Les défis européens de Nicolas Sarkozy - France Catholique
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Les défis européens de Nicolas Sarkozy

par Serge Plénier .
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C’est fait, la France assure maintenant, et pour six mois, la présidence de l’Union européenne.

C’est peu dire que, pour le chef de l’Etat, cette présidence ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices. Il y a d’abord le « non » irlandais qui fait peser une lourde hypothèque sur l’avenir du traité de Lisbonne. Quoi qu’il en dise, Nicolas Sarkozy pourra difficilement faire admettre aux autres Etats membres que la ratification puisse se poursuivre au mépris de la volonté d’un peuple clairement exprimée. Le président hérite d’une Europe en panne.
Au problème institutionnel s’ajoute une conjoncture particulièrement défavorable. Il y a d’abord la flambée du baril de pétrole qui atteint directement l’économie européenne dans tous les domaines d’activité. La difficulté est encore aggravée par la crise financière américaine (les fameux « subprimes ») dont les premiers effets se font sentir dans l’Union, notamment au Royaume-Uni et en Espagne. Une faible croissance et une inflation, même modérée, ne sont pas les meilleurs atouts.

A cette situation économique plus que difficile vient s’ajouter un contexte international délicat, avec en premier lieu la crise iranienne, d’ailleurs directement liée à la question pétrolière. Faire entendre la voix de l’Europe, une voix unique, ne sera pas une mince affaire.
Pour finir, il y a la personnalité et les initiatives de Nicolas Sarkozy qui suscitent certaines réserves chez nos partenaires européens. Critiquer la Banque centrale européenne en maintenant un fort déficit public n’est peut-être pas une bonne façon de maintenir un climat de confiance.

A tous ces problèmes, le président français a entendu répondre en se fixant quatre axes d’action. Outre la poursuite de la ratification du traité de Lisbonne, il s’agira de l’énergie et du climat, de l’immigration et de la sécurité européenne. Visiblement, Nicolas Sarkozy entend coller aux préoccupations des citoyens européens et rassurer une Europe qui « inquiète ».

L’analyse de Nicolas Sarkozy est sans doute pertinente. L’Europe souffre aujourd’hui d’un véritable désamour. Trop abstraite, pensée « de haut », elle peine à séduire des populations qui ne la voient qu’au travers de directives et de mesures toujours plus contraignantes, voire douloureuses.

Montrer une Europe plus rassurante constitue sans doute le premier défi de Nicolas Sarkozy.