Macron dynamite la Droite avec un Premier ministre juppéiste - France Catholique

Macron dynamite la Droite avec un Premier ministre juppéiste

Macron dynamite la Droite avec un Premier ministre juppéiste

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En choisissant le député-maire juppéiste du Havre Edouard Philippe comme Premier ministre, Emmanuel Macron tend la main à l’aile centriste flottante de la grande « famille » des « Républicains ». Il cherche ainsi à favoriser l’éclatement de cette formation politique, en enfonçant un coin dans son dispositif déjà démantibulé.

Cette manœuvre a donné un premier résultat avec un appel de 24 élus de la « Droite » souhaitant « répondre à la main tendue par le Président de la République » : parmi eux, outre Estrosi, plusieurs députés juppéistes déjà connus pour leur grande disponibilité au souffle nouveau, NKM, Benoît Apparu et Franck Riester, Thierry Solère l’ordonnateur des « Primaires », Dominique Bussereau le vétéran giscardien, et Fabienne Keller.

Formé au moule de l’ENA, Edouard Philippe est venu de l’aile rocardienne du Parti socialiste pour s’implanter dans l’aile centre-gauche chiraquienne de la grande « famille » de l’UMP-LR avec l’appui d’Alain Juppé. L’énarque Juppé, ce grand continuateur du radical-socialisme de jadis sous un pavillon de complaisance « néo-gaulliste », qui avec l’énarque Chirac a brisé l’épine dorsale de la Vème République. D’abord en remplaçant le septennat présidentiel par un quinquennat tronqué. Puis en sacrifiant l’indépendance nationale au profit de l’Europe supranationale du Traité de Maastricht… Cela en toute oligarchie, malgré le « Non » de 55% de Français au referendum de 2005…

En arrivant à l’Hôtel Matignon, le Juppé-Boy Edouard Philippe a fait un éloge très appuyé de son prédécesseur socialiste « hollandais » Bernard Cazeneuve, traduisant une certaine continuité entre la nouvelle équipe Macron en formation et l’équipe sortante de François Hollande…

Depuis son fief de Bordeaux, Alain Juppé, devenu un soutien précieux et assidu pour Emmanuel Macron, répète en père noble que « le pays ne comprendrait pas une opposition systématique » de la part de la Droite… Ceci avec des accents aussi convaincus et prononcés que ceux de Chirac déclarant en 2012 voter Hollande…

Héritier plein d’allant de Mitterrand et de Hollande, le nouveau pouvoir d’Emmanuel Macron poursuit avec un incontestable brio son opération de dynamitage des anciens partis : comme le remarque une observatrice chevronnée de la vie politique, il fracture la Droite après avoir siphonné la Gauche. Résultat escompté, face à lui, il ne pourrait bientôt rester que les extrêmes… Ce qui lui permettrait de dire, en singeant De Gaulle : « Moi ou le chaos »… Un jeu habile mais risqué.