Quand le cinéma explore l’origine de la violence - France Catholique
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Quand le cinéma explore l’origine de la violence

Blogue ciné : « Derrière la colline » ; « The act of killing »

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Les critiques ont parlé de western à propos du film turc Derrière la colline  ; les amateurs, dont je suis, n’y retrouvent ni les chevauchées dans un paysage de roches époustouflant, ni le duel final entre deux hommes symbolisant le bien et le mal, avec évidement la mort à la loyale du méchant ; le réalisateur lui-même revendique l’analogie, en remplaçant les nomades par les indiens.

Plus subtil est l’emprunt fait à la lutte traditionnelle entre les cow-boys et les fermiers, ceux qui veulent des clôtures et ceux qui n’en veulent pas ; une problématique aussi ancienne que l’histoire de l’humanité, qui commence avec le drame de Caïn et d’Abel, le sédentaire et le nomade. L’intérêt du film ne réside pas cependant dans le genre cinématographique auquel il appartiendrait ou non mais dans ce qu’il dit de la nature humaine et du fonctionnement d’une société. Dans ce film, il n’y a pas de méchant clairement identifié, comme dans le western classique ; au contraire, on ne voit jamais les nomades, que le fermier a désignés comme l’ennemi. C’est dans l’imaginaire de chacun que grandissent la méfiance et la haine de l’autre, et comme la parole entre les personnages est inexistante, la violence occupe la place vide. Un regard certes noir sur la nature humaine, puisqu’aucun n’est innocent mais qui démontre avec une grande justesse, comment l’autre devient l’ennemi lorsqu’on est incapable de parler.

Un film d’autant plus percutant que chacun peut y reconnaitre la dérive du monde où il vit : par exemple, en France, c’est la folie d’une théorie du genre, née dans l’esprit malade d’intellectuels américains, qui veut opposer les homosexuels et les hétéros, et que des imbéciles sous prétexte d’égalité, veulent institutionnaliser, au risque de déclencher une guerre civile.

Toute autre est la portée du décevant documentaire The act of killing  : en filmant presque 50 ans après les faits, les assassins du dictateur Suharno en Indonésie, il ne rend nullement compte de la complexité de la nature humaine, jamais innocente mais toujours capable de recevoir la grâce.