Les historiens espagnols s'impatientent - France Catholique

Les historiens espagnols s’impatientent

Les historiens espagnols s’impatientent

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La mémoire des Années 30 espagnoles évoque pour les historiens, chercheurs, universitaires, journalistes l’existence de milliers d’archives classées par les Ministères de la Défense et des Affaires extérieures du pays, sous embargo et en attente de consultation.

Cette période de la Seconde république jusqu’à la fin de la transition du franquisme passionne les espagnols qui ne disposent encore du droit de consulter les documents officiels classés “Secrets d’Etat” ou interdits de lecture.

Les plus impatients jugent le procédé obscurantiste de la part d’un pays démocratique européen..

Près de 10 000 documents sont ainsi classés secrets par la Défense.

Mais les deux ministères proposent diversement la date de déclassifier ces archives, à savoir la Défense et les Affaires Etrangères.

La proposition du premier se heurte principalement à l’interdiction du second.

La loi de novembre 2016 avait décidé de “réformer l’usage de secrets officiels” concernant des informations de la guerre civile espagnole de “détentions d’étrangers, de censures appliquées, de la présence de français exilés, de personnes placées sous protection, et d’agents secrets français sur le sol espagnol”. Elles sont encore inaccessibles pour l’heure.

A cela il faut ajouter l’existence de “camps de travail, de soldats mis dans les camps de travail, les arrestations policières, les délations,les désertions, et de multiples sabotages d’activistes commis avant 1968 en Espagne.”

“La présence allemande, les faits intervenus à Melilla, des opérations d’agents secrets” demeurent rassemblés par milliers de documents classés secrets désormais datés mais que les officiels espagnols jugent prématurés pour la vérification de la part des historiens.

La mort du Général Balmes fait l’objet d’un livre récent.
Le sujet restait encore tabou et risqué.

D’autres généraux furent déclarés morts accidentellement lors de la guerre civile espagnole, s’agissant de Santurjo, Mola, ou de Ramon Franco, mais le sujet et les enquêtes historiques sur ces faits classés, demeurent interdits pour les chercheurs en histoire du pays.

La declassification promise par le précédent Ministre de la Défense est jugée pour l’heure prématurée. “Il manquerait encore les moyens nécessaires et les compétences pour étudier en profondeur ces documents classés.”

Le Ministère des Affaires Etrangères aurait ajouté depuis peu de nouvelles sources concernant des questions de sécurité et de défense au nombre de 14 Documents secrets aux myriades d’archives historiques inaccessibles aux historiens.

Il s’agirait de contacts internationaux, d’opérations de paix intérieures et extérieures et d’accords secrets signés dans le cadre des actions de sécurité et de défense.

Les précieuses archives seraient regroupées à Alcala de Henares où l’on évaluerait leur nombre à plus de 60 000 concernant une histoire des années 1930 et suivantes.

Depuis 2017, les historiens réclament avec persistance “l’accès universitaires à ces archives, car selon leurs termes, les publications prennent un retard de cinq ans sur les autres institutions universitaires européennes, pour pouvoir vérifier le contenu de parutions existantes, les comparer avec les archives et les faire partager par la communauté internationale.”

Au delà de toute déclassification probable à terme, on devine pourquoi le pays cherche sans cesse à se réconcilier avec sa mémoire et le souvenir d’une guerre civile sans merci entre les républicains et le franquisme qui reste encore vive dans les esprits.

Elle fut cruelle, divisa le peuple, et fit des victimes en nombre.

“Les blancs et les rouges” se déchirèrent et leurs descendants continuent encore après plusieurs générations à vouloir comprendre cette histoire, la leur !