Prix L’Oréal-UNESCO : la France doit être à l’avant-garde éthique sur l’utilisation du CRISPR-Cas9. - France Catholique
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Prix L’Oréal-UNESCO : la France doit être à l’avant-garde éthique sur l’utilisation du CRISPR-Cas9.

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La 18ème édition du Prix L’Oréal-UNESCO pour les Femmes et la Science récompense aujourd’hui à Paris deux biologistes, Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna, à l’origine d’une nouvelle technique de génie génétique, appelée CRISPR-Cas9, qui doit mobiliser un état de vigilance éthique maximale quant à certaines de ses applications potentielles.

Cette technique, capable de modifier l’ADN de toute cellule, laisse entrevoir des perspectives prometteuses, tant en terme d’améliorations des connaissances que de progrès thérapeutiques. Elle représente les prémices de découvertes qui plongent l’humanité au cœur d’une aventure scientifique, technologique, médicale et éthique sans précédent. Les enjeux éthiques liés à l’utilisation de CRISPR-Cas9 nécessitent une prise de conscience mondiale et des décisions fermes, car la tentation est si forte d’utiliser cette technique sur des embryons humains ou des cellules germinales que certains pays (la Chine et la Grande-Bretagne) ont déjà commencé à le faire. Outre que ce type de recherche conduit à la destruction d’embryons, les résultats obtenus pourraient conduire à modifier le génome humain pour créer dans l’avenir des « bébés sur mesure » en sélectionnant des gènes. Appliquées aux gamètes, aux cellules germinales ou encore à l’embryon constitué, les modifications génétiques seraient alors transmissibles aux générations suivantes de façon illimitée.

Pour Alliance VITA, les avancées biotechnologiques qui permettent d’améliorer nos connaissances et le traitement de certaines pathologies vont dans le bon sens, mais certains garde-fous sont nécessaires. Ils concernent la non instrumentalisation des embryons humains. En effet utiliser les embryons humains comme matériau de recherche conduit à créer une catégorie d’êtres humains vivants sacrifiés pour être utiles à d’autres êtres humains. De plus des lignes rouges ne doivent pas être franchies en ce qui concerne le patrimoine génétique, la manipulation des gamètes et des embryons humains. Le Comité Consultatif National d’Ethique, l’OPECST, l’Académie de médecine et celle des sciences entament des réflexions dans ce domaine.

Nous demandons à ce que le débat ne reste pas au niveau des experts, mais que la société civile soit également consultée. Il y a un impérieux besoin d’orienter le « progrès » sans s’enfermer dans des approches individualistes ou financières. Le progrès doit être raisonné et viser à améliorer la qualité de vie de l’homme, sans altérer son environnement et sa nature même. La France, pays des Droits de l’homme qui a ratifié la Convention d’Oviedo, sera-elle à la hauteur des enjeux ? Notre pays doit être à l’avant-garde éthique sur l’utilisation du CRISPR-Cas9 de la même façon qu’elle l’a été sur d’autres sujets éthiques majeurs, comme le clonage humain.

CRISPR-Cas9 : La modification du génome humain en question