Paray-le-Monial : Un lieu inspiré - France Catholique
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Van Eyck, l'art de la dévotion. Renouveau de la foi au XVe siècle
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Paray-le-Monial : Un lieu inspiré

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La France estivale a l’ample loisir de se reconnaître elle-même, pour peu qu’elle ait les moyens financiers de se lancer sur les routes. Je n’oublie pas, évidemment, que c’est la moitié de la population qui restera sédentaire pendant les vacances, la situation économique aggravant les difficultés des plus modestes. Néanmoins, le tourisme prospère, alimentant l’activité économique du pays, attirant les visiteurs étrangers. Tout un public court les routes de nos belles régions à la recherche des merveilles de l’art dans l’écrin de nos paysages. Je voudrais m’attarder un instant sur cette part non négligeable de vacanciers attirés par le patrimoine mystique de la France. Ce n’est pas le moindre charme de ce pays que d’offrir des lieux de pèlerinage qui soient célèbres dans le monde entier : Lourdes, Lisieux, Ars, le Mont Saint-Michel !

Mais je fixe mon attention sur un de ces lieux inspirés, au cœur de la Bourgogne romane : Paray-le-Monial, cité du Cœur du Christ, à cause des apparitions du Seigneur au XVIIe siècle à sainte Marguerite-Marie, religieuse de la Visitation. J’écoutais la semaine dernière sur Radio-Espérance — qui enregistre toutes les conférences des sessions de l’Emmanuel à Paray — de la bouche du père Jean-Rodolphe Kars un rappel saisissant du message transmis par la sainte et son père spirituel saint Claude de la Colombière. Et j’en étais littéralement saisi. Sans doute faut-il avoir un minimum de sens spirituel pour entrer dans l’intelligence de cette haute mystique. Dire qu’elle a pu être brocardée et répudiée un moment par certains, qui n’avaient pas de mots assez durs contre ces dévotions d’un autre âge, ces images prétendument doucereuses ! Sans doute, ce qu’André Frossard appelait d’un sourire « les confettis de la piété » qu’il réhabilitait pourtant, ne donnaient-ils pas exactement l’idée de ce qu’il y a derrière la figure du Sacré-Cœur.

Mais si Paray-le-Monial a surmonté la désaffection des décennies d’après-guerre, c’est qu’on a retrouvé sa vérité, qui est proprement biblique et hautement contemplative. C’est notamment à Pierre Goursat * que l’on doit cette redécouverte.

Touriste, il faut savoir se faire pèlerin pour accéder à l’incandescence de la chapelle des apparitions, au pied de la sublime abbatiale clunisienne. Jean-Paul II, en 1986, nous a montré le chemin, et les participants aux sessions de la communauté de l’Emmanuel attestent que les vies y sont changées.

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* Vient de paraître : « Pierre Goursat, Paroles rassemblées et présentées par Martine Catta », édition de l’Emmanuel, 320 pages, 19 euros.