Marine laisse à Macron le monopole du discours présidentiel - France Catholique
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Marine laisse à Macron le monopole du discours présidentiel

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En cette lamentable fin de parodie de campagne électorale, Marine Le Pen a laissé à Emmanuel Macron le monopole du discours de niveau présidentiel. Elle lui permet ainsi probablement d’accéder sans peine à la victoire pour l’Elysée.

Lors du débat caricatural d’hier soir, la dirigeante du Front National s’est enlisée dans une posture d’opposante agressive, s’enfermant dans la seule dénonciation du projet du jeune leader d’« En Marche »… Cette attitude vindicative aura été contre-productive à deux titres : d’abord, Marine Le Pen a confirmé, et même noirci, son image négative d’extrémiste stérile et non constructive, qu’elle avait pourtant longuement cherché à estomper…

Ensuite, elle a aidé involontairement son adversaire post-socialiste à se former un profil de jeune homme d’Etat moderne et capable… notamment capable de… rester suffisamment maître de lui pendant 2h30 devant des offenses répétées… Et tout cela devant seize millions de téléspectateurs et un aréopage de journalistes tantôt médusés, tantôt narquois, puis un tantinet choqués, quels que soient leurs sentiments à l’égard d’Emmanuel Macron…

Marine Le Pen en est restée au niveau d’un discours de meeting, voire d’un match de boxe verbale… Différemment, Emmanuel Macron, cet animal à sang-froid, excepté quelques moments d’énervement relatif vite dominés, a pu adopter un ton où la raison dominait fermement la passion… Evitant parfois de croiser le regard de sa rivale, il a souvent préféré s’adresser aux deux journalistes censés arbitrer le débat. Il s’est montré relativement pédagogue, parfois un peu pédant, mais en général assez clair pour pouvoir être compris, que ses propos soient vrai ou faux, entre deux interruptions – ou irruptions… – de Marine Le Pen…

Particulièrement mal lunée ce soir-là, Marine Le Pen, de son côté, n’a guère répondu aux questions sur son programme à géométrie variable parfois hasardeux… Elle a préféré des assauts personnalisés et répétés sur un ton souvent hargneux à l’encontre d’Emmanuel Macron… Une tactique qui aura tout au plus découragé beaucoup de téléspectateurs de continuer à regarder l’émission, et même… d’aller voter… ou d’aller voter pour elle…, à moins qu’elle n’ait à l’inverse donné envie à certains de voter pour Macron…

C’est ainsi qu’après l’élimination totale de la Droite libérale au premier tour par un processus politico-médiatique opaque (car les erreurs du candidat « LR » et de son parti divisé sont loin d’être la seule cause de l’échec de François Fillon, victime d’un lynchage psychologique sans précédent sous la Vème République), le piège liberticide Macron-Le Pen s’est refermé sur l’électorat français.

Quant à l’avenir presque verrouillé de notre pays devenu le Far West d’une Europe elle-même en crise, dans un monde menacé par divers germes de guerre, on a le droit et même le devoir de se poser de sérieuses questions à cet égard… Mais pour y réfléchir utilement, il faut disposer d’une indépendance d’esprit dont la classe politique actuelle semble singulièrement et tragiquement dépourvue…