Les substituts de la pensée - France Catholique
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Van Eyck, l'art de la dévotion. Renouveau de la foi au XVe siècle
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Les substituts de la pensée

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Les iconoclastes par Domenico Morelli, 1855

Les iconoclastes par Domenico Morelli, 1855

[Musée National de Capodimonte, Naples]

« Le libéralisme réduit la Chrétienté à des slogans ; les slogans sont un substitut de la pensée. » C’est ainsi que mon vénéré professeur et ami, le regretté Jeffrey Hart, professeur d’anglais au Dartmouth Collège et rédacteur en chef de la National Review, a ainsi catégorisé les distorsions anti-intellectuelles qui sont actuellement colportées par la culture d’annulation qui sévit dans notre société et dans l’Église.

Les promoteurs de l’esprit libéral dans la religion, que St John Henry Newman avait défini comme étant le principe antidogmatique, ne toléreront aucune contradiction de leur dictature du relativisme des slogans. Les seuls dogmes auxquels ils exigent l’assentiment sont les plus récents slogans à ne jamais remettre en question, utilisés dans le projet en cours pour démanteler la doctrine de l’Église, spécialement Ses enseignements sur la morale.

L’échec d’agréer à leurs demandes révolutionnaires, est traité comme un échec coupable par ces « ennemis » qui « ne comprennent pas ». Les progressistes brandissant des slogans cherchent non pas un dialogue rationnel avec des opposants supposés honorables mais plutôt un mea culpa de soumission de la part de ceux qu’ils stigmatisent comme des récalcitrants, défenseurs égoïstes de leurs propres privilèges.

L’aile catholique de la culture d’annulation libérale n’est pas intéressée par des débats constructifs et des discussions, dans l’effort commun de personnes rationnelles pour se convaincre mutuellement par des arguments et une évidence objective de la vérité des choses. L’opposition aux revendications de plus en plus scandaleuses de la révolution sexuelle est traitée comme une expression perverse et malveillante d’une haine irrationnelle pour des personnes qui sont « différentes ».

Le vague slogan « Love is Love » est présenté comme une justification pour dénier ce que l’Église a toujours enseigné, et continue d’enseigner, c’est à dire qu’une activité sexuelle contre nature est immorale. De la même manière le slogan « Born that way » est utilisé pour nier le Biblique « homme et femme Il les créa » et l’enseignement de l’Église que Dieu, dans son Plan Créateur, n’a pas l’intention que qui que ce soit abuse de ses pouvoirs par des actes de sodomie.

Les promoteurs de la tendance transgenre n’apprécient aucun rappel du fait que la création par Dieu de l’homme et de la femme n’est pas sujette à un remaniement humain. Ils affirment qu’il est injuste de dénier à quiconque (qui est en fait une personne trompée) le droit d’imposer sa « vrai identité, non assignée à sa naissance ». Toute résistance par d’autres d’être contraint d’aller avec cette désillusion est purement et simplement un crime de haine.

L’Église s’est toujours engagée dans une réfutation raisonnée des erreurs et des hérésies. Elle sait que c’est son devoir en charité d’essayer de convaincre ceux qui sont tombés dans l’erreur de voir que leurs opinions contredisent la vérité de Dieu telle qu’elle a été révélée à l’humanité par la révélation et la loi naturelle.

Donc, les dogmes ne sont pas des slogans faits pour clore toute discussion. Les vérités dogmatiques sont la cristallisation de la réalité de Dieu révélée à l’homme. Arriver à connaître la vraie nature de l’ordre créé par Dieu est le chemin pour comprendre notre but et notre objectif dans la vie.

Le nuage de slogans qui obscurcit la beauté de la vérité est une cause de l’aveuglement spirituel parmi ceux qui n’ont pas une culture suffisante de la réalité de la création de Dieu. L’ignorance de l’enseignement catholique a mené beaucoup à embrasser les slogans faciles des idéologies immorales et destructives qui se font passer pour l’accomplissement du commandement de charité du Christ. Des agents subversifs du changement dans l’Église utilisent leurs positions d’autorité pour induire en erreur des Catholiques mal catéchisés à embrasser les slogans trompeurs qui sont en contradiction avec la doctrine Catholique.

Quand quelqu’un défie de tels faux enseignants et leurs disciples égarés d’expliquer leur refus d’embrasser les vérités enseignées par l’Église, leur aveuglement spirituel les conduit à formuler des accusations indignées que « les haineux détestent, c’est ce qu’ils font ».

L’utilisation perverse par la « cancel culture » de l’accusation de haine comme la seule motivation de ceux ne sont pas d’accord avec le programme révolutionnaire est une technique de manipulation qui joue sur l’obligation spécifique pour les chrétiens, d’aimer son prochain. Quand des progressistes bornés affirment qu’un Catholique sincère est en fait haineux quand il professe l’enseignement catholique et cherche à le défendre, il faut espérer que le croyant abandonnera éventuellement et s’accusera de faillir à l’amour pour cette personne offensée, qui ne sent plus en sécurité quand elle est contredite. La tentative ici n’est pas de convaincre par la raison mais d’intimider par la soumission en faisant « de l’amour du prochain » un gourdin idéologique

L’Église a besoin de Catholiques courageux qui sont bien instruits et ne sont pas dupés par des slogans et des campagnes coercitives. Dans l’ordre de la connaissance, la chose la plus charitable que l’on puisse faire est de partager la vérité avec les autres. En ce qui concerne ceux qui rejettent la vérité, la charité demande que nous n’admettions pas ce rejet en raison d’une notion malavisée que la contradiction est blessante et offensante, donc non-chrétienne.

Une défense de la vérité de l’enseignement catholique peut ne pas convaincre ceux qui faussement considèrent que leur bonheur dépend du déni de cet enseignement. Cependant l’espérance chrétienne et l’accomplissement de notre devoir de témoins du Christ à temps et à contretemps sont des sources de force et d’inspiration dans les combats pour les âmes.

Les gens qui vivent avec des slogans décevants qui promettent un bonheur qu’ils ne peuvent pas procurer sont obligés de reconnaître à un certain moment que leurs choix dans la vie leur a apporté misère et vide qui n’ont pas été apaisés par un refus obstiné de considérer que peut-être l’Église enseigne la vérité. À ce moment le souvenir de la fidélité de ceux qui ont refusé d’être réduit au silence par les accusations qu’ils étaient simplement des haineux, et non des disciples du Christ, peut servir comme d’étincelle pour mettre à l’écart des chemins peccamineux et faux, et embrasser la réalité de la vérité et de l’amour de Dieu.