Mariage et embryon ; deux lois, une même stratégie - France Catholique

Mariage et embryon ; deux lois, une même stratégie

Mariage et embryon ; deux lois, une même stratégie

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Mardi 16 juillet, le Parlement a définitivement adopté la proposition de loi autorisant la recherche sur l’embryon et les cellules souches. Je ne reviendrai pas sur le fond du débat où d’éminentes plumes sont plus à mêmes d’argumenter contre la nouvelle loi. En revanche, je m’attarderai sur la forme, c’est-à-dire sur la manière dont cette loi a été débattue et votée. La méthode peut être aussi révélatrice d’une pensée et comme dans ce cas, il y a récidive, le critère gagne en pertinence. Récidive car nous avons entendu les mêmes arguments éculés que lors de la loi sur le mariage gay ; d’abord toutes les deux sont présentées comme des progrès et en conséquence leurs opposants comme des personnes réactionnaires et obscurantistes. Il y a dans les deux cas également un mensonge : mensonge sur l’égalité pour le mariage et mensonge beaucoup plus grave dans le second cas sur les perspectives d’espoirs médicaux ; Roger-Gérard Schwartzenberg, ancien ministre de la Recherche et président des députés PRG (c’est l’un d’eux qui est à l’origine de la proposition de loi) a dit publiquement : « l’enjeu, c’est la médecine régénérative et la thérapie cellulaire… Pensez à ceux de nos concitoyens malades qui attendent, qui espèrent des thérapies nouvelles. » Or il est possible comme l’écrivaient en mai deux chercheurs et un économiste que  : « l’enjeu véritable des cellules embryonnaires humaines n’est plus prioritairement de parvenir à des thérapies, objectif difficile à atteindre, mais d’utiliser ces cellules pour modéliser des maladies et cribler ses molécules au profit de l’Industrie pharmaceutique. » Autrement dit, sous couvert de santé publique, il serait surtout question de business, et donc de lobbying comme dans le cas du mariage gay. Mais en plus, on fait miroiter à des malades et à leurs familles, des espoirs qui risquent fort d’être déçus, ce qui est moralement inacceptable. Enfin, là aussi le débat public qui avait eu lieu lors de la dernière révision des lois de bioéthiques a été refusé par la majorité.

Oups ! j’allais oublier : tout personne se posant des questions sur les enjeux de ces lois ne peut être qu’une victime de l’obscurantisme propagé par l’Eglise catholique, et une adversaire dangereuse des nouveaux clercs qui nous dirigent.