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Retable de l'Agneau mystique, cathédrale de Gand

Retable de l'Agneau mystique, cathédrale de Gand

Hubert et Jan van Eyck.

Alors que, sur un pont enneigé à Bedford Falls, George Bailey appelle le Seigneur à l’aide il ne soupçonne guère ce qui se passe derrière le décor. Les manœuvres de Henry F. Potter qui ont poussé George à ses pieds ont été en fait la manière choisie par le Seigneur pour lui faire comprendre combien son existence est précieuse, nécessaire, irremplaçable.

Cette vérité, mise en lumière par le film classique de Frank Capra La vie est belle [It’s a Wonderful Life], n’est pas moins évidente dans la vie quotidienne. En fait, au long de l’Histoire de notre Salut le Seigneur laisse émerger les méchants à seule fin de montrer sa propre domination. Quand il laisse paraître nos forces dominées par des géants tels Goliath, Il signifie « Laissez-moi agir !, regardez ! »

En de telles occasions, le Seigneur nous dit : « Arrêtez, connaissez que moi je suis DIEU, … » [Ps. 46:11]. Il ne dit pas « du calme, je fais de mon mieux, », ou « du calme, sachez que je suis coutumier d’actions incroyables de longue date ». Non, Il déclare : « Sachez que je suis DIEU ».

Et là se trouve l’insondable mystère de Dieu. Il se sert du pouvoir visiblement incontestable de Sa parole pour manifester Sa puissante supériorité.

Le Seigneur dit au Pharaon : « Je t’ai suscité à dessein pour montrer en toi ma puissance et pour qu’on célèbre mon nom par toute la terre. » [Rm 9:17).

Vus sous cette optique, les géants assassins et les obstacles insurmontables perdent leurs pouvoirs menaçants. Aussi terrorisants puissent-ils paraître, ils ne sont que des pions dans le plan divin de salut, utilisés par le Seigneur pour accomplir Sa volonté.

Selon Prufrock les acteurs qui feront avancer l’action au cours d’une scène ou deux — Pharaon et Goliath et Potter et Pilate — ne joueront pas la scène finale. L’action essentielle à retenir au cours de ce drame divin est accomplie par Dieu le Tout-puissant protagoniste.

Il entrouvre la Mer Rouge et délivre les Israëlites non malgré le Pharaon mais en l’utilisant. Comme, semble-t-il, nul ne peut arrêter les Égyptiens et leurs troupes montées sur chariots, Dieu s’en sert pour accomplir son projet : « J’endurcirai le cœur de Pharaon et il se lancera à leur poursuite. Je me glorifierai aux dépens de Pharaon et de toute son armée, et les Égyptiens sauront que je suis Yaweh. » [Ex 14:4].

Et c’est bien l’action de Dieu. Il leur montre bien qui commande aux flots et dirige le destin des hommes : il nous suffit de Le voir agir. Moïse dit au peuple : « Yahvé combattra pour vous, vous n’aurez qu’à rester tranquilles. » [Ex, 14:14].

De même, à Cana, obstacles insurmontables. Les provisions sont épuisées, il n’y a plus de vin. Et cependant le miracle par le Seigneur est possible alors qu’il n’y avait plus de provisions.

La Sainte Mère nous montre le chemin. Sa sagesse et sa foi renforcent sa confiance dans le miracle par son conseil : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le. » [Jn 2:5]. Les serviteurs emplissent les jarres avec de l’eau, participant à l’accomplissement du grand . projet. Le Seigneur n’a pas failli. Il a gardé le meilleur pour la fin. Il se sert de l’incident pour montrer son pouvoir, et nous le regardons à l’œuvre, l’eau est changée en vin.

La confiance en le triomphe final de Dieu n’est guère une excuse pour le laisser-aller face aux défis de la vie quotidienne. Elle est plutôt la source inépuisable de courage et d’énergie renouvelée face à ces défis aussi impossibles à relever puissent-ils paraître. La confiance envers les promesses divines est un engagement à Le suivre dans Ses œuvres.

C’est la manifestation de ses pouvoirs qui révèle la nature de Dieu. Par la transformation mystique « c’est la fin » de la Crucifixion devient « tout est accompli » de la Résurrection. Le tombeau est un lieu vide. Il siège sur Son trône. Sa mort révèle indubitablement la grandeur de Dieu.

Avec un brin de logique, et selon le chemin tracé par Dieu, la crise actuelle de l’Église n’est pas un problème qui l’a pris de court et auquel Il n’aurait ni réponse ni solution. Il ne s’interroge pas sur les remèdes aux racontars qui imprègnent les commentaires théologiques barbouillant les quarante dernières années.

Bien au contraire, Sa réponse est prête car alors que la divinité de la vie de l’Église semble tarie Il permet en ces temps troublés de la vie de l’Église la manifestation de Son pouvoir, révélant clairement, sans équivoque, que l’Église et Sa mission ont toujours l’onction de Sa vie éternelle.

Cheminant sur Ses pas l’Église doit souffrir sa propre passion, avec le Christ, sous les agressions des affreux. De même qu’Il s’est livré au pouvoir d’humains désespérés et est mort sur le Calvaire, Son Église y sera aussi soumise. L’épreuve ébranlera la foi d’un grand nombre, et mettra durement notre courage à l’épreuve mais les portes de l’enfer ne prévaudront pas.

Le Christ se réjouit de la domination sur les puissances et sur le laisser-aller. Il l’a déjà pratiquée, et recommencera.

La victoire a déjà été remportée. Il laisse la scène aux acteurs, momentanément, pour nous montrer qu’Il est Dieu sans le moindre doute. Le Tout-Puissant est le meneur. Courage, et suivez-Le.