Les fissures deviennent des gouffres - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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Les fissures deviennent des gouffres

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Longtemps j’ai cru en la France éternelle. Du moins en une France capable de tenir son rang, d’entendre encore à travers les temps la voix de Clovis, de saint Louis, de Jeanne la Pucelle, de Bayard même, en fait de tous ceux et celles qui firent d’elle une interlocutrice de Dieu. En somme le temps d’autrefois où l’expression « Fille aînée de l’Église » 1 avait un sens fort, poignant : et surtout vital.

La France rendait français tous ceux qui venaient vers elle et lui demandait l’asile. L’accueil était souvent rude, peu amène, et pourtant ces gens l’adoptaient et se mettaient à l’aimer comme à la servir.

Aujourd’hui, notre pays semble pris à l’abordage et le locataire des lieux toujours présent depuis des siècles finit par penser qu’il lui faudra bientôt déguerpir, quitter son port d’attache avec deux valises au bout des bras.

Tout ce qui a été dit de de sérieux sur cette inquiétude et cette angoisse qui se lit sur tant de visages paraît insensé et inexact par ceux qui ont laissé faire : comment ne pas remarquer pourtant combien s’étale le nuage d’orage qui stagne au-dessus de nos têtes ! Impossible, si l’on n’a pas le minimum nécessaire d’instinct de vigilance, de ne pas l’apercevoir tournoyer dans notre ciel.

Je me force ainsi à revenir, mais autrement, sur ce point de l’immigration que j’ai déjà abordé il y a plus ou moins longtemps. C’est que les inventions mensongères affirmés depuis quelques mois – « pas plus de trois millions d’immigrés ! », a dit la bonne âme de service, ce qui déjà n’est pas rien même si un tel nombre est à la mesure de nos moyens – sont si grosses, si « fausses » que même le mot ‘mensonge’ devient inapproprié.

Dans cinq ans, au plus tard dix, les études des experts indépendants indiquent que la population de la France sera composée à 25 % d’immigrés, le plus grand nombre venant des pays musulmans. Et les conclusions, explorant tous les aspects de cette mutation de populations hétérogènes, études faites, sont claires : à partir de ce seuil, la machine s’emballera ! Nous aurons en effet, nous du peuple français surgi de nos autrefois, le nombre des morts avec nous, tandis que la population composite qui ne forme en rien un peuple alors que, sans même s’en rendre compte (sauf certains qui profitent de l’aubaine), elle détruit celui dont elle attendait tout, ayant refusé pour l’essentiel de devenir, au sens propre, ce qu’il est lui-même, composé de citoyens français volontaires, elle aura le nombre des naissances pour plaider le bien fondé de son implantation et de notre rejet.

J’ai entendu une femme, certainement d’une générosité remarquable et de bonne foi : parlant des milliers de morts par noyade dans les eaux internationales de la Méditerranée, elle implorait qu’on laisse donc entrer tous les candidats à venir chez nous parce que chez eux la vie n’est plus tenable, invitant les pouvoirs publics à affréter autant de bateaux que nécessaires pour aller chercher chez eux toux ceux qui ambitionnaient de venir chez nous.

Cependant, qui pourrait argumenter sans angoisser qu’il ne faut pas les laisser tous entrer pour la raison simple que si l’on comprend au-delà des rives des tous les Suds que notre porte peut désormais être franchie sans difficulté, c’est 600 à 700 millions de candidats qui se lèveront et viendront nous parler du « droit » qu’ils ont à venir s’asseoir chez nous.

J’ai presque honte à dire qu’il est insensé d’être aussi bêtement naïf : pourtant, lorsque je viens à Paris de temps à autre, je suis frappé par la croissance régulière du nombre des étrangers venus s’installer en France : cette croissance s’observe partout, notamment dans les transports publics. En Afrique, les autochtones n’apprécient pas que les Blancs viennent s’installer trop nombreux chez eux alors que pourtant ils viennent investir, créer des entreprises, donner du travail à faire. Mais je comprends parfaitement leurs réticences : un peuple ne peut être sans cesse surpris par l’étranger ; une famille, qu’elle soit petite ou nombreuse, tient à ce que sa maison ne soit pas sans cesse traversée par d’autres sans liens aucuns avec elle.

Ces choses dites, qui ne sont que le reflet d’interrogations majeures, nous savons que les nations, tout comme les civilisations, sont mortelles : chaque homme aussi. Cependant il n’est pas acceptable de laisser mourir un pays en souffrance : crime de non assistance à pays ou peuple en danger.

Tout peuple porte un projet vital pour le monde : le nôtre aussi. Mais comme on le laisse peu à peu se dissoudre, son projet jamais n’aboutira : à moins d’un sursaut, que j’espère ardemment. Un sursaut auquel même ceux qui sont venus chez nous sans chercher à savoir qui nous sommes, quelle langue nous parlons, quel idéal se nourrit de nous, même ceux-là pourraient aider à bâtir : il suffirait qu’il se mettent à aimer la France, et accomplissent tout ce qui permet de devenir vraiment Français (sauf à être si nombreux qu’il n’y aurait plus de peuple français).

Nous sommes à des années lumière d’une telle possibilité tant il est vrai que trop de Français n’aiment ni la France ni leurs frères.

Les mensonges innombrables qui font frémir, prononcés lors de toutes les fêtes où sombre un peu plus le crédit de nos éminences et qui concerne l’ambittion faramineuse chère aux Grands Orientalistes de « remplacer » notre ‘vieux’ peuple (dont le tort majeur est d’avoir été chrétien) par une foule issue d’une quinzaine de pays différents, ces mensonges donc servent une mission jamais révélée. Croire le contraire est s’aveugler volontairement. « Je ne veux pas savoir » est une réponse lâche et mortifère. Mais qui n’a pas en tête la vision filmée de cette femme maghrébine de haute stature qui criait comme une folle qu’elle n’était pas : « Nous vous vaincrons avec nos ventres » ?

http://www.les-cahiers-bleus.com/

  1. même si l’on sait qu’elle n’a été prononcée qu’au XIXe siècle