Les martyres de Boko Haram - France Catholique
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Les martyres de Boko Haram

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Pourquoi ne dénonces-tu pas la tragédie des jeunes filles enlevées au Nigéria par Boko Haram ? Cette interrogation amicale m’avait presque laissé sans voix, il y a deux jours. J’ai pu à peine répondre qu’à un certain degré d’horreur, il pouvait m’arriver de rester interdit. Mais comme le drame ne cesse de se prolonger et de s’amplifier, il me faut sortir de mon mutisme, pour exprimer ma colère, ou plutôt notre colère, notre douleur, notre compassion. N’est-ce pas notre pape François qui, il y a quelques jours, avouait qu’il avait pleuré en apprenant la crucifixion de jeunes chrétiens, révélée peu auparavant par une religieuse syrienne ? À un tel degré, on s’interroge sur la cruauté humaine, surtout lorsqu’elle se prévaut de motifs religieux. Il s’agit simplement d’un phénomène de possession, de possession diabolique.

Nous avons en tête les propos insensés d’Aboubakar Shekau, le chef de cette secte, annonçant que ces 200 jeunes filles arrachées à leurs familles seraient mariées de force ou réduites en esclavage, vendues sur un marché. La plupart de ces jeunes filles sont chrétiennes. On présume que c’est en haine de leur foi qu’on leur fait subir ces traitements. Chrétiens, nous sommes forcément en solidarité avec elles dans une communion de charité. Si elles n’étaient pas chrétiennes, nous aurions les mêmes réactions en vertu d’une fraternité qui nous relie en humanité.

Cependant, il n’est nullement indifférent qu’aujourd’hui dans le monde, ce sont les chrétiens qui souffrent d’abord de persécutions. C’est très souvent à l’initiative de l’Aide à l’Église en détresse que nous sommes informés des différents aspects que revêt, selon les pays, cette chasse aux chrétiens, du Pakistan au Nigeria en passant par la Syrie. Ces chrétiens ne sont nullement engagés dans des guerres religieuses, ils demandent la liberté de croire et la reconnaissent à tous les fidèles des autres religions. À l’opinion internationale de réagir pour faire cesser cette injustice qui, au Nigeria, se confond avec l’horreur.

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 8 mai 2014.