La Justice a décidé de classer sans suite les plaintes déposées contre le cardinal Barbarin pour « non-dénonciation » d’agressions sexuelles sur mineurs et « non-assistance à personne en danger ». Ces plaintes reprochaient à l’archevêque de Lyon de ne pas avoir dénoncé les agissements du Père Bernard Preynat à la Justice et de l’avoir laissé en poste trop longtemps, jusqu’en août 2015, dans une paroisse où il était au contact d’enfants. Ce prêtre avait été mis en examen fin janvier pour des agressions sexuelles commises sur des scouts lyonnais il y a plus de 25 ans.
Au terme d’une enquête préliminaire diligentée au mois de mars, le procureur de la République de Lyon a estimé qu’il n’avait « aucun élément permettant d’établir qu’il y avait eu des agressions sexuelles après 1991 ». On ne pouvait donc parler de l’existence d’un « risque imminent et constant » pour accuser le cardinal de « non-assistance à personne en danger ».
En ce qui concerne la « non-dénonciation » des faits incriminés, il est confirmé que les autorités diocésaines ont eu connaissance de soupçons visant le prêtre en cause « entre 2005 et 2010 », mais cette période est couverte par la prescription. Le parquet a considéré en outre qu’il n’y avait pas eu de volonté du cardinal Barbarin d’entraver l’action de la Justice en cachant la vérité. A l’archevêché de Lyon, on considère que la décision du procureur est plutôt motivée par l’absence d’éléments réels à charge que par la prescription.
Le 30 juin dernier, le diocèse de Lyon a renforcé son dispositif de lutte contre la pédophilie, en décidant en particulier d’écarter définitivement de tout ministère tout prêtre ayant commis des agressions sexuelles sur mineur, « quelles que soient la date des faits et la date de découverte de ces faits ». On conclut que cette histoire a permis de « s’armer plus puissamment contre les abus sexuels ».
Messages
6 août 2016, 09:50, par Un prêtre diocésain scandalisé par ses chefs
Sauvé "grâce à Dieu" pour lui par la prescription, le cardinal n’en reste pas moins coupable d’une très grande négligence. Il n’est pas vrai qu’il ait facilité les opérations après 2014. Au contraire, c’est après avoir beaucoup traîné, et après qu’Alexandre Dussot ait écrit à Rome, qu’il a fini par lui laisser un message assez désinvolte sur son portable. Il est clair que le cardinal n’a agi qu’en étant obligé de le faire. La révélation des dates successives de mise au courant (2014, 2007 puis 2005) retenues par le procureur instillent le doute. Enfin, sa réflexion est pour le moins surprenante : "J’ai plus appris en six mois qu’en dix-huit ans d’épiscopat." Quel aveu ! Il semblerait que le cardinal était plus occupé de son aura dans le monde catholique en faisant le tour du monde plutôt que de la gestion de son diocèse. En ce sens-là, il a raison : il a plus appris en six mois qu’en dix-huit ans. Dans l’Eglise catholique, la notion d’incompétence des chefs n’existe pas car elle est mêlée à la notion d’obéissance souvent d’ailleurs très mal comprise, en particulier par les chefs eux-mêmes ; elle n’en reste pas moins fréquente et réelle. Le traitement de l’affaire Preynat et la non prise en compte de ses nombreuses victimes par le cardinal Barbarin en est la preuve éclatante. Il ne faut alors pas faire dire à cet avis du procureur plus qu’il ne signifie surtout si le cardinal a bénéficié des appuis de son avocat fils de la veuve. Pour quelle contrepartie ?
6 août 2016, 11:06, par Philippe Pouzoulet
Votre message n’est pas acceptable.
Que vous ayez des critiques à faire sur la façon dont les affaires du diocèse de Lyon sont gérées, dont cette affaire particulièrement sensible et délicate de pédophilie, soit.
Mais ceci ne vous autorise pas à porter anonymement, ou plutôt en dévoilant à demi votre identité, usant de votre autorité de prêtre sans avoir le courage de vous révéler complètement, un coup bas au cardinal Barbarin en ce qui concerne la façon dont il exerce sa mission d’évêque successeur des apôtres pour l’Eglise, qui dépasse largement les limites de votre diocèse. Il n’y a pas que Lyon dans l’Eglise en France et heureusement que nous avons pu compter sur le cardinal Barbarin dans des épreuves comme celle de la loi sur le mariage dit pour tous...Il ne fait aucun doute qu’on a voulu l’abattre notamment à cause de ça et je me réjouis qu’il ait tenu bon.
Vous ne choisissez certainement pas la bonne méthode pour réaliser les réformes dans le fonctionnement interne de l’Eglise que vous appelez de vos voeux et qui sont, je vous l’accorde bien volontiers, nécessaires.
Les évêques auraient toutefois la tâche plus facile s’il n’avait pas parfois affaire à un presbyterium qui leur fait une vie difficile pour ne pas dire infernale quand il est si peu tenu compte de leurs directives pastorales. Celui de Lyon ne doit pas être des plus commodes d’après ce qu’on croit savoir.
Vous n’êtes pas content de votre évêque : mais si j’étais votre paroissien, je ne serais pas content de mon curé et je vous le ferais savoir de vive voix et pas anonymement.
Correction fraternelle pour correction fraternelle.
6 août 2016, 15:31, par Réginald de Coucy
Parfaite bonne réponse !
En outre, qu’a-t-il fait lui-même, ce “prêtre diocésain scandalisé”, pour venir en aide aux victimes et aider la vérité à émerger ?
Où était-il durant toutes ces longues années ? N’a-t-il pas une responsabilité conjointe de ce qu’il dénonce en étant membre d’une hiérarchie dont il tente de s’extraire un peu étonnamment ?
Avec un tel discours, je ne suis pas sûr que si ce “prêtre diocésain scandalisé” était mon curé je ne m’enfuirais pas à toutes jambes.
J’ai d’ailleurs quelques petits doutes quant à la réalité de la qualité annoncée par ce correspondant qui a du mal avec ses « chefs ». Les pseudos autorisent bien des endos fictifs...
Pour le reste, on ne peut que se réjouir que la justice n’ait pas cédé à la cabale, ni à l’emballement médiatique qui avaient décidé de se payer la tête d’un cardinal peu enclin aux compromis avec l’esprit du monde et avec les canons de la nouvelle morale sociétale.
A en juger par les propos furibards et accusateurs tenus dans les médias à l’issue de la décision de justice, on peut s’attendre à ce que les groupes de pression reprennent leur travail de sape (les vraies victimes ne sont, elles, qu’instrument et prétexte utile). L’important pour eux est de discréditer l’Eglise et d’en faire un objet de scandale, d’injustice et de mépris...
6 août 2016, 21:58, par Un prêtre diocésain scandalisé par ses chefs
Je rentre ce soir et je trouve vos messages qui justifient amplement le fait que je reste anonyme. A vous lire, si par malheur je me découvrais, vous m’auriez vite réglé mon sort. Avec des paroissiens de votre style, on a tout intérêt à être prudent. Votre réaction est passionnelle mais elle ne répond pas aux faits. Vous vous croyez assez forts pour les considérer comme insignifiants et incriminer ceux qui n’ont pas l’heur de penser comme vous. Mais ces faits vous donneront-ils raison ? Ayant dit ce que j’avais à dire, je laisse le soin à l’avenir de nous départager. Je ne poursuivrai pas le débat.
7 août 2016, 00:01, par Réginald de Coucy
Eh bé, en voila un clergé courageux qui dénigre sur la place publique sa hiérarchie et ses confrères mais qui préfère avancer cagoulé !
Des fois qu’« on lui règle son sort » !... Un coup de surin rouillé au détour d’une sacristie ou un encensoir chargé de dynamite en sortie de confessionnal, un soir de pleine lune, peut-être ?
Etrange vision - un peu parano - des paroissiens et curieuses méthodes de communication avec les fidèles...
En quel passionnant séminaire ont-elles été enseignées ?
A ce compte, pas étonnant que les bancs des églises se vident. Pas très attractif comme “évangélisation”...
Encore faudrait-il être sûr qu’il s’agit réellement d’un prêtre en bout de ligne et non d’un troll ectoplasmique...
7 août 2016, 01:12, par Gemayel
Avant d’éteindre l’ordinateur puisque nous voilà déjà demain, je me permets une intrusion discrète comme "l’ouvrier de la dernière heure" que vous devez connaître.
Concernant Mgr Barbarin tel que cité par votre premier détracteur du 6 août 11:06, c’est d’accord. Mais, en bénéficiant de mon droit le plus légitime de lui réfuter toute autorisation d’administrer une quelconque correction fraternelle en raison de l’utilisation des mots : "l’anonymat ou demi anonymat" "pour porter un coup bas... (!!!).
Outré par cet aplomb et autres patenôtres je le fais savoir de vif-clavier.
Concernant le 6 août 15:31 tout à fait d’accord sur l’ensemble, avec mention spéciale pour "les quelques petits doutes" que je partage, et sur l’affirmation des "pseudos qui autorisent bien des endos fictifs...".
Ils existent, je les a rencontrés (et en grands nombres).
Votre "anonymat-pseudo", ne le trouvez-vous pas un peu long ? Que diriez-vous de PD SPPSC (prêtre diocésain scandalisé par ses chefs) ?
Ite, verbum factum veritas est.
7 août 2016, 07:35, par Philippe Pouzoulet
Et bien, si vous débattez comme ça dans votre presbyterium, ou votre conseil paroissial, par messages anonymes puis claquements de porte au nez quand on vous fait des critiques, on comprend que le cardinal Barbarin ait des difficultés de gestion et que vos paroissiens se tiennent à carreau...
Vous avez raison sur un point : ma réaction est "passionnelle". J’ai une sainte horreur du cléricalisme, modern style comme ancien style...
7 août 2016, 11:18
Bonjour,
Si je comprends bien la cardinal étant au-dessus des autres,(de la médecine, de la justice en ne dénonçant pas son prêtre criminel alors qu’il le savait) un être quasi "divin" ontologiquement "sacré" a tout à fait bien fait de maintenir Preynat toutes ces années en contact des enfants et de le promouvoir doyen : ces prédécesseurs aussi "sacré" que lui aussi.
Et donc si il n’y avait pas eu cette pression très grande des victimes, Preynat serait toujours en contact avec les enfants et se serait juste. D’ailleurs, vous mettriez vous-même volontiers vos enfants de 6 à 12 ans au caté ou en camp avec lui puisque le cardinal pense que tout va bien. Voilà en gros, les conséquences de vos paroles... Les victimes n’ont pas raison de se battre pour que plus aucun enfant ne subisse ce qu’ils ont subit (plus de 70 victimes déclarées je vous rappelle...)
Si l’on vous suit donc, il faudrait que tous ces prêtres qui ont été retirés du contact avec les enfants après une pression des victimes et des médias très grande continuent à s’occuper d’enfants...
voilà comment l’omerta perdure : ce sont les paroissiens, complètement "gouroutisés" qui la font perdurer... Posez-vous la question : si un de vos enfants avaient été victimes continueriez vous à dire : les victimes sont instrumentalisées, elles n’ont pas raison de réclamer cette lutte impitoyable contre la pédophilie, il faut d’abord laisser nos cardinaux en place, ils sont des "demi-dieu" intouchables, incapables de faire de très lourdes erreurs... ou bien diriez-vous : mon enfant a subit le pire, cardinal ou pas, je veux la justice et SURTOUT que plus aucun enfant ne soit victime..
7 août 2016, 23:11, par Philippe Pouzoulet
Si votre message réagit au mien...
Je ne veux pas entrer dans le fond du débat et cela d’autant plus que je rejoins ceux qui pensent que l’Eglise ne doit plus faire preuve d’aucune négligence ou tolérance en matière de pédophilie selon le principe clairement affirmé à Rome depuis les affaires irlandaises.
C’est la façon dont ce prêtre lyonnais "X" entend relancer la campagne contre le cardinal Barbarin que je trouve inadmissible. Régler ainsi ces comptes sur un forum catholique, en dévoilant à moitié son identité, du moins seulement la partie qui fera le plus de mal au diocèse de Lyon et à celui qui est à sa tête, me semble un procédé bien bas de la part d’un prêtre. Il y a quelque chose qui cloche dans le ministère de ce dernier car on ne peut pas le poursuivre d’un coeur ouvert à l’Esprit saint en ayant une telle défiance voire une telle hostilité pour son évêque. Le corps ecclésial ne peut pas y trouver son compte. Je pense qu’il y a d’autres motifs de différend dont on ne nous rend pas compte car l’esprit de vengeance est par trop évident.
Je me permets de l’affirmer d’autant plus vigoureusement qu’il m’arrive de ne pas ménager certaines critiques envers nos évêques et d’en formuler aussi sur une prise de position du pape à propos de l’islam.
L’Eglise ne peut en aucun cas bénéficier de méthodes aussi troubles même si elles sont prétendument mises en oeuvre à des fins "purificatrices"... Qui aime bien critique bien, mais quand on aime vraiment, on ne s’y prend pas ainsi. Ceci n’est nullement approuver l’omerta que je réprouve moi aussi.
Et d’ailleurs, nous ne savons nullement comment a fonctionné le presbytérium du diocèse de Lyon dans toute cette affaire. Nous n’avons que la version du "père X" dont il est manifeste que lui aussi veut la peau de son évêque...
7 août 2016, 09:40, par Jean-Louis FAURE
On reste interloqué à la lecture de certains commentaires dont la bonne foi ne peut pas être mise en doute mais dont la naïveté est inquiétante. Le Primat des Gaules a pris des positions très tranchées contre les démarches politiques (quelques voix …) ouvrant le Code Civil aux tribades et aux invertis. C’est évidemment ce lobby qui est à la manœuvre pour tenter de l’abattre, et de trainer l’église catholique dans la boue. Les mêmes hurlements furent entendus après la récente homélie de l’Archevêque de Paris, dont chaque phrase est analysée, disséquée, à l’aune du dictionnaire LGBT. Comment peut on ne pas le comprendre ? Très grosse erreur de sous-estimer la prise en main des media par cette déviance désormais protégée par ce que Mitterrand appelait « la force injuste de la Loi ». Comment peut-on douter que ce dossier est vide ? Le cardinal a été entendu pendant 10 h selon la presse. Imagine-t-on qu’une justice ultra politisée comme celle de notre pauvre pays aujourd’hui, aurait laissé passer le moindre doute ?
Excellente mise au point de R. De Coucy
7 août 2016, 17:37, par domauz
Je tombe sur ce fil de discussion. Je suis aussi un prêtre diocésain très attristé. Et je remercie mon confrère d’avoir posté. Je suis en total accord avec lui.
Avoir du bon sens, et un vrai sens de l’honneur, c’eût été pour le Cardinal de reconnaître, à tout le moins, qu’il avait fait une très grave erreur de jugement en laissant ce prêtre en situation pastorale auprès d’enfants ; et de reconnaître aussi que ses trois prédécesseurs s’étaient gravement trompés.
Le simple respect (charité et compassion) dû aux très nombreuses victimes eût nécessité de démissionner. Signe fort, à la hauteur du péché de l’Église à leur encontre. Car à vous lire les victimes, les très nombreuses victimes (celles-ci et les autres), ne comptent pour rien. Ne serait-ce que pour cela, je nous (moi y compris) invite à faire pénitence.
Et je vous propose deux choses. Allez voir le film Spotlight, pour mieux comprendre dans le concret ce qu’est la loi de l’omerta dans l’Église. Et ayez le courage de relire la lettre du pape Benoît XVI à l’église d’Irlande en 2010 (1), la seule juste attitude qui doit être celle de Papes et d’Évêques qui ont du cœur.
(1) http://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/letters/2010/documents/hf_ben-xvi_let_20100319_church-ireland.html
7 août 2016, 17:46, par Un prêtre diocésain scandalisé par ses chefs
J’ai dit hier soir que j’arrêtais de débattre d’autant plus qu’il ne sert à rien de chercher à convaincre des personnes qui prennent le persiflage pour de l’argumentation. Il me faut cependant préciser que je suis bel et bien prêtre diocésain et heureux de l’être. Je maintiens que j’ai raison de ne pas révéler mon identité dans le forum public d’un journal. Et je compte sur La France Catholique pour respecter ses engagements. En outre, connaissant les façons de faire du cardinal qui ne supporte pas qu’on lui résiste, il me faut être prudent. Ce qui compte, ce n’est pas mon identité mais les arguments que j’ai avancés. Un mensonge proféré par un cardinal est un mensonge. Le cardinal Barbarin a menti : 2014,2007, 2005 pour ce que nous en savons pour le moment. En outre ce n’est pas lui qui a alerté Rome comme il l’a dit mais bien la victime qui s’était signalée à lui. Si Alexandre Dussot a écrit en haut-lieu, c’était parce que le cardinal ne faisait rien et c’est seulement lorsque le n°2 de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Mgr Ladaria, lui a écrit, qu’il a contacté la victime. Et encore, il a fallu de nombreux mois pour que Bernard Preynat soit relevé de son ministère. Ce sont des faits, c’est tout, et je les ai appris en lisant les journaux qui ne sont pas, dans leur ensemble, ce que vous en dites. Pour débattre sainement, il faut parler des faits et non se sentir attaqué dans son surmoi parce qu’une personne honnête remet en cause avec raison l’un de ses chefs. Vos propos m’amènent à faire encore une précision. Vous attaquez le clergé de Lyon et de plusieurs diocèses comme une catégorie qui cherche à nuire à leurs évêques. Vous êtes-vous jamais posé la question de savoir ce que pouvaient faire et devenir de bons prêtres fidèles si on met à leur tête quelqu’un qui se croit investi de tous les pouvoirs par mission divine et qui les écrabouille constamment ? C’est juste ce que je voulais dire en parlant d’incompétence des chefs dans l’Eglise. Ils ne sont pas tous ainsi "grâce à Dieu", mais on en trouve. Quoiqu’il en soit, je ne comprends pas que le cardinal se cramponne à son poste au-delà de tout bon sens en étant prêt à déclencher les passions religieuses et politiques dont vous témoignez. Comment peut-on trouver qu’il s’agit là d’un véritable service de l’Eglise ? Sur ce, je m’arrête car je m’en vais prier l’office des Vêpres, y compris pour vous et les vôtres. Je ne désire pas me lancer dans une guerre de religion à propos du cardinal Barbarin. Je ne sais pas comment il compte s’y prendre pour gouverner son diocèse pendant encore neuf ans alors qu’il a perdu sa crédibilité auprès de la plus grande partie de son clergé. Il ne pourra plus guère être soutenu que par des ultras de votre style. On n’ira pas bien loin comme ça. Je continuerai d’affirmer les faits qui concernent cette affaire en toute tranquillité et sérénité. Contrairement à vous, entre un cardinal et la vérité, je choisis la vérité. Que chacun retrouve la raison et la paix en reconnaissant ses droits à la vérité.
8 août 2016, 09:17, par Gemayel
Loin de vouloir prolonger des échanges inutiles, mais au contraire, mon intervention n’a d’autre but que l’éclaircissement, si possible, de la situation du forum dans ce contexte précis. Il est donc bien entendu que seule ma responsabilité est engagée.
L’article de D. Lensel se situant dans le ligne des articles d’information aura eu pour conséquence une première intervention commençant par "Sauvé "grâce à Dieu" pour lui par la prescription, le cardinal n’en reste pas moins coupable d’une très grave négligence...". Il est clair qu’un tel propos semble de nature à ne pouvoir déboucher que sur une polémique dans cet espace de FC. L’affaire venant à peine d’être classée sans suite par les instances concernées, on est en droit de se demander ce que vient faire dans l’espace forum de France catholique un jugement en bonne et due forme à l’encontre de Mgr Barbarin. Au-delà de l’anonymat et de l’agressivité gratuite du détracteur du cardinal c’est la teneur des divers messages qui ont suivi et le "ton" de l’invective - pour appeler les choses par leur nom - qui surprend encore plus que le reste. Il y a, dans certaines expressions, comme des relents de déjà lu.
L’objet de mon billet est donc, tout d’abord, de dire mon étonnement que cet espace de France catholique soit utilisé pour rebondir sur une affaire "classée sans suite" par le parquet ; de souligner que, si les contributeurs sur les forums de FC ne sont pas toujours d’accord entre eux sur tel et tel sujets et s’ils en arrivent à des échanges vifs et même parfois brutaux, il est certain que dans les cas où c’est l’Eglise qui est visée, chacun sait prendre le droit de s’exprimer comme il l’entend, et que, concernant l’Eglise, il n’y a rien d’étonnant à ce que tous "parlent d’une même voix", comme on dit, spontanément et sans se faire la moindre concession sur le reste. Car l’évidence est qu’au-delà de la personne du cardinal Barbarin, "c’est l’Eglise qui est visée" ainsi que décliné en son temps dans mon tout premier billet.
Plus précisément, il est pour moi tout à fait exclu que l’espace forum de FC se transforme, par le plus pur des hasard, en une sorte de quelque relais ou succursale de tel ou tel action anti-Mgr Untel ou un autr et qu’il eut peut-être fallu, avant que de s’engager sur ce terrain, s’informer des positions prises lors de précédents débats sur le sujet pour éviter des échanges superflus.
Le dernier mot appartenant à la conclusion du message du 07 août 17:46 : "Contrairement à vous, entre un cardinal et la vérité, je choisis la vérité", on est en devoir d’enregistrer la clôture du débat mort-né. Dont acte.
MERCI.
9 août 2016, 03:10, par Réginald de Coucy
Ce n’est certainement pas la meilleure idée que d’aborder au travers d’un film les questions que vous évoquez.
Il ne s’agit pas d’un documentaire (*) mais d’un film. Spotlight n’est qu’une fiction, quand bien même celle-ci serait très largement inspirée de faits réels.
Spotlight n’a pas vocation d’informer mais de diffuser une thèse, une vision personnelle (celle du scénariste et du réalisateur) en s’appuyant notamment sur des effets émotionnels appuyés par le jeu des acteurs.
Je ne cherche pas à démonter l’affaire de Boston, je n’en connais pas les détails et, comme une multitude, je n’ai pas eu accès aux pièces du dossier ni même assisté aux procès.
Je veux seulement dire qu’une fiction, aussi documentée soit-elle, ne donnera jamais qu’une vision incomplète, partiale (voire mensongère) et émotionnelle.
Quelle idée de demander la démission du cardinal Barbarin alors même que la Justice a rendu un verdict clair. Nous sommes, là encore, dans le registre émotionnel, ce qui n’a que peu à voir avec cette « vérité » que certains proclament être prioritaire.
Laquelle vérité, elle-même, n’a que peu à voir avec la fallacieuse “vérité” médiatique...
* encore qu’un documentaire ne soit pas ipso facto exempt de subjectivité
J’ai le souvenir de m’être largement laissé enfumer, à l’époque, par le « Bosna », aux accents élégiaques, de Bernard Henri Lévy ; depuis, j’ai eu accès à une multitude d’autres documents qui m’ont permis d’avoir une vision nettement moins instrumentalisée et nettement moins manichéenne (moins politiquement correcte également) de la guerre civile en ex-Yougoslavie
9 août 2016, 19:37, par Réginald de Coucy
@ 7 août 17:46
« Je maintiens que j’ai raison de ne pas révéler mon identité dans le forum public d’un journal »
Ce n’est pas vraiment ça, l’anonymat, qui pose problème. Les forums sont emplis d’interventions de gens dont on ne connaît ni le nom, ni le pedigree. A vrai dire, ce qui est intéressant, c’est le contenu des interventions.
En ce qui vous concerne, ce qui est proche de l’inacceptable, c’est d’aller, en tant que prêtre (en acceptant l’hypothèse que vous le soyez véritablement) vider sur la Toile vos querelles et vos dissensions avec votre évêque. Manifestement vous n’avez pas le courage d’affronter celui-ci en direct.
De plus vous suggérez de mystérieuses méthodes (barbares, hein ?) qui feraient trembler les ouailles et surtout le clergé du diocèse.
Tout cela est plutôt minable.
Si vous vous prévalez de ce que vous pensez être une vérité qui transcende toute autre chose, alors vous vous devez, en tant que prêtre, de dire les choses, courageusement, en clair, au sein du presbyterium et face à votre évêque !
Ici, au contraire, vous paraissez craindre pour votre carrière et votre avancement et vous contentez de japper pour que tout le monde entende (*), tout en veillant à rester dans la semi obscurité.
Ce n’est ni très évangélique, ni vraiment catéchétique...
Je puis vous assurer que si j’avais un curé qui se comportait ainsi, j’irais dans un premier temps lui faire part de mon sentiment quant à ses indignes procédés et je déserterais sa paroisse. Comment recevoir ensuite les sermons de quelqu’un qui pratique assurément la médisance (la calomnie, peut-être) de son propre pasteur (son « chef »...) ?
J’ai été confronté, il n’y a pas si longtemps que ça, à la cabale injuste et irrationnelle de paroissiens (ce n’était pas en France) qui se sont déchaînés en propos virulents et haineux contre leur évêque sur les réseaux sociaux et les forums. J’étais sidéré par la méthode aux antipodes de ce que prescrit le message du Christ, relayé par les apôtres.
Sans être à même de pouvoir juger des réalités du fond, le procédé, la forme, apparaissait à lui seul totalement inadmissible et non chrétien, et condamnait leurs auteurs.
Ils ont pourtant réussi à faire tomber la tête de leur évêque (**)...
Il en va de même de votre façon de procéder. Quand bien même vous auriez raison sur quelques points (ce dont on peut douter, au vu d’une claire décision de justice opposable à tous), la forme même que vous employez est en contradiction absolue avec la conduite que le sacrement de l’ordre vous invite à adopter à l’égard de vos fidèles et de vos frères dans la foi.
* tout autant les chiens de garde du régime et de la nouvelle morale sociétale, qu’un public enfumé par leurs discours faussement éthiques
** qui n’a toutefois pas été désavoué puisque promu à d’autres fonctions hautement stratégiques...
18 août 2016, 21:54, par Olivier - noir 2
Comment pouvez vous oser écrire un tel commentaire sur le film Spotlight ?
Je suis une victime de Preynat (Cadet au GSL de 79 à 82) et j’ai pleuré en regardant ce film, non pas sur la misère qu’il dévoile dans le clergé américain mais parce que j’ai entendu les mêmes mots dans la bouche du Cdl B. et d’un autre évêque que j’ai rencontré, que ceux utilisés dans les répliques du film attribuées aux autorités du diocèse de Boston pour justifier leur silence et la couverture dont elles ont fait bénéficier les prêtres coupables ...
Ce film raconte une histoire VRAIE !!!
19 août 2016, 00:40, par Réginald de Coucy
@ 18 août 21:54
La seule chose à dire est qu’on ne peut pas mettre sur un même plan un film - fut-il historique - que des documents d’archives ou même un documentaire (encore que beaucoup de documentaires défendent partialement une thèse ou une autre).
Même une reconstitution qui se veut fidèle reste une reconstitution (*) Ce n’est pas un document authentique : ce sont des acteurs, avec un jeu d’acteurs et un scénario qui traduit nécessairement la vision du scénariste.
Donc, une fois encore, pour débattre de questions - a fortiori douloureuses - il est infiniment préférable de s’appuyer sur des documents authentiques (pièces et débats du procès, témoignages des témoins, des plaignants, des enquêteurs, etc) plutôt que sur un film (quelle que soit la qualité ou la fidélité revendiquée de celui-ci).
Je ne voudrais en rien vous offenser, ni surtout laisser croire que je récuse la réalité de ce que vous avez pu vivre ou subir. Cependant, le ressenti émotionnel lors d’une projection n’est en rien la preuve de l’authenticité d’un film, des scènes montrées ou des répliques. Combien de personnes ne ressentent-elles pas des émotions violentes à la diffusion d’une parfaite fiction ?
Le mécanisme émotionnel n’est pas une preuve en justice (ou ne devrait pas l’être).
* C’est ce je veux dire quand je parle de “fiction”. Il y a pour moi une totale différence entre les films d’archives et les reconstitutions (“le jour le plus long” raconte une histoire VRAIE ; personne de sensé ne pourra le contester. Beaucoup de ses anecdotes sont authentiques. Cependant, ce film reste un film avec toute la distance qui existe entre la réalité et sa reconstitution (la plus minutieuse soit-elle). Donc pour débattre de la question du débarquement, en l’occurrence, il vaut mieux s’appuyer sur les document historiques que sur un film qui n’est, de toute façon, que la mise en perspective d’une partie de l’évènement vu par un cinéaste. Idem pour les affaires de pédophilie.
"Mourir d’aimer" raconte l’histoire, vraie, de Gabrielle Russier. Pourtant, Gabrielle Russier n’avait pas grand-chose à voir avec l’actrice Annie Girardot, ses tics et ses mimiques très “girardotiennes” ; l’implication émotionnelle - éventuellement d’attirance ou de rejet - se fera sur la base du personnage Girardot et non sur celle de la vraie Russier... Sans compter que l’acteur Bruno Pradal n’était pas non plus le vrai “Christian”.
Quant aux jugements à porter sur cette affaire de "détournement de mineur" et aux conclusions à en tirer, il vaut mieux les fonder sur le véritable évènement, dans son contexte de l’époque, que sur la reconstitution, le regard de Cayatte et le jeu de Girardot
19 août 2016, 01:52, par Gemayel
La première réaction au sujet du film "Spotlight" se situe au tout début de la pellicule : son nouveau rédacteur en chef, constatant une chute des ventes du Boston Globe, décide de les relancer avec une affaire de poids laquelle se trouve, comme par hasard, à portée de main : le scandale dans la ville de Boston impliquant l’Eglise catholique. Une équipe spécialisée dans le journalisme d’investigation est donc aussitôt constituée et lancée à l’affut de tout ce qui va faire rebondir, en même temps que de croustillants détails, les comptes déficitaires du papier en question. Ce démarrage sur une question de "sous" a, qu’on le veuille ou pas, quelque chose d’assez sordide.
Avec un tel sujet à la clé il était prévisible que le film de Tom McCarthy
également co-scénariste avec Josh Singer allait à la rencontre d’un succès assuré, comme d’autres avant lui touchant au "religieux" et depuis tombés dans l’oubli. On se souviendra, par exemple, de "La dernière tentation du Christ" de Scorcese, bref, de ces films où le sensationnel fait bouger les masses et s’entrechoquer les Oscars. Cela dit, sans rien enlever, lorsqu’ils existent, à la maîtrise des metteurs en scène et au jeu des acteurs.
On est loin des Leo McCarey, Frank Capra et quelques autres qui ont abordé des faits de société teintés de religieux où l’élégance du sujet concurrençait celle du verbe et du jeu de la camera, et où était donnée aux acteurs l’opportunité d’exercer leur potentiel de créativité. Ces "anciens" qu’on retrouve aujourd’hui projetés comme autant de chants du cygne auront "fait leur temps" mais après combien d’années de présence distribuant du vrai bonheur avec des faits souvent réels, eux aussi, mais glanés sur des routes autrement parsemées d’étoiles...
Le père Jacques Hamel aura payé de sa vie une vision différente, mais elle aussi, VRAIE, de tant de prêtres dont on ne parlera jamais. "Le silence est d’or...".
MERCI.
19 août 2016, 18:33, par Philippe Pouzoulet
Sans plus de commentaire. Pauvre diocèse de Lyon, quels curés...
20 août 2016, 01:14, par Gemayel
En pensant au père Jacques Hamel, et sans aucune intention de vouloir revenir sur ce douloureux épisode, comment ne pas renouveler la demande à Dieu de recevoir le sacrifice du 26 juillet dernier pour en faire ce qu’Il jugera le meilleur.
Avec aussi une pensée pour les pasteurs dont on ne parlera jamais.
MERCI.