Les prophètes sont-ils à jeter au feu ? - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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Les prophètes sont-ils à jeter au feu ?

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Au début du vingtième siècle, St Pie X a décrit le fervent du modernisme « comme un fidèle capable de dire une chose vraie un jour, mais d’agir en sens contraire le lendemain, ou inversement : de dire une chose fausse, quitte à agir correctement, en contradiction avec ses affirmations du moment. »

En somme il mettait le doigt sur l’un des plus odieux poison de notre civilisation, le relativisme, qui n’est rien d’autre que la négation de la Vérité nécessairement Une ; le « crédo de nos médias » est une caricature de la pensée : « toutes les vérités sont bonnes à dire », « toutes les vérités se valent », ce qui est un moyen efficace de supprimer la Vérité tout court. Il suffit d’aller voir du côté du mensonge pour se rendre compte que ces formules ne sont qu’un de ses aspects les plus ordinaires.

Les jours que nous vivons sont l’occasion précieuse de faire briller cette lumière, seule à pouvoir vaincre ce mensonge universel, autre nom de ce relativisme qui n’est rien de plus que l’arme favorite du Démon et de ses sbires.

La Vérité est pure telle l’eau vive. Elle a besoin du prophète pour être défendue, mais elle est l’objet de la haine de tous les pouvoirs profanes, parfois même des pouvoirs spirituels censés défendre cette pureté, cette paix dont elle est l’âme, cet amour dont elle est le signe.

Le prophète d’aujourd’hui découvre mille champs ouverts à la protestation dont il est le porteur. Contre sa Parole inspirée, l’infinité des artisans qu’emploient les médias de toutes les puissances sont appelés à la réduire au ridicule, à l’imposture mentale si ce n’est à l’indigence psychologique, à la bêtise caractérielle : chaque fois ils ne font que montrer leur esclavage et leur ignorance de ce qu’est la Vérité, d’où provient sa Source.

On vient de m’alerter sur le texte envoyé sur l’univers médiatique par un prêtre de Lyon, Hervé Benoît, qui dénonce avec une vigueur remarquable, le côté satanique de ce qui s’est passé au Bataclan il y a déjà une douzaine de jours, ce que moi-même j’ai tenté de faire. La violence de certaines critiques, ripostes, de certains commentaires ne sonne pas juste ni vraie : elle me semble plutôt révéler l’angoisse, le trouble, l’incertitude de leurs auteurs, sauf quand elles émanent d’amis de ceux que les propos rudes d’Hervé Benoît dérangent ou paraissent trop précis, trop exacts.

Nous ne sommes qu’aux premières lueurs d’une guerre d’un type si nouveau que la plupart de nos concitoyens se montrent incapables de réagir fermement et avec précision: il faudra pourtant se préparer peut-être à bien pire : l’avion de combat russe abattu par la Turquie sonne étrangement quand on voit à quel point l’attitude d’Erdogan en l’affaire manque pour le moins de clarté et de précision.

Le père Duboît, dans cette sorte d’homélie nécessaire telle une voix criant dans nos déserts, ne s’en prend pas aux musulmans en tant que tels : ils sont qui ils sont, braves hommes ou non, honnêtes ou non, amicaux ou non, capables ou non d’aimer les autres, de dire la vérité ou non, et pour chacun tout dépend de sa plus ou moins précise connaissance du Coran. Mais il frappe là où le plus grand nombre de Français souhaite faire l’autruche : car admettre que le Démon existe c’est d’emblée percevoir l’immense ombre noire qu’il projette sur nos cieux, sur nos villes, nos maisons, nos proches, nos âmes. Serait-ce que notre peuple manquerait de courage ? Serait-il prêt à la capitulation ?

J’étais au Bourget quand le saint pape Jean-Paul II nous a réveillé, le 1ier juin 1980, d’un solennel et vigoureux « N’ayez pas peur », repris sur la bouche de Jésus alors que les apôtres criaient de frousse se voyant déjà noyés. Avoir peur ne sert à rien : on peut l’éprouver mais sans pour autant cesser de faire ce qui est à faire. Ici, rejeter les démons, se confier au seul Seigneur et avancer dans la recherche et l’expression de la Vérité.