Parfum de scandale - France Catholique

Parfum de scandale

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12 juin – L’Europe a perdu sa conscience prétendue en laissant des juges arbitrer, comme s’ils en avaient le droit légitime, sur le cas de Vincent Lambert : s’ils avaient évoqué la « possibilité » d’arrêter les seuls « soins médicaux », il est probable que je n’aurais pas « humé » un parfum de scandale et d’ignominie aussi puissant, mais ils ont en quelque sorte ouvert la « boîte de Pandore » en incluant aux soins en question l’alimentation : serions-nous tous des malades quand nous nous asseyons à la table familiale ? En somme, a-t-il été dit chez « 28 Minutes » (émission intéressante mais trop souvent livrée aux discoureurs de gauche au début de chaque soirée sur ARTE), on pourra désormais « débrancher » l’invalide et le laisser doucement s’éteindre en mourant de faim : j’ai commencé par m’indigner au début de la prise de parole du chroniqueur affecté à cette communication mais sur la fin il s’est montré humain et comprenait tout de même qu’il était impossible de s’exprimer ainsi.

La Cour européenne des Droits de l’Homme est une de ces institutions de l’après guerre où des hommes reçoivent le droit de juger… le plus souvent ce qu’ils ne comprennent pas : simple lieu de pouvoir, quasi absolu, relié à aucune délégation démocratique mais où l’on s’exprime comme si l’on était l’ombilic de la Justice. Ils ont par exemple tranché à propos de la GPA, manifestant une totale ignorance des vrais besoins des enfants : ils n’ont pensé qu’au bien être, à l’égo, de faux parents usant des services d’esclaves.

Le premier point qu’il me faut aborder est la question de savoir si l’on « comprend » ce que signifie un acte de justice permettant de laisser un invalide mourir de faim en lui refusant toute nourriture !!! Sous d‘autres cieux que ceux de l’Europe, on parlerait de « barbarie absolue », d’une barbarie criminelle car on entendrait qu’il s’agit d’un meurtre. Dans la Bruxelles des jours présents ce ne doit être qu’un acte de pure bonté, rien de plus que généreusement autoriser un vivant de « partir » (mais on ne sait où), lui qui a, croit-on, perdu sa dignité humaine puisqu’il est réduit à une sorte de vie végétative offensante pour tout le genre humain alors qu’en vérité on ne veut que se débarrasser de lui.

Que connaissent-ils de la « vie végétative » ? De la conscience intérieure ? Nous savons que les neurones de Vincent Lambert ne sont pas totalement inactifs. Des informations lui parviennent. Alimentent-elles une forme de vie intérieure secrète ? Rien ne permet d’affirmer le contraire.

Il va de soi que pour les chrétiens la dignité humaine ne saurait être appréciée qu’à l’aune des critères avancés par nos dirigeants : ils semblent assurés que seul leur athéisme explique le mystère de notre nature en ce qu’elle est, un pauvre rien dans l’immense Rien. Pas nous.

Dominique Daguet