Mort : oser la confiance

Passés de la mort à la vie… Pourquoi ce titre pour votre nouvel ouvrage ? Père Max de Longchamp : Ce titre cite tout simplement la parole de Jésus en saint Jean : « Celui qui écoute ma parole obtient la vie éternelle et il échappe au jugement, car il est passé de la mort à la vie » (Jn 5, 24). La mort est derrière nous, mais hélas, nous n’osons pas y croire. Et quand on parle de résurrection aux chrétiens, la plupart la situent dans un lointain avenir, la confondant le plus souvent avec la résurrection universelle du Jugement dernier. Tout change quand on comprend que l’on n’est pas chrétien pour être sauvé, mais parce que l’on est sauvé, et que ressusciter se conjugue au présent. La Bonne Nouvelle, c’est celle-là : non pas une promesse pour plus tard, mais une vie sans limite qui commence au baptême et dont il ne s’agit plus que de profiter. La mort reste pour autant une réalité incontournable. Chaque enterrement nous rappelle que nous retournerons à la poussière… Nous ne restons pas indéfiniment sur terre, mais notre véritable enterrement a lieu au jour du baptême, nous dit saint Paul : « Mis au tombeau avec le Christ par le baptême, avec lui aussi vous avez été ressuscités » (Col 2, 12). Ce n’est pas une façon de parler : la nouvelle naissance, la naissance à la vie éternelle, est là depuis que la foi en Jésus est là : « Celui qui croit en moi ne mourra jamais ! » (Jn 11, 26.) C’est pour cette raison que le Nouveau Testament ne parlera jamais d’un « mort » à propos d’un chrétien défunt, mais d’un « endormi ». Voire d’un « endormi en Jésus ». Mais nous sommes tellement obstinés à ne pas vouloir croire que nous sommes sauvés, que la liturgie la plus officielle en arrive à falsifier les traductions ! Un seul exemple parmi beaucoup d’autres, que je prends dans le lectionnaire français du 26 décembre : lors de la lapidation de saint Étienne dans les Actes des apôtres, là où le grec achève le récit par « et il s’endormit », et le latin par « et il s’endormit dans le Seigneur », le texte liturgique se croit obligé d’ajouter qu’il « s’endormit dans la mort » ! Une sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus dénonce vigoureusement ce christianisme de pompes funèbres : « Ce n’est pas « la mort » qui viendra me chercher, écrit-elle, c’est le bon Dieu ! La mort, ce n’est pas un fantôme, un spectre horrible, comme on la représente sur les images. Il est dit dans le catéchisme que « la mort, c’est la séparation de l’âme et du corps », ce n’est que cela » (Derniers entretiens). Retrouvez l’intégralité de l’entretien dans le magazine.
—  Pour aller plus loin Père Max Huot de Longchamp, Passés de la mort à la vie. Mourir et ressusciter à l’école des saints, Centre Saint-Jean-de-la-Croix, 5 €. Centre Saint-Jean-de-la-Croix, 29 Route de Courtioux, 36230 Mers-sur-Indre. 02 54 31 09 33. www.paroisseetfamille.com Le Centre Saint-Jean-de-la-Croix accueille des sessions de découverte des grands auteurs spirituels, édite des livrets et met en ligne des enseignements. Et aussi : Dans cette petite brochure, l’Association pour la culture citoyenne répond de façon claire sur quelques questions concrètes : Où vont les âmes après la mort ? Que faire pour l’âme des défunts ? Retour à la Nature, ou retour à Dieu ? Hervé Marie Catta, Le Mystère de la Toussaint, mystère de l’Au-delà. À commander sur accbrochuretoussaint@gmail.com

 

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