Querelle sur le gender - France Catholique
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Querelle sur le gender

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Une grande querelle s’est emparée des esprits ces derniers temps et il semble qu’elle ne cesse de gonfler. D’une certaine façon, l’affaire est assez cocasse, parce qu’à entendre certains, cette querelle concernerait quelque chose qui n’existe pas. On aura reconnu, bien sûr, le gender. Il n’y a pas de théorie du gender, répètent en boucle ceux qui entendent montrer que les militants de la Manif pour tous sont partis en guerre contre des moulins à vent. On peut certes en discuter, mais il y a quand même un fait préalable. Lorsque Vincent Peillon, notre ministre de l’Éducation nationale, écrit, par exemple, que « les stéréotypes de genre doivent être remis en question dès l’école primaire », il faut croire qu’il accorde à la notion de genre une certaine réalité. Alors pourquoi nier qu’il y a un problème et donc un sujet de discussion ?

Bien sûr, on peut raffiner et opposer études universitaires de genre (gender studies) et théorie du genre mais même en ce cas, il faudrait s’expliquer sur la signification de ce concept et sur le caractère central qui est devenu le sien dans les études universitaires. Il faut bien s’accorder sur un minimum de définitions et donc envisager l’origine, la réflexion, la construction intellectuelle qui ont conduit à faire d’une telle notion la clé omniprésente de la recherche dans le champ des sciences humaines. On dira sans doute qu’il n’y a pas qu’un seul usage du mot genre, qu’il y a diverses constructions possibles. Moi je veux bien, mais je constate qu’il est bel et bien impossible de se sortir de cette problématisation qui constitue le foyer obligé de toute approche de l’histoire des hommes et des femmes.

Toute la militance féministe et homosexuelle depuis les années soixante s’est servie de ce que Judith Butler appelait le trouble dans le genre pour mener son combat et déconstruire la relation homme-femme normatisée. Nous n’en sommes pas sortis, et il faut bien constater qu’aujourd’hui l’autorité et la puissance de l’État se sont mises au service de cette conception militante et l’ont fait entrer de force dans l’école de nos enfants.

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 4 février 2014.