Les merveilles d’Ambronay - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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Les merveilles d’Ambronay

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La 33e édition du Festival de musique baroque d’Ambronay se tient jusqu’au 7 octobre et, comme d’habitude, c’est un ravissement pour les oreilles, mais aussi, souvent, pour les yeux. D’abord à cause du merveilleux cadre de l’abbaye romane qui perpétue la longue tradition bénédictine, mais aussi grâce à la véritable magie des interprètes et de leurs instruments ainsi que des voix des choristes et des solistes.

On en a eu une extraordinaire manifestation le vendredi 28 septembre avec la soirée intitulée Il divino Mozart. Si on lui avait ajouté le Salve Regina de Haydn, œuvre bienvenue en raison des liens entre les deux musiciens autrichiens, l’essentiel demeurait cette création du jeune Mozart pour son ombrageux archevêque de Salzbourg — lorsqu’il rêvait de s’installer à Vienne. Intitulée Vêpres solennelles pour un confesseur, elle a fourni l’occasion au jeune chef Giulio Prandi de donner toute la mesure de sa maîtrise et de sa fougue. La cinquantaine de membres du Ghislieri Choir & Consort de Pavie a contribué à illuminer une soirée réellement enchanteresse.

Il faut ici rappeler la place prise par Ambronay dans le paysage non seulement musical mais plus généralement culturel. Tout en restant très attaché à ce baroque heureusement remis en valeur, le Festival a su allier patrimoine et création sur toute l’année. Certes, la partie à proprement parler festivalière reste limitée aux trois semaines qui s’écoulent de la mi-septembre au début octobre, mais s’y ajoutent de multiples activités amplifiant la rencontre initiale de la musique et du sacré. Le thème des Métamorphoses retenu pour 2012 permet ainsi de réunir, selon ses responsables, les « mille manières d’être une et changeante » de la musique. Cela a permis, par exemple, la création mondiale du Nabucco de Falvetti — écrit 130 ans avant celui de Verdi —, un auteur redécouvert grâce à Ambronay, où fut interprété son Diluvio universale, qui marqua les spectateurs il y a deux ans et qui vient d’ailleurs d’être redonné dans le cadre du Festival Anima Mundi de Pise.

Les enregistrements demeurent toujours aussi précieux. Pour le Festival, sortent deux cd — portant le nombre total des disques à 37 références, dont près de la moitié vendus à l’étranger ! D’abord, un mélange assez détonnant, mêlant Monteverdi et Piazzolla, bien sûr réunis par une des ombres tutélaires d’Ambronay, Leonardo Garcia Alarcón, le découvreur de Falvetti. Ensuite, Les Nations de Couperin, grâce à Sylvain Sartre et Margaux Blanchard, pièce interprétée quelques jours plus tôt à l’Opéra de Lyon. Cela rappelle heureusement que le Festival est devenu un tel label qu’il entretient toutes sortes de relations non seulement dans la région, mais bien au-delà, par le biais, notamment, de l’Académie baroque européenne, qui multiplie contacts et partenariats dans de nombreux pays d’Europe.

Centre culturel et de rencontre d’Ambronay — Place de l’Abbaye — 01500 Ambronay — 04 74 38 74 04 — www.ambronay.org