Mgr A. Schneider, Dominus est. « Pour comprendre le rite de communion pratiqué par Benoît XVI », 96 pages, 12 €. - France Catholique

Mgr A. Schneider, Dominus est. « Pour comprendre le rite de communion pratiqué par Benoît XVI », 96 pages, 12 €.

Mgr A. Schneider, Dominus est. « Pour comprendre le rite de communion pratiqué par Benoît XVI », 96 pages, 12 €.

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Dominus est : c’est le Seigneur.

Il y a quelque quarante ans on commençait, afin de mettre en route la réforme liturgique qu’avait préconisée le Concile, par faire disparaître des églises les agenouilloirs, puis les « tables » de communion. Tandis que le « vernaculaire » remplaçait le latin, au cours d’un débat, quelqu’un fit remarquer qu’un jour viendrait où d’un pays lointain d’Asie ou d’Afrique, des voix s’élèveraient pour demander qu’on revienne à plus de respect des normes traditionnelles de la liturgie.

Or voici, semble t-il, ce temps venu. En effet, un jeune évêque du lointain Kazakhstan, dans un petit livre publié par la Librairie Vaticane et qui vient d’être traduit en français (1), suggère qu’on retourne à la pratique de la communion à genoux et dans la bouche, pratique qui s’était répandue dès la fin de la période patristique.

Dans une première partie de ce livre, Mgr Schneider évoque sa mère, sa grand-tante et une amie allemande déportée au Kazakhstan qu’il qualifie de « femmes eucharistiques » parce qu’elles cachaient et protégeaient le Saint-Sacrement au temps du Goulag.

Dans une deuxième partie intitulée « Avec crainte et amour », l’auteur présente quelques observations historico-liturgiques sur la Sainte Communion d’où il ressort que dans les églises furent aménagés des « bancs » de communion pour permettre aux fidèles de s’agenouiller et recevoir sur la langue l’hostie consacrée que le prêtre leur « distribuait » en disant à chacun « Corpus Domini nostri Jesus Christi custodiat animam tuam in vitam aeternam. Amen ». Une formule plus expressive que le simple « Corpus Christi » d’aujourd’hui.

Quoi qu’il en soit, le livre de Mgr Schneider n’est pas tant un plaidoyer qu’une riche explication du rite de la communion sur la langue. « L’attitude d’un adulte, qui se met à genoux et ouvre la bouche pour se laisser nourrir comme un enfant, correspond, de façon très heureuse et très impressionnante aux admonitions des Pères de l’Église sur le comportement qu’il faut avoir durant la Sainte Communion, à savoir ‘cum amore ac timore’ ».

« A la fin de la période patristique, précise t’il, l’habitude de recevoir la Sainte Communion directement dans la bouche est devenue une pratique répandue et quasi universelle. Ce développement structurel peut se comprendre comme un fruit de la spiritualité et de la dévotion eucharistique des Pères de l’Église ».

« L’attitude d’adoration, écrit-il encore, envers Celui qui est réellement présent dans l’humble morceau de pain consacré, non seulement avec Son Corps et Son Sang, mais aussi par la majesté de Sa divinité, s’exprime de la manière la plus naturelle et la plus évidente dans le geste biblique de l’adoration, à genoux ou en prosternation ».
Divers documents du Saint-Siège sont annexés à ce petit livre et notamment le résultat de la consultation des évêques du monde entier qui eut lieu en 1969. La majorité de ceux-ci étaient opposés à la communion dans la main (1253 contre 567 favorables et 315 favorables avec des réserves).

Dans la préface, qu’il a donnée à ce livre, un évêque indien, Mgr Malcolm Ranjith secrétaire de la Congrégation pour le Culte Divin, affirme : « Aujourd’hui, je crois que le moment est arrivé de bien évaluer cette pratique, de revoir et, si nécessaire, d’abandonner la pratique actuelle qui, en réalité, ne se trouve indiquée ni dans Sacrosanctum Concilium lui-même, ni par les Pères Conciliaires, mais qui fut acceptée après avoir été introduite abusivement dans certains pays. Aujourd’hui plus que jamais, il est nécessaire d’aider les fidèles à retrouver une foi vive en la présence réelle du Christ dans les espèces eucharistiques, dans le but de renforcer la vie même de l’Église et de préserver au milieu des dangereuses déviations de la foi que de telles situations continuent à provoquer ».

Georges Daix

(1)Mgr A. Schneider, Dominus est. « Pour comprendre le rite de communion pratiqué par Benoît XVI », 96 pages, 12 €.
Editions Tempora, 11, rue due Bastion Saint-François – 66000 Perpignan