Saint Suaire - France Catholique

Saint Suaire

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Mardi prochain je prendrai une longue route : je dois me rendre à Gujan-Mestras, commune contiguë à celle d’Arcachon. Là-bas, en une vaste chapelle dédiée à sainte Bernadette, je déposerai tous les éléments qui, depuis 2002, ont constitué ce qui a été ma petite mission, faire connaître par textes et images le Saint Linceul dit de Turin mais qui est d’abord celui de Jésus.

Là-bas, une amie qui fut longtemps l’épouse d’un peintre dont l’œuvre mérite l’adjectif d’« admirable », Roger Lambert-Loubère, ainsi que les prêtres de cette paroisse vont me permettre de mettre en place les 40 enrouleurs de 2 mètres de haut et de presque un mètre de largeur, qui portent quelques 185 petits panneaux couverts de photos et de textes. Les visiteurs les plus courageux devront consacrer au moins 2 heures de leur temps pour tout lire et regarder.

J’éprouve une émotion certaine à décrire, heureusement succinctement, cet ensemble consacré au dernier vêtement du Sauveur sur lequel son corps a tracé deux images, sa silhouette vue de face et celle vue de dos. Ces images, il faut toujours le rappeler, sont dits « acheiropoïètes », c’est-à-dire « non faits de mains d’homme ». On les nomme ainsi parce que l’on n’a jamais pu les reproduire correctement. Deux personnes seulement, sur des centaines et des centaines, semblent avoir approché avec talent cette exactitude, mais sans avoir pu obtenir la perfection de reproduction nécessaire…

Pourquoi cette émotion ? Parce qu’il me faut, vu le temps qui a passé, vu mon âge qui approche fort des 80 années. C’est pourquoi, ayant lié une amitié certaine avec le supérieur d’une petite communauté de Frères, aumônier d’un collège-lycée de quelques cinq-cents élèves, institution ouverte depuis quelques années à Orveau, en Maine-et-Loire, j’ai pu lui proposer, au cours d’une longue conversation, de prendre avec lui cette ensemble afin de le faire tourner dans les départements plus ou moins voisin… Il n’a même pas réfléchi, il a dit oui…

Et donc, quand je reviendrai de Gujan, je déposerai chez lui tout cet ensemble dont nous avons convenu sans hésitation qu’il était un efficace document catéchétique.

Que ceux qui m’accordent leur amitié sur le site de la France-Catholique ne s’imagine pas que je vais désormais m’asseoir sur un fauteuil en attendant que le Seigneur m’ouvre sa porte : si Frédéric Aimard continue d’accepter les textes de mon « Journal », eh bien je persévèrerai dans ces quelques réflexions, tout comme je m’appliquerai à revoir, pour l’instant, trois ouvrages qui me sont particulièrement chers : « Le Linceul de Jésus de Nazareth, cinquième évangile ? » (460 pages), « L’Envahi » (340 pages) et « De l’obscur à l’aurore » (380 pages). Ce dernier rassemble tous les poèmes que j’ai pu écrire de 1956 à 2009… Depuis, je continue… L’Envahi est un roman qui avait été publié par l’Âge d’Homme et qui fut extraordinairement épuisé par la grâce d’un incendie intervenu peu après sa sortie. Comme l’éditeur se refusait à payer des assurances, il n’eut pas les moyens d’une réédition… Quant au troisième, l’éditeur de Bourg-la-Reine fut frappé par de grands malheurs professionnels peu après la sortie de ces poèmes : il serait sage, mais je ne le suis pas, que ce recueil de 380 pages soit proposé à des éditeurs que la poésie passionne.

Ces choses dites, je crois qu’il faut m’habituer à la pensée que j’ai passé des centaines et bien plus d’heures à concevoir une œuvre qui restera, si tout va bien, dans la poche de mes cinq enfants et quatorze pour l’instant petits enfants.