La foule de peut-être trente mille spectateurs a été saisie d’une peur tragique que l’on peut parfaitement comprendre car le criminel zigzaguait pour faucher plus de gens et tirait au hasard avec une arme à feu parmi ces hommes, ces femmes et leurs enfants qui tentaient de fuir ce lieu devenu un enfer.
Lors des attentats du Bataclan et autres lieux, restaurants et cafés, en novembre 2016, un ami et moi évoquions les divers genres possibles d’actes criminels qui pourraient être mis en œuvre par ces fous d’Allah, follement persuadés d’agir au nom de Dieu : l’hypothèse d’un camion ou même de plusieurs, puisque déjà des voitures avaient été utilisées, nous sembla non négligeable, pensant d’ailleurs que nos policiers avaient dû l’examiner de sang-froid parmi tant d’autres possibles.
Je suis resté à la fois confondu et affreusement attristé en écoutant les nouvelles de ce vendredi matin : pensant d’abord à la multitude des souffrances et des douleurs qui s’étaient abattues sur les tout proches des victimes, sur la population niçoise et sur le peuple de la France entière, ainsi violée le jour même de sa fête révolutionnaire, fête que je ne parviens pas à approuver, lui préférant et de loin celle, toujours légale, de l’Assomption de Marie décrétée par le roi Louis XIII.
Que faire quand on ne peut rien d’autre que la prière adressée à Marie afin de mettre en mouvement la Très Sainte Trinité afin que son infinie Miséricorde soit accordée à chacune de ces victimes, à chacun de ceux qui sont aujourd’hui plongés dans le désespoir ?
Que penser également, puisque la police elle-même semble n’avoir prévu qu’un moyen technique de protection très insuffisant puisque facilement contourné ? Lors de cette conversation de novembre nous avions comme joué le jeu des suppositions : je dois dire que souvent j’invente sans jamais chercher à mettre ces inventions en exploitation… Réfléchissant ainsi, nous avions imaginé d’installer au sol de lieux genre place de la Concorde, tout autour par exemple des grands rassemblements politiques, deux ou trois rangées de ces barres métalliques armées de hautes pointes anti-pneu : en prévoyant, de place en place, des ouvertures relativement étroites et formant comme de courts couloirs en labyrinthe… Les candidats spectateurs auraient été, comme l’on fait aujourd’hui aux entrées des stades, à la fois surveillés et guidés.
À chacune de ces sortes de portes, une fois le public installé en cette enceinte gardée, des militaires ou des gendarmes auraient veillé plus commodément, eux-mêmes peut-être « couverts » en des sortes de guérites dont on aurait dû déjà se servir lors des opérations de protection de bâtiments trop exposés, sur tous ceux qui auraient voulu pénétrer soit à juste titre soit avec de mauvaises intentions…
Je me disais ce matin qu’un tel dispositif, assurément affreux, aurait peut-être interdit au camion de passer et son chauffeur aurait été arrêté avant même de se « sacrifier pour Allah » !
