Ce n’est sans doute pas le livre le plus abouti de Philippe Grimbert mais il n’a pas la prétention de l’être ni de vouloir concourir au Goncourt. Petit livre donc qui se lit facilement, rapidement, et qui a le mérite, sous couvert d’une farce de poser quelques questions sérieuses.
Baptiste, père et époux exemplaire est un catholique comme on n’en fait pas, dévoué dans son boulot et ses engagements caritatifs. Au point d’ailleurs d’en délaisser sa jolie épouse, qui commence à moins bien supporter de passer toujours après, et de gaver ses adorables jumelles, qui rêvent d’échapper au carcan imposé par leur si bon père. Un travers qui guette bien les bons samaritains, si empressés auprès de leurs prochains, qu’ils en oublient que leurs plus proches sont aussi leurs prochains. Mais voilà que la machine s’enraye et que tous les malheurs vont fondre sur Baptiste.
Ce dernier, à la différence de Job, va se métamorphoser en imprécateur et exiger de Dieu qu’il lui donne des réponses. La souffrance du juste est un thème bien présent dans la Bible et interroge les plus fervents. En cela Philippe Grimbert reprend un sujet des plus complexes pour la foi. Et il se garde bien d’y répondre. Certains en seront frustrés, mais ce n’est pas l’objet d’un livre qui ne prétend pas faire de la théologie, mais exprimer avec humour les interrogations les plus profondes de l’être humain.
Un livre à prendre donc juste pour ce qu’il est, une petite comédie qui peut faire rire.
Ed Grasset. Nom de Dieu
