Prélèvements obligatoires - France Catholique
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Prélèvements obligatoires

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par Jean-Yves Naudet

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L’OCDE vient de publier ses « statistiques des recettes publiques ». Ce rapport annuel donne une idée précise de l’ampleur des impôts, plus élevés en France qu’ailleurs.

C’est un rapport qui est attendu chaque année avec intérêt, car il donne une foule d’informations précises (350 pages, 200 tableaux), en matière fiscale, pour les pays développés, membres de l’OCDE. Le tableau le plus commenté est celui des « recettes fiscales en pourcentage du PIB » : il s’agit de tous les prélèvements obligatoires (impôts nationaux et locaux, cotisations de sécurité sociale), en pourcentage de la production de chaque pays.

Selon les derniers chiffres connus, pour les 30 pays membres de l’OCDE, le poids moyen de ces prélèvements est de 35,9% du PIB. L’Europe en général est au dessus, à 38,0% et l’Union européenne à 15 (sans les pays de l’Est qui ont récemment adhéré, soit donc l’essentiel de la zone euro) est à 39,8%. Donc on paie plus d’impôts dans la zone euro que dans l’ensemble de l’Europe et plus en Europe que dans l’ensemble de l’OCDE.
Et la France ? Elle se situe bien au dessus, à 43,6%. Nous avons donc un handicap de charges de presque 4 points de plus que la zone euro, de 5,6 points de plus que l’Europe en général et de 7,7 points de plus que les autres pays développés. Avec l’ouverture des frontières en Europe et la mondialisation, il faut partir sans handicap : un surcroît de charges rend nos produits moins compétitifs et pénalise nos entreprises exportatrices, donc l’emploi. Or ici, il ne s’agit pas de pays du tiers-monde, à faible protection sociale, mais de pays comparables à nous. Il suffit de rappeler que les grands pays d’Europe sont bien en-dessous de nous : l’Allemagne a 36,2% de prélèvements (7,4 points de moins que nous, avec la même monnaie ! Comment nous étonner de notre déficit extérieur avec ce pays) et le Royaume-Uni est à 36,6%.

L’écart est beaucoup plus important avec les États-Unis, qui sont à 28,3%, et le Japon, à 27,9%. Notre fiscalité et parafiscalité (cotisations sociales) est de plus de 50% plus élevée que celle de ces deux pays.
Pouvons-nous nous consoler avec ceux qui supportent plus de charges que nous ? Il n’y a que trois pays devant nous : le Danemark, qui fait désormais « la course en tête » avec 48,9%, et la Suède, désormais seconde, avec 48,2%. Mais ces deux pays ont sensiblement diminué le poids de leurs prélèvements depuis l’an 2000. De plus, ils sont en excédent budgétaire, ce qui fait que leurs dépenses publiques sont moins fortes que chez nous, qui sommes en déficit budgétaire : nous sommes en tête de tous les pays de l’OCDE pour les dépenses publiques. Enfin le troisième pays qui nous dépasse pour les prélèvements est la Belgique, avec 44,4% ; certaines hausses récentes de taxes en France pourraient nous faire passer devant. Mais ces trois pays ne sont pas des puissances économiques comparables à la France et il est clair que nous avons plus de prélèvements que tous les pays comparables au notre.

Bien sûr, on peut trouver à cela des explications. Notre protection sociale est plus coûteuse. Sommes-nous surs qu’elle soit plus efficace ? Nos partenaires n’ont pas en général à rougir de leurs retraites ou de leur assurance-maladie par rapport aux nôtres. Quant aux dépenses de l’État, nous avons en moyenne plus de fonctionnaires que les autres. Notre administration est-elle plus performante pour autant ? Ce qui est sûr, c’est que ces prélèvements pèsent sur notre compétitivité et donc sur toute notre économie.