Emmanuel Macron semble en passe de gagner son pari politique de jeune premier de la politique française.
Le poulain du président sortant François Hollande a réussi la première manche de l’élection présidentielle, en remportant le premier tour avec environ 23,8% des voix, distançant nettement François Fillon (doté de près de 20%) et Jean-Luc Mélenchon (doté d’environ 19,2%, fruit d’une remarquable percée) : ceci fait entrer Macron en lice pour le second tour face à Marine Le Pen arrivée seconde avec environ 21,7% selon les premières estimations. Le candidat du PS Benoît Hamon est nettement en retrait avec environ 6,5%.
Partie potentiellement gagnante à l’issue de ses « primaires », la Droite libérale se retrouve écrasée, après des dissensions internes récurrentes, et après un pilonnage médiatique sans précédent au sujet des « affaires » imputées à son candidat François Fillon. Cette défaite se produit à la veille d’hypothétiques élections législatives prévues au mois de juin prochain…
La présence de Marine Le Pen au second tour provoque une nouvelle levée de boucliers de type « Front républicain » contre le Front national : dès hier soir, François Fillon en personne et plusieurs ténors du parti « Les Républicains » en déclin ont appelé sans plus attendre à voter pour leur adversaire du matin Emmanuel Macron.
Cependant, à gauche de l’échiquier politique, Jean-Luc Mélenchon s’est refusé à rejoindre cette consigne de vote, en laissant leur liberté d’appréciation à ses électeurs ; et à droite, Nicolas Dupont-Aignan, président du mouvement souverainiste Debout La France, a déclaré vouloir consulter ses collaborateurs avant de prendre une décision.
Depuis Bruxelles, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a félicité dimanche soir Emmanuel Macron, et lui a présenté ses meilleurs voeux pour le second tour, le 7 mai, face à Marine Le Pen. Depuis le Palais de l’Elysée, François Hollande a félicité lui aussi M. Macron, en passe de prendre son relais pour un quinquennat supplémentaire.
Tout en exprimant son souhait de « réconcilier » les Français et en parlant de « rassembler », Emmanuel Macron a déclaré son intention de constituer une « majorité de gouvernement » à l’occasion des prochaines élections législatives.
