmontant

Tobie et Sarra sont les « Roméo et Juliette » bibliques. Après Jonas, le musical, Étienne et Jocelyne Tarneaud créent un nouveau spectacle biblique dont les représentations ont commencé en janvier 2016 et se poursuivent aujourd'hui. Un hymne au mariage et à la famille.

Entretien avec JOCELYNE et ÉTIENNE TARNEAUD

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Plus de 49 000 spectateurs ont applaudi Jonas mettant en scène l’homme à la baleine. Étienne et Jocelyne Tarneaud, vous récidivez avec cet autre livre de la Bible qui raconte l’improbable et difficile rencontre entre Tobie et Sarra. Pourquoi ce choix ?

Étienne Tarneaud : Quand on a joué Jonas pour la première fois en 2008, à Paris, au Théâtre Saint-Léon, un prêtre de nos amis est venu nous féliciter et d’une manière quasi prophétique nous a déclaré que notre prochain musical serait sur Tobie et Sarra ! Il était si péremptoire que nous l’avons finalement pris au mot ! Une gestation longue et opiniâtre l’a rendu possible.

Jocelyne Tarneaud : En fait c’est un livre de la Bible que j’aimais déjà beaucoup et que nous avions souvent évoqué avec les jeunes lors des diverses JMJ qu’il m’a été donné d’accompagner. Ce prêtre préparait de nombreux fiancés au mariage en puisant dans ce texte qu’on connaît peu sinon à travers la prière de Tobie au soir de ses noces, souvent choisie comme lecture lors des mariages. Elle se conclut ainsi : « Ce n’est pas le plaisir que je cherche en prenant « ma sœur » mais je le fais d’un cœur sincère. Daigne, Seigneur, avoir pitié d’elle et de moi et nous mener ensemble à la vieillesse » (Tb 8, 7).

Pourquoi Tobie désigne-t-il son épouse comme étant sa sœur ?

J. T. : Sarra est sa cousine éloignée donc « une sœur » dans la mentalité sémitique. D’autant que c’est à lui que revient le devoir de l’épouser puisqu’elle est restée veuve et sans descendance pour la septième fois ! Mais ce terme fait surtout référence, par analogie, à l’indissolubilité du lien matrimonial : en effet, même si l’on déteste sa sœur, elle n’en demeure pas moins « sœur », alors qu’on peut répudier sa femme, selon la loi de Moïse, comme les pharisiens s’en prévalent auprès du Christ ! (Mt 19, 8).

É. T. : Ce qu’il faut dire c’est que Sarra est la fille unique d’un riche banquier d’Echbatane, lui aussi déporté en Assyrie à deux jours de marche de Ninive. Elle est si belle que le pire des démons, Asmodée, est tombé amoureux fou d’elle et qu’il tue tous ses prétendants sur le seuil de la chambre nuptiale. Son but est de la pousser au désespoir pour la posséder dans la mort. Il est à deux doigts de réussir quand Tobie frappe à la porte, flanqué d’un guide étrange, Azarias, alias l’archange Raphaël, mandé par Dieu pour faire échec à Asmodée en réunissant Tobie et Sarra.

J.  T. : Ajoutons qu’humainement tout les sépare. Il est le fils unique et pauvre de Tobeit et Hanna, eux aussi déportés par le cruel roi de Ninive, Sennachérib. Dans le ghetto de la ville, ils vivent la misère et l’oppression tant physique que religieuse. Pour détruire l’espérance du peuple juif en la résurrection, le tyran interdit d’enterrer les morts. Mais Tobeit enfreint cette loi au péril de sa vie pour honorer le commandement divin. Néanmoins son courage semble mal récompensé puisqu’il devient aveugle ! Ils n’ont plus rien, sauf un chien !

Jonas avait sa baleine ; Tobie, son chien ! Ce bestiaire biblique a-t-il un sens particulier ?

É. T. : Beaucoup de chiens se sont appelés « Tobie » à cause de lui ! Il est si fameux qu’on lui a donné le nom de son maître ! Dans cette histoire de mariage, symboliquement, il évoque la fidélité comme c’est de coutume dans nombre d’œuvres picturales ! Nous en avons fait un vrai personnage, joueur, facétieux, gourmand, un peu couard et vantard. Cependant, il a l’intuition qu’Azarias n’est pas le guide qu’il prétend être mais plutôt un ange qui voyage incognito. Il joue le rôle du bouffon qui apporte un peu de légèreté dans cette histoire assez sombre même si elle se dénoue par un happy end, à l’inverse des amants de Vérone !

J. T. : Notre chien s’appelle Caleb, ce qui signifie justement « le chien » en hébreu ! Mais on peut aussi le décomposer en « Ca-leb » qui se traduit « comme le cœur » ! C’est un bon toutou, tout dévoué à Tobie et jaloux du rôle de mentor qu’Azarias assume auprès de son maître ! Les Pères de l’Église ont vu en lui la prophétie des « Gentils », des païens qui vont reconnaître en Jésus le Fils de Dieu Sauveur.

Vous voulez dire que ce chien serait emblématique de l’entrée des nations dans l’héritage de la Foi ?

J. T. : Le texte ne le mentionne que deux fois, au départ pour Echbatane, et au retour à Ninive ! Pas de quoi en faire un plat a priori ! Toutefois, alors qu’il « suit » Tobie et l’Ange à l’aller, il les « devance » au retour ! Il tient ainsi tout le texte en inclusion ! C’est pourquoi la tradition chrétienne a vu en lui la figure des nations qui « suivent » le peuple juif puisque c’est lui qui a reçu la Parole, les Patriarches, les promesses et même le Christ selon la chair, mais qui ont devancé Israël en accueillant en Jésus le Sauveur du monde alors même que cela restait voilé aux yeux du Peuple élu. Au demeurant, ce texte biblique fourmille de clefs de lecture très intéressantes.

C’est loin d’être simplement le récit d’une rencontre amoureuse entre deux jeunes gens qui ont dû franchir de nombreux obstacles avant de s’unir…

É. T. : Pour que le livret soit réussi, c’est cette trame picaresque et romanesque que nous avons suivie afin d’en restituer toute la sève. C’est un récit plein de rebondissements qui en font la saveur et le charme. Comment Tobie vient à bout d’un mystérieux poisson qui cherche à le dévorer ; comment Sarra, sur le point de succomber aux assauts du démon Asmodée, se décide à saisir sa chance en acceptant la main tendue par Tobie ; comment Raphaël dame le pion à Asmodée lors d’une joute vocale titanesque…
Ajoutons que les décors vidéo nous ont permis de structurer tout ce récit en évoquant les univers les plus saisissants.

J.T. : Avec de beaux costumes, de belles voix, une mise en scène inventive de Sophie Tellier, c’est un spectacle d’une heure vingt qu’on aura plaisir à voir en famille tout simplement. Mais il soulève aussi des questions profondes et très existentielles. Pourquoi Tobeit est-il aveugle alors qu’il est juste ? Pourquoi le sort s’acharne-t-il sur la belle Sarra ? Comment de deux malheurs Dieu va-t-il faire un bonheur ? Car le signe le plus tangible de l’Espérance, c’est un couple formé par un homme et une femme unis par le mariage : il symbolise l’émergence d’un futur qui poindra dans le don de la vie. Des questions très actuelles auxquelles la sagesse millénaire de la Bible apporte un éclairage très pertinent et très frais.

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Dernières dates :

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resa@menilmontant.info

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Rens. / réservations : 01.46.36.98.60

https://www.billetweb.fr/tobie-et-sarra

CD du spectacle en librairies religieuses et sur les plateformes de téléchargement.