Philomena , une belle histoire pour bien commencer l’année - France Catholique
Edit Template
Van Eyxk, l'art de la dévotion
Edit Template

Philomena , une belle histoire pour bien commencer l’année

Cinéma

Copier le lien

Beaucoup comptent sur le pape François pour réconcilier l’Eglise avec ceux qui ne l’aiment pas et au regard de deux films sortis en tout début de cette nouvelle année, ce n’est pas gagné. Chacun aborde un épisode très contemporain de l’histoire de l’Eglise, et si l’un des deux est totalement romancé, l’autre relate une histoire réelle. Tous les deux ont en commun cependant de scruter avec plus ou moins de bonheur l’incompréhension que suscite l’Eglise dans les positions qu’on lui prête sur la sexualité.

Commençons par la fiction : Aime et fais ce que tu veux est un film polonais qui est en salle depuis le 1er janvier : sur le plan de la facture, rien à dire, c’est un film qui est beau par ses images et sa lumière, et qui est aussi bien construit.

Sur le fond c’est tout autre chose : Adam est un jeune prêtre qui a rejoint une paroisse au fin fond de la campagne et qui s’occupe d’un foyer accueillant de jeunes adultes ; peu à peu, il est attiré par un des jeunes garçons ; ma critique ne porte pas sur l’histoire en tant que telle mais sur la vision du monde et de l’Eglise véhiculée par le film ; ce qui me dérange d’abord c’est que la nature est plus belle que ces jeunes, dépeints comme des primitifs, violents et méchants. Adam entretient apparemment une relation à Dieu, qui est présentée comme intense mais qui n’est pas reliée aux autres, ni au monde : cela donne en conséquence une image de la foi vide qui me dérange beaucoup plus que les scènes sexuelles totalement inutiles et  les invraisemblances de l’histoire, qui reflètent surtout la méconnaissance de son sujet par la cinéaste.

Ce qui est justement vu, c’est la solitude affective de ce jeune prêtre qui n’a personne avec qui partager si ce n’est sa bouteille d’alcool. Dommage cependant de réduire ce réel problème à son seul aspect sexuel sans même essayer de comprendre ce qui peut pousser un homme à se donner totalement à Dieu.

Philoména qui sort sur les écrans français le 8 janvier raconte une histoire vraie : celle d’une jeune fille irlandaise qui tomba enceinte en 1952 et fut envoyée dans un couvent, où les religieuses lui arrachèrent son enfant pour le faire adopter par de riches Américains.

Cinquante ans plus tard, après avoir avoué son secret à sa fille, elle rencontre un journaliste en rupture de ban qui l’aide à retrouver son fils. Le journaliste en a fait un livre – The lost child of Philomena Lee – adapté aujourd’hui par le très talentueux cinéaste britannique, Stephen Frears.

C’est une page réelle et peu glorieuse de l’Eglise irlandaise mais a contrario du précédent film, elle est traitée sans manichéisme et avec beaucoup de justesse, ce qui n’est pas si facile par les temps qui courent. C’est aussi et surtout une formidable histoire de pardon, où c’est une femme simple, d’un milieu populaire et qui a gardé malgré sa blessure, une foi profonde, donne une leçon d’humanité à l’intellectuel aigri et en colère contre le monde entier.

C’est un film qui aurait pu se faire à thèse en instruisant à charge le procès de l’Eglise et qui raconte simplement la quête d’une mère. C’est beau et bien revigorant en ce début d’année 2014. A voir pour la simple raison qu’il permet de voir la vie en rose.