Ministère clandestin - France Catholique
Edit Template
L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
Edit Template

Ministère clandestin

Le bienheureux Guillaume-Joseph Chaminade, fondateur des marianistes, vécut dans la clandestinité à Bordeaux sous la Révolution. Malgré le danger, il n’eut de cesse de distribuer les sacrements aux fidèles.

Révolution française

Copier le lien
Les prêtres soupçonnés d’avoir continué leur ministère sont envoyés à l’échafaud. Ici le bienheureux Noël Pinot.

Les prêtres soupçonnés d’avoir continué leur ministère sont envoyés à l’échafaud. Ici le bienheureux Noël Pinot.

En 1789, ce prêtre d’origine périgourdine est âgé de 28 ans. La Révolution prend très vite une tournure antichrétienne. Dès février 1790, les ordres religieux sont dissous. La Constitution civile du clergé, qui fait entrer l’Église sous les fourches caudines de l’État, est promulguée en août 1790. Le 26 décembre, au lendemain de Noël, les membres du clergé sont obligés d’y prêter un serment de fidélité. L’abbé Chaminade refuse. Le séminaire de Mussidan où il était affecté doit fermer ses portes. Il décide alors de partir à Bordeaux. Mais la fureur des révolutionnaires ne fait que s’accroître. Le 14 juillet 1792, l’abbé Langoiran, vicaire général du diocèse, réfractaire, est massacré par la foule devant l’archevêché puis sa tête est plantée sur une pique et promenée dans toute la ville. Un autre prêtre, l’abbé Dupuis, est massacré à ses côtés. Certains religieux décident de partir en exil. L’abbé Chaminade, qui était très proche de l’abbé Langoiran, choisit de rester à Bordeaux malgré un décret qui dispose que tous les prêtres réfractaires doivent être bannis du territoire.

La messe dans une chambre

Les persécutions culminent à partir de juin 1796 lorsque les Montagnards triomphent à la Convention et instaurent la Terreur. Les prêtres réfractaires capturés s’entassent dans des prisons, ou croupissent à fond de cale dans des bateaux insalubres à destination de la Guyane. Ceux d’entre eux qui sont soupçonnés d’avoir continué à exercer leur ministère sont envoyés à l’échafaud. Il faut cette fois-ci entrer en complète clandestinité. L’abbé Chaminade fait croire qu’il est parti en exil et part se cacher dans sa propriété de Talence, dans laquelle il aménage de multiples caches. Une trappe, dans le fruitier, lui permet d’accéder à une minuscule chambre dans laquelle il dit la messe et se réfugie en cas d’alerte. Les inspections surprises sont nombreuses, mais les agents finissent par être convaincus que le prêtre a émigré.

L’abbé Chaminade peut alors se consacrer à la mission qu’il s’est fixée : continuer à donner le secours des sacrements aux fidèles. Tout un réseau clandestin se met en place, associant d’autres prêtres réfractaires et des laïcs. Déguisé en marchand ambulant, en colporteur d’aiguilles ou en rétameur, il se rend dans les maisons où de petites chapelles sont aménagées. L’abbé Boyer, représentant Mgr de Cicé, l’archevêque de Bordeaux en exil, est associé à cette action. C’est lui qui invite ses collègues à créer une association de prière destinée à obtenir du Sacré-Cœur la conversion des pécheurs. Les laïcs sont associés à cette dévotion qui prend un grand essor. Sans mesure, l’abbé Chaminade se donne aux Bordelais, célébrant la messe, baptisant, mariant, donnant le viatique, avivant la dévotion au Sacré-Cœur à laquelle il est très attaché.

Retrouvez l’intégralité de l’article et notre « Grand angle » sur la messe dans le magazine.